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19 novembre 2008 3 19 /11 /novembre /2008 07:07

Mercredi 19 Novembre 2008

 

Joe Hill, poète, syndicaliste de classe, féministe, internationaliste...

Le 19 novembre 1915, Joe Hill était exécuté aux USA, comme l'ont été ensuite Sacco et Vanzetti, comme en est menacé aujourd'hui Mumia Abu Jamal. Pour une sombre histoire de droit commun jamais prouvée et sur laquelle il a toujours refusé de s'exprimer, mais en fait bien plus pour son prestige et son engagement dans le syndicat américain IWW, qui à l'époque, exprimait réellement la radicalité de la classe ouvrière américaine en pleine révolution industrielle. Poète et musicien, symbole du syndicalisme de classe, de l'internationalisme et du féminisme, il a ensuite été chanté par de nombreux grands artistes comme les Dubliners, Pete Seeger ou Joan Baez.

Et à la demande générale, ci-dessous, la chanson sur Joe Hill, chantée par Pete Seeger, préférée à celle de Joan Baez, mais c'est toujours la même chanson...

On trouvera ici sur Wikipedia une biographie un peu plus détaillée, et aussi un livre complet passionant en ligne sur ce militant d'exception.
 

Internationaliste, car il refusait toute référence patriotique et préférait chanter "sous le drapeau rouge", ferme défenseur de la révolution mexicaine, soutien du mouvement gréviste au Canada, ce militant immigré d'origine suédoise était un véritable exemple.
Féministe car il fut un des tout premiers à souligner l'importance des travailleuses dans le mouvement syndical, leur détermination, leur radicalité et la nécessité qu'elles forment elles-mêmes leurs dirigeantes. En cela, il se démarquait de  manière révolutionnaire des positions misogynes du mouvement ouvrier de l'époque. Une de ses chansons, Rebel Girl (voir l'affiche), fut terminée en prison,  peu avant son exécution en 1915.

Poète, Joe Hill a toujours été engagé et ne concevait ses poèmes et ses chansons qu'au service du combat de classe. Il a laissé de multiples chansons, et nous en reproduisons ici cinq toujours tirées du même site.

Casey Jones, the Union Scab

Mr Block

The Preacher and the Slave

There is power in a Union

Where the Fraser River flows

Joe Hill est un exemple vivant du syndicalisme de classe dont nous faire vivre la mémoire, et nous ne pouvons qu'inviter nos lecteurs à lire plus en détail sa vie et son action, en particulier dans le livre qui rapporte de manière extrêmement détaillée son oeuvre. L'histoire du mouvement ouvrier, du syndicalisme de classe, c'est aussi ce type de militants exemplaires !

"Don't mourn, organize !" était son cri de combat : "Ne te lamente pas, organise-toi !", repris depuis par des générations de militants radicaux, et plus que jamais vrai aujourd'hui, tant au plan syndical que politique...

Les libertaires revendiquent sa mémoire (le livre en question est publié par la CNT), au nom de l'histoire du syndicalime IWW aux USA. Ils en ont le droit, mais nous aussi ! Nous n'oublions pas qu'au début du 20ème siècle, le mouvement communiste était balbutiant, que la révolution blochevique date de 1917, et qu'il s'est constitué en attirant de larges pans du mouvement syndical de l'époque, en particulier anarchiste. Joe Hill est mort en 1915, personne ne peut imaginer quelle aurait été sa position face au tremblement de terre de la révolution russe... Il fait partie de l'héritage commun du mouvement ouvrier, comme Louise Michel, Eugène Varlin ou bien d'autres...

En ce jour anniversaire de son exécution, nous publions ce court article, en affirmant que Joe Hill était des nôtres, et très certainement encore plus à l'avant-garde que beaucoup d'entre nous aujourd'hui !

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