Vendredi 22 décembre 2023
Soutien financier aux condamné.e.s des caisses de grève !
Claude et Tiziri ont donc été condamnés en première instance, au terme d’un procès assez ahurissant, sur la forme comme sur le fond (voir « Lourdes condamnations au pénal contre les dons juridiques qui alimentent les caisses de grève »).
Et même si les condamnés ont immédiatement fait appel, le jugement a ordonné l’exécution provisoire.
Comme nous le disions dans notre article précédent : « Il va être très important de les soutenir massivement et sur la durée, activer les réseaux pour ne pas les abandonner : c’est le syndicalisme de classe qui a été condamné, c’est aux syndicalistes de classe de défendre Claude et Tiziri. C’est maintenant qu’on va voir qui sont les vrais amis, qui sont les ennemis qui se cachent et qui sont les faibles qui se déballonnent. »
Des initiatives vont être prises prochainement pour élargir le soutien et nous en reparlerons.
Dans l’immédiat, une collecte de solidarité a été mise en place, et il faut que chacun.e de nos lecteurs mette la main au porte-monnaie, et pas des pièces jaunes s’il vous plaît.
https://www.papayoux.com/fr/cagnotte/non-a-la-criminalisation-de-l-action-syndicale-1
A l’heure des fêtes de fin d’année, dans une ambiance sombre entre la guerre à Gaza et en Ukraine, la loi immigration et toutes les infamies que nous constatons, il faut faire vivre la solidarité concrète, défendre notre camp de classe.
D'autant qu'ils sont traînés dans la boue comme de vulgaires malfrats, avec l'appui et le soutien direct de structures CGT, telles l'UD de Paris et l'US Commerce de Paris. Comment des syndicalistes collabos et opportunistes règlent leurs comptes via la justice bourgeoise, comme des patrons voyous... ils ne méritent pas d'autres qualificatifs.
Alors, que chacun.e se sente concerné.e et participe, selon ses moyens bien sûr, à cet acte élémentaire de soutien !
Nous reproduisons ci-dessous l’appel à la collecte
Organisé par CNT-SO HPE
Caisse de soutien financier à Claude LEVY et Tiziri KANDI
Depuis une dizaine d’années, des luttes remarquables dans la sous-traitance hôtelière ont eu lieu, perçant le mur médiatique et témoignant des conditions de travail des femmes de chambre. La plus récente était celle des salariées de l’Ibis Batignolles qui, au terme, de 22 mois de conflit, ont arraché une augmentation de leur rémunération et une diminution des cadences. L’une des grévistes, Rachel KEKE, est même devenue en juin 2022 une emblématique députée.
Toutes ces luttes ont été animées par Claude LEVY, et par Tiziri KANDI à partir de 2017. Au-delà d’une amélioration des conditions de travail et des rémunérations, elles ont mis en cause la relation de sous-traitance qui permet une accentuation de l’exploitation et forme un écran de fumée face aux revendications des femmes de chambre. Ces luttes ont ainsi permis de gagner la fin de la sous-traitance hôtelière dans 18 hôtels.
Ces luttes ne sont pas le fruit du hasard. Elles ont été gagnantes grâce aux caisses de grève statutaires mises en place par le syndicat en 2012, qui ont donné confiance aux femmes de chambre.
Pour alimenter ces caisses de grève, le syndicat CGT-HPE avait voté lors de tous ses congrès depuis 2012 un règlement au terme duquel les dons juridiques effectués par les salariés défendus victorieusement devant les Conseils de Prud’hommes alimentaient les caisses de grève. C’est un fonctionnement vertueux : les victoires judiciaires individuelles – seule une victoire pouvant déboucher sur un don abondant la caisse du syndicat – nourrissait les actions collectives.
C’est ce fonctionnement que le Tribunal Correctionnel de Nanterre a entendu abattre dans sa décision du 28 novembre dernier.
Il a en effet condamné Claude et Tiziri à 8 et 6 mois de prison avec sursis, à 5 années de privation de leurs droits civiques, pour « escroquerie » concernant des sommes qu’ils n’ont jamais perçues puisque versées à l’ordre du syndicat. L’enrichissement personnel ayant été exclu tant par l’enquête de gendarmerie que par le jugement, c’est bien le fait de solliciter un don individuel en contrepartie d’une victoire prud’homale qui a été condamné.
Quels que soient les conflits internes qui agitent une organisation syndicale, il apparaît révoltant que, pour les régler, on mette en péril une manière efficace, politiquement irréprochable, de fortifier des actions collectives audacieuses, alors qu’il faudrait étendre une telle stratégie, on prend le risque de l’éteindre.
Bien sûr, Claude et Tiziri ont fait appel de la décision qui les frappe.
C’est l’objet de cette caisse de soutien que de leur permettre de faire valoir leurs droits jusqu’au bout.
Claude et Tiziri s’engagent, à rembourser tous les donateurs ou, selon leur choix, à affecter les sommes récoltées aux luttes, si l’appel (ou au besoin la cassation) venait à infirmer ce jugement tragique.