Lundi 21 octobre 2013
Xavier Mathieu : la direction s'acharne sur un symbole, mais nous on le défend !
Croyez-le ou pas, mais c’est une deuxième procédure de licenciement que va
subir notre camarade, symbole du combat de la classe ouvrière dans les années 2009 et 2010. Alors qu’il est licencié depuis 2010 !!!
Après le combat contre la fermeture (tous les articles du blog à ce propos, ICI), après le procès pour refus de prélèvement de l’ADN (voir les divers
articles LA), la direction
lance une nouvelle attaque contre notre camarade. L’enjeu, c’est tenter de l’écraser personnellement (ce qu’elle n’arrivera pas), c’est aussi faire un exemple, avec l’aide de l’Etat et du
gouvernement, à l’heure de l’aggravation de la crise, des révoltes éparpillées et de la colère qui gronde.
Pour comprendre l’affaire et l’acharnement contre notre camarade (harcèlement serait plus approprié), il faut revenir un peu en
arrière.
Février 2010 Dans le cadre de la fermeture, Continental
demande le licenciement de tous les délégués. L’inspectrice du travail accepte une partie des licenciements, en refuse 6 autres sur ses propres critères non-dits, en fait les titulaires CE et
tous les délégués syndicaux… sauf Xavier Mathieu qui est à la fois Titulaire CE et délégué syndical !!! Cherchez l’erreur !
Notre camarade joue alors le jeu des supposés reclassements, accepte de faire les entretiens à Sarreguemines, mais au final Continental lui écrit pour l’informer « qu’il n’y a pas de poste disponible pour vous ».
Septembre 2010 Validation du licenciement de Xavier Mathieu et de lui seul par le ministre du travail Woerth, au prétexte qu’il aurait soi-disant refusé un poste de reclassement à Sarreguemines, alors précisément qu’il a fait toutes les démarches et n’a jamais donné aucun refus !!! On notera que le ministre refuse le licenciement de deux autres délégués, qui eux, ont explicitement refusé d’aller en Lorraine… Cherchez l’erreur, une deuxième fois ! (voir "Le ministre du travail s'acharne sur les Conti").
Les six autres délégués sont donc ré-intégrés mais pas à Sarreguemines, à l’usine de Clairoix (fermée, donc sans poste), mais avec salaire. En effet, le CE continue à fonctionner dans le cadre des congés de conversion, (jusqu’en 2014), ouvert tous les jours, points d’accueil des ouvriers licenciés. Il tient des réunions avec un représentant de la direction, un petit côté surréaliste puisque l’usine n’existe plus… Mais c’est un point d’appui et de soutien extrêmement important pour tous les ouvriers. Et un des enjeux pour la direction c’est justement fermer le CE en février prochain pour en finir définitivement avec cette histoire.
20 aout 2012 : autorisation de licenciement des derniers délégués sur le site après un an de procédures diverses, mais cette fois, c’est Sapin (PS) qui valide au ministère du travail, et il reprend les formulations de Woerth juste en copié-collé !!! C’est la conti-nuité…
14 février 2013 : Le tribunal administratif annule le licenciement de 22 salariés protégés dont Xavier Mathieu, pour rejet du motif économique de la fermeture de l’usine. Ils peuvent alors demander leur ré-intégration ce que feront seulement Xavier Mathieu et Da Costa (CFTC). Voir ci-contre.
25 juillet 2013 : Suite au jugement du Tribunal Administratif Xavier Mathieu reçoit un courrier de Continental lui annonçant qu’il est ré-intégré, ré-inscrit sur la liste du personnel, mais sans salaire !!! Hallucinant… De deux choses l’une : ou bien il est toujours licencié, et Continental ne respecte pas les décisions judiciaires, ou il est ré-intégré, et alors l’affaire est claire : il restitue ses indemnités de licenciement, récupère tous ses arriérés de salaires depuis 2010, et conserve ses fonctions de titulaire CE et délégué syndical. Mais Continental veut continuer à ré-écrire la loi à sa sauce…
Le pire c’est que l’inspectrice du travail traîne pour dresser procès-verbal, on perd du temps… Elle va même jusqu’à reconnaître la position patronale, n’envisage d’intervenir que lors d’une nouvelle procédure de licenciement que lui annonce en douce la direction, sans se prononcer sur la non ré-intégration... On croît rêver, elle est carrément aux ordres. Elle a tout en main pour intervenir en matière de ré-intégration, de harcèlement, d’entrave aux IRP et elle ne bouge pas le petit doigt pour commencer à rédiger un début de procès-verbal…
30 août 2013 : Après une audience au mois de février, le Conseil des Prud’hommes rend son jugement et invalide le motif économique des licenciements chez Continental, et confirme pour l’ensemble des salariés le jugement du Tribunal Administratif envers les salariés protégés.
24 septembre 2013 : Continental fait appel de la décision des prud’hommes
11 octobre 2013 : nouvelle lettre pour une procédure de « licenciement » de Xavier Mathieu, pour « impossibilité matérielle d’exécuter le contrat de travail ». Il est convoqué le 23 octobre à Sarreguemines pour un entretien préalable à un licenciement. Licenciement, vous avez dit licenciement ? Mais comment licencier un salarié qui n’a pas été ré-intégré ??? On croit rêver… Même le DRH, faisant fonction de président du Comité d’Entreprise de Continental Clairoix a signé un procès-verbal officiel de CE où il affirme que notre camarade n’est effectivement pas ré-intégré…
En attendant Xavier Mathieu est en train de déposer un référé aux Prud’hommes pour exécution de la décision de ré-intégration par Continental, suite à la décision du Tribunal Administratif.
23 octobre 2013. Entretien préalable pour Xavier Mathieu à Sarreguemines, et les Conti se réunissent à 18h30 à la cantine de l’ex-usine de Clairoix pour faire le point de toutes ces affaires et envisager la suite…
Solidarité avec notre camarade Xavier Mathieu !
Ré-intégration complète et sans condition de tous les Conti qui en font la demande !
Quelques leçons à méditer pour tout le monde :
-
C’est la guerre, la guerre de classe. Nous les ouvrier(e)s, les travailleur(se)s, les prolétaires, nous résistons et le combat
est rude. Mais par-dessus tout nous devons défendre nos dirigeants, nos représentants, nos symboles. Xavier Mathieu n’a pas « choisi » ce rôle, et il s’en passerait sans doute bien. Mais il a
manifesté quel camp il défendait, le nôtre, avec détermination, sans concession, sans langue de bois, et sans aller à la soupe comme tant d’autres. Il a été un symbole magnifique de notre
combat, aujourd’hui nous devons le défendre !
Face à cette nouvelle attaque contre Xavier, tous à ses côtés !
-
Celles et ceux qui remettent leur sort dans les mains de la justice, des fonctionnaires ou des politiciens tressent la corde
avec laquelle ils seront pendus. Bien sûr il faut savoir utiliser toutes les failles et contradictions, mais au final, le droit et les lois, c’est les bourgeois qui les écrivent, pour eux. La
seule chose qu’ils comprennent, c’est le rapport de force, la détermination des travailleurs au combat. On ne saurait trop méditer l’exemple des SODIMEDICAL qui viennent d’être condamnées à… rembourser quatre mois de salaires à leur patron qui les a
licencié !!!
Mais bien entendu, le combat doit aussi être mené sur le terrain judiciaire, évidemment bien sûr quand on en est la cible !!!
Application sans condition des jugements de ré-intégration !
Assez de procédures !
-
Celles et ceux qui croient au « changement » avec le nouveau gouvernement (bon, enfin, les quelques-un(e)s qui restent…)
doivent méditer : Sapin suit le chemin de Woerth en copié-collé, les fonctionnaires de l’Etat (la DDTEFP c’est le ministère du Travail !) tracent la voie à Continental… Et pour faire bon poids,
les députés refusent de voter la loi d’amnistie pour les syndicalistes !
Le combat de classe se poursuit, avec les mêmes ennemis, au patronat et au gouvernement même s’ils ont changé de couleur. Ce ne sont pas des amis qui se trompent, un gouvernement sourd de l’oreille gauche, mais de vrais ennemis qui se cachent sous un discours sucré !!!