Samedi 9 juillet 2011
Valenciennes 7 juillet : préparer la bataille pour l'emploi
Les annonces de restructurations dans l’industrie automobile, en particulier chez PSA, a fait déborder le vase : dans une
région déjà fortement sinistrée - forte précarité, chômage, salaires au rabais, absence d’avenir total en particulier pour les jeunes – les syndicats CGT Nord/Pas de Calais appelaient à la
manifestation. Sortir de la crise pour le capitalisme, cela signifie à nouveau : concentration, disparition d’entreprise, externalisation, délocalisation.
L’ambiance de la manif à Valenciennes était combative et solidaire. Parmi les près de 1000 participants on retrouvait des
délégations de travailleurs venus de PSA Mulhouse, de Renault Cléon, de MA-France (un sous-traitant de PSA), d’Alstom, de Bombardier, etc. Plus de quarante entreprises étaient représentées.
Colère et inquiétude se faisaient sentir, mais on est déterminé à lutter contre tous les licenciements, pour le maintien de tous les emplois. Malheureusement pas de délégation de PSA Aulnay
dans la manifestation, mais dans le même temps, un débrayage massif d’une heure
regroupait sur place 600 ouvriers de l’équipe du matin, paralysant complètement la production.
Le tract des syndicats CGT de la région Nord/Pas de Calais était combatif. Il appelait à la grève et à la mobilisation, indiquant que l’enjeu
c’était à nouveau la disparition de milliers d’emplois. Il s’opposait aux « discours et aux promesses » gouvernementaux et à regarder « la réalité en face ». C’est cette volonté de défendre
l’emploi par une ample lutte qui s’exprimait dans les cortèges, sur les banderoles, dans les propos des uns et des autres.
Par ailleurs, la CGT du groupe PSA diffusait largement un tract de soutien à la lutte des camarades de Sevelnord et d'Aulnay -
manque Madrid ??? ICI.
La grande question c’est : Comment défendre l’emploi ?
Attendre les prochaines élections 2012, se fier aux politiciens bourgeois de droite comme de gauche ? Ou compter sur nos forces
conscientes et organisées pour changer la donne, s’opposer à ce monde de crise, de misère et de souffrance ?
Une perspective se lisait ou s’entendait : il faudrait se mobiliser « pour imposer la fabrication d’un nouveau
véhicule à PSA » ou « pour mener la bataille de l’automobile » (selon le tract d’appel). S’opposer aux restructurations capitalistes, défendre tous les emplois passent-ils par une collaboration à
la gestion des entreprises capitalistes ? Peut-on imposer aux capitalistes d’autres choix dans une situation de crise de surproduction (notamment de véhicules) où les marchés européens sont
en régression de 10 à 15% l’an ? Cette revendication, ne renferme-t-elle pas sur la région, sur la boîte ? Ne divise-t-elle pas le camp ouvrier ? Il faut des revendications sur une base de classe
claire.
Les « Jeunes communistes » (liés au PCF) se souciaient de «l’économie française et de ses industries »... Une
approche nationaliste et illusoire face à la production internationale
d’un capitalisme mondialisé.
L’orientation de la bataille pour l’emploi doit s’opposer à la logique capitaliste et elle doit prendre l’initiative. La riposte doit être offensive et combative : zéro
licenciement, maintien de tous les emplois, réduction du temps de travail ! Seul un rapport de force, sur des revendications unissant les travailleurs et leurs familles, mobilisant les régions et
unifiant les secteurs en luttes et en révoltes contre la logique capitaliste a la chance de faire reculer capitalistes et politiciens bourgeois.
Un camarade de CGT PSA Mulhouse souhaitait retrouver l’esprit de la solidarité ouvrière dans les luttes à venir : «
Nous sommes toutes et tous des ouvriers de PSA Aulnay et de Sevelnord ». Nous rajouterons « Nous sommes aussi toutes et tous des travailleurs de PSA Madrid Villaverde !
» C’est dans ce sens qu’était aussi diffusée dans la manifestation l’annonce du Conseil International des Travailleurs de
l’Automobile (CITA) en Mai prochain à Munich, annonce qui a provoqué beaucoup d’intérêt parmi les manifestants.
Bien sûr, il faut aussi se poser la question : quelle est cette société qui brade les acquis ouvriers et l’avenir de la jeunesse
? Ne faut-il pas reconstruire une autre société ayant une autre logique et répartissant l’emploi, le temps de travail et les richesses tant au niveau local, que national et international ? Cela
demande de rechercher ensemble des solutions politiques et une organisation politique …
Et c’est dans ce sens que les camarades qui animent ce blog diffusaient largement un tract (ci-contre) dans la
manifestation.