Vous vous rappelez du tabac en fin de Congrès à Nantes ? L'annonce de la mobilisation générale de toute la CGT pour la grande journée européenne du 24 mars ? Vous ne vous rappelez pas de la résolution d'actualité en fin de Congrès ? Journée qui devait "qui porter haut et fort, en France et en Europe, notre volonté de changement. Cette journée de mobilisation sera un moment de tous ensemble dans la campagne pour l’emploi, les salaires, et la retraite."
Pourtant, elle était bien venue cette résolution, pour répondre aux inquiétudes de nombre de congressistes, à ces militants qui voulaient en découdre face aux attaques de Sarkozy... Pour bloquer aussi les effets de la candidature de Jean-Pierre Delannoy qui proposait d'organiser la mobilisation générale, cette fois avec un "Tous ensemble contre le capital".
Et bien, on vient d'apprendre (journal "Ensemble", février - voir ci-contre), discrètement, que la journée européenne a purement et simplement été annulée... Sous l'en-tête "Belgique", carrément mort de rire !
Et plus que l'annulation, ce qui est amusant, c'est les motifs de l'annulation : "changement d'agenda des chefs d'Etat européens"...
Là, c'est trop fort ! On en arrive au bout du bout de la logique des journées d'action à répétition : non seulement elles sont sont bidon, mais encore elles sont soumises à l'agenda des chefs d'Etat !!! Comme si l'emploi, les salaires, la retraite dépendaient de cet agenda...
On se fout de notre gueule, et il serait un peu temps que les yeux s'ouvrent.
Depuis le début de l'année, on a vu se multiplier les journées thématiques, plus ou moins hasardeuses, voire parfaitement désorganisées (celle du 4 mars sur l'emploi industriel en est l'illustration...), on voit arriver celle du 23 mars sur les retraites, et en fait on navigue à vue, sans perspective, juste quelques coups de soupape de temps en temps.
Il ne suffit pas d'en appeler à la coordination des luttes, à la grève générale "Tous ensemble" comme certains camarades le font, avec d'ailleurs d'une sacré détermination. Il faut comprendre qu'on ne pourra rien faire avec ces dirigeants complètement englués dans la cogestion conflictuelle avec Sarkozy.
Il ne sert à rien d'en appeler aux dirigeants, on sait ce qu'ils valent, il faut s'organiser, en toute indépendance, sur des positions de classe.
Le 23 mars peut effectivement être une opportunité, voyons ce qu'on peut faire ensemble !