La réunion annoncée pour le 24 s'est finalement tenue, un peu "à l'arrache", certains camarades ne s'étant pas redéplacés juste après le retour de la manifestation de jeudi. Une grosse quarantaine de personnes, c'est peu d'une certaine manière, mais il y avait là des représentants de syndicats assez divers.
Des syndicats dans l'attente, une mozaïque d'oppositions éparpillés, chacun dans son coin, avec la difficulté de se retrouver "Tous ensemble" contre la direction confédérale, un peu à l'image de la manifestation de Jeudi. Pourtant nous sommes tous d'accord : il y a urgence. la situation économique ne cesse de se dégrader, et la dérive réformiste de notre direction confédérale ne cesse de s'accentuer. Il ne suffit plus de conspuer Thibault, il faut proposer une alternative !
[Mise à jour 26/10] L'article du Monde sur le sujet, ICI. Egalement un article sur Libération, mais réservé aux abonnés !! En fait, en peu partout dans la presse, mais on notera ICI dans Les Echos, le journal préféré de Le Duigou...
Aussi, la discussion a été intéressante et constructive.
Sur la base de l'attente et de l'éparpillement que nous constatons tous, plusieurs initiatives ont été prises :
- La mise en place d'une équipe nationale représentative des régions et des professions pour porter la voix de l'opposition dans la CGT
- La réalisation d'une rencontre publique à Nantes, pendant le congrès confédéral, à l'image de la rencontre de Lille lors du 48ème Congrès. La région est moins favorable, et il va falloir que tous les camarades de l'Ouest, de la Bretagne à Bordeaux, en passant par La Rochelle, Cognac et Saintes (voire plus loin) se mobilisent pour l'occasion !
- Et l'annonce de la candidature symbolique de Jean-Pierre Delannoy, secrétaire de la Métallurgie du Nord Pas de Calais, contre Bernard Thibault au poste de secrétaire général. Bien sûr, chacun sait que le secrétaire général est élu par la CEC, mais il y a le symbole que cela représente au regard des contradictions dans la confédération. Il y a eu débat dans la réunion sur l'opportunité de cette candidature. Certains jugeaient que les débats étaient encore insuffisants dans la CGT et qu'il fallait se contenter d'un porte parole. La majorité a jugé que l'heure était venue d'aller à l'affrontement, qu'il y avait besoin de matérialiser une orientation dans une personne, que c'était aussi quelque part un moyen de protéger le camarade, car on le sait, l'ambiance est tout sauf fraternelle dans la CGT... Pour contacter le camarade, c'est ICI.
- Enfin, cette candidature n'a de sens que portée par une orientation, qui pour être minimum doit quand même démarquer sur un contenu. Nous avions abordé la question dans un article précédent, l'idée n'est pas de faire un catalogue complet, mais d'avoir une base à la fois minimum et qui démarque, permettant de regrouper. Pas non plus d'aller dans le détail de chaque revendication, mais de tracer quelques grands axes bien clairs et symboliques pour nos camarades de la CGT.
Maintenant, le sort en est jeté, il faut y aller. Depuis des mois sur ce blog, nous disons qu'il faut sortir du débat de couloirs, qu'il faut sortir du bois et regrouper les opposants, que l'heure est à l'affrontement ouvert et pas à se faire laminer les uns après les autres.
La meilleure protection est justement dans l'affrontement public.
Nous le disons, maintenant, il faut y aller. Que chaque camarade intervienne dans les structures, fasse connaître cette candidature symbolique pour forcer le débat d'orientation qui a tant de mal à s'engager.
Que chaque camarade, chaque syndicat fasse voter des résolutions pour soutenir cette candidature. Que chaque délégué au Congrès soit interpellé pour mener ce débat. Que tous les syndicats préparent le déplacement à Nantes dans la deuxième semaine de décembre, pour faire de la rencontre d'opposition un succès.
Nous ne sommes pas tous d'accord entre nous. Mais il y a une base minimum qui nous réunit.
- Le constat que l'offensive du capital se mène sur tous les fronts (précarité, emploi, restructurations des services publics, sans-papiers, répression...) et que la riposte ne peut être que globale.
- Le rejet des journées bidon et la nécessité d'une contre offensive d'ampleur contre le capital.
- La nécessité du "Tous ensemble" contre l'éparpillement, le cas par cas et la division.
- L'affirmation de la démarcation entre le syndicalisme de lutte de classe et le syndicalisme d'accompagnement.
- L'affirmation que la direction confédérale s'est rangée dans le camp de nos ennemis, et que ce n'est plus possible de continuer (ce que nous disons ainsi pour notre part sur ce blog : "des ennemis qui se cachent, pas des amis qui se trompent")
- L'arrêt de tous les plans sociaux, et l'interdiction de tous les licenciements,
- Un SMIC à 1600 € nets,
- Une véritable retraite à 55 ans avec 37 ans ½ de versement calculé sur les 10 meilleures années, 50 ans pour les salariés exerçant des travaux pénibles…
- La régularisation sans condition de tous les sans-papiers
- Halte à la répression anti-syndicale, solidarité avec les 6 de chez Conti
- La défense de la santé, de l'éducation et des services publics contre les restructurations.
Pour notre part, c'est de cette manière que nous soutiendrons la candidature de JP Delannoy et participerons à la campagne pour le 49ème Congrès.
Maintenant, un pas en avant a été fait, une étape est franchie.
Maintenant, il n'est plus possible de rester spectateur, à râler dans son coin.
Maintenant, il faut se déterminer, et choisir de quel côté de la barricade on se situe.