Marianne, Novembre 2007 : "Pourquoi Sarkozy veut sauver la CGT de Bernard Thibault" (autour du conflit des régimes spéciaux)
Mediapart, Juin 2009 : "EdF, malaise à la CGT", sur le deal de 2004 entre Sarkozy et Thibault autour du statut de EdF
Nouvel Observateur, 26 novembre : "Thibault le réformiste", sur le compromis tacite entre les deux camps
Libération, 25 novembre : "Les trois piliers de Proglio : à la CGT reconnaissante", autour du mic mac à EdF
Marianne, Novembre 2009 : "Sarkozy adhère à la CGT"
C'est à qui sera de sa révélation, de ses informations croustillantes, pour dire finalement une seule chose, que nous répétons depuis plusieurs années sur ce blog :
Pacte de reconnaissance tacite, cela veut dire
- que du côté de la direction confédérale, en l'absence d'alternative politique de gauche crédible [c'est l'argument], on reconaît la légitimité de Sarkozy, son influence et donc on ne fera rien pour le mettre en danger. Pas de mouvement d'ensemble, pas de grève générale, pas de critique globale, acceptation de réformes sans riposte sérieuse.
- que du côté de l'Elysée, on est attentif et on chouchoute la CGT. Rencontres régulières, reprise de thèmes chers à la Confédération comme l'emploi industriel, coups de pouce quand la confédération est en difficulté (à EdF).
Deux thèmes principaux dans la presse, que l'on pourra lire dans les documents mis en liens dans les encadrés :
1) la réforme des régimes spéciaux en 2007. Comment Thibault a appelé à la reprise avant même le début du mouvement de protestation. On s'en rappelle bien sur ce blog, un peu les boules, stupéfaits, quoi. Nous renvoyons aux articles de l'époque, en lien ci-dessus.
2) la situation à EdF et l'arrivée de Proglio, PdG de Veolia, à la tête de la maison, qui ne provoque aucune réaction à la CGT alors qu'on se trouve dans une situation ahurissante de fusion public privé. Ce n'est pas pour nous étonner, nous, sur ce blog. Nous avons toujours considéré que les entreprises nationalisées n'étaient qu'une forme particulière du capital. Mais du point de vue confédéral !!! Il s'avère qu'à EdF, il y a également un pacte de reconnaissance tacite réciproque, solidifié autour de la gestion du CCAS (oeuvres sociales - équivalent du CCE) alimenté par 1%... non pas de la masse salariale, mais du chiffre d'affaire !!!
Voilà où mène la gestion des oeuvres sociales, quand on brasse des millions, on se met à penser comme les patrons, évidemment.
Et on en arrive à la caricature pure et simple (revers de la médaille Proglio EdF-Veolia) de voir aujourd'hui le CCAS (économie dite sociale) envisager de reprendre Trigano (coté en Bourse) !
Fusion entreprise nationalisée/entreprise privée à la tête, fusion économie sociale/entreprise cotée de l'autre, le parallèle est saisissant !! Même si cela provoque quelques vagues au sein du personnel du CCAS...
Deux thèmes parmi de multiples autres que nous pourrions développer ici :
- la convergence de l'Elysée et de la CGT sur l'emploi industriel, avec le cri du coeur de Thibault autour de Molex, "oui, il faut fabriquer français";
- l'acceptation des diverses réformes des retraites, de 2003 à 2007, au nom du réalisme;
- l'acceptation des restructurations nécessaires de l'emploi, et donc l'abandon de la lutte contre les licenciements pour se recentrer sur les reconversions nécessaires - c'est la Sécurité Sociale Professionnelle reprise par Sarkozy;
etc.
Il n'y a donc aucun étonnement de notre part, et pas de quoi être stupéfait de ces articles de presse, qui ne sont que des articles de circonstances à l'aube du Congrès.
Mais une occasion quand même pour nous tous de nous rafraîchir la mémoire et de nous prononcer CONTRE l'orientation confédérale actuelle, et POUR la candidature de JP Delannoy !