Vendredi 2 décembre 2011
Rien n'est réglé à la CGT Commerce
Nous publions ci-dessous une analyse détaillée du déroulement du Congrès qui a fait couler des fleuves d'encre à l'occasion de sa tenue au printemps dernier (lire "UD et Fédés, les congrès de la CGT... et ce qu'on peut en dire", puis "Suite du feuilleton à la CGT commerce" sur ce blog). Ce compte rendu est signé de 63 responsables de la fédération (ce qui n'est pas rien !) de toute la France, et non pas seulement de la CGT Commerce Paris comme on l'a prétendu et fait croire. Peu à peu les choses s'éclaircissent, et si les enjeux sont confus, on comprend que les directions syndicales en place font absolument tout pour préserver leurs positions, et très probablement leurs fauteuils de négociateurs bureaucrates privilégiés à l'heure où les contradictions de classe s'accentuent et où certains secteurs militants veulent en découdre. Comme le notent les camarades, sur les nouveaux membres de la CEF deux sont lourdement mis en cause en ce sens. On peut imaginer que c'est en particulier le cas dans un secteur comme le commerce, où l'exploitation est particulièrement sauvage et barbare, et où le syndicalisme ne peut se développer que sur une base de combat solide et endurci.
La lecture de ce rapport fait frémir mais nous rappelle quand même un fonctionnement bien connu par chez nous, rappelé dans le premier des articles en lien ci-dessus. La tendance générale dans les structures de la confédération est depuis des années l'abandon de la lutte des classes, la soumission à la compétitivité et au marché capitaliste; cela on le sait. Dans de nombreux secteurs syndicaux, il y a de la grogne, mais très souvent une main de fer pour garder le contrôle, quitte à saboter l'activité syndicale elle-même. Nous avons par exemple connaissance (dans le sud-est) de l'abandon pur et simple de la dotation des heures de détachement dans la fonction publique, plutôt que de céder un soupçon de pouvoir à la tête des structures départementales (CSD). Gravissime...
De son côté, l'opposition syndicale dans la CGT est aujourd'hui dans le creux de la vague. Depuis la candidature de JP Delannoy au 49ème congrès de 2009, les opposants sont rentrés dans le rang, silence radio autour des sans-papiers ou du mouvement sur les retraites. L'heure est à l'attentisme, au repli local sur les petits secteurs où l'on est présent.
Bien entendu, ce repli ne peut pas être séparé de la confusion politique ambiante (opposants compris), des échéances de 2012 et, par voie de conséquences, du manque de perspectives claires sur le terrain syndical.
Les militants de Voie Prolétarienne qui animent ce blog sont au clair sur la question : "Si tu ne veux pas t'occuper de politique, la politique s'occupera de toi !". Et pour tracer une orientation syndicale de classe, alternative à la collaboration de classe, au mépris démocratique, à la bureaucratie des directions actuelles, il faut être un minimum clairs !
Sinon, notre avenir est tout tracé, les camarades du Commerce en font le rapport détaillé (ci-dessous, en cliquant sur l'image). Merci à Cyril Lazarro et à son blog sur lequel nous avons repris le document.