Samedi 24 mars 2012
PSA Aulnay : bide le 22, succès le 23 !
On nous annonçait un meeting "monstre" ("22 mars : meeting régional monstre de la CGT à PSA Aulnay"). Les UD étaient sur le pied de guerre, listings d'inscription, quotas par UL dans le 93, par professions dans le 92, cars, navette organisée depuis le RER de Villepinte, présence de Bernard Thibault et ainsi de suite. Et au final, seulement un petit millier de présents, 1200 au maximum, très loin des2000 annoncés au micro et encore plus des 5000 prévues (mais plus quand même que les 300 à 500 diffusés par SUD en interne !).
Plus grave encore. Le public c'était celui traditionnel des militants chevronnés, le ban et l'arrière ban des délégués, certes mobilisés, certes motivés, mais qui la plupart sont juste là pour faire leur devoir. Personne n'écoutait les interventions (sauf peut-être celles de JP Mercier pour PSA et celle de Bernard Thibault), ça papotait dans tous les coins, les retrouvailles au soleil, bière, sandwiches et merguez. Rien d'un rassemblement de lutte, rien à voir par exemple avec les rassemblements organisés par les Goodyear ou d'autre...
Et alors quant au contenu, c'était bien la catastrophe annoncée.
Quelques messages de solidarité obligés aux camarades de PSA, et vite fait on passe à l'économie, à la ré-industrialisation, en gros à la reconstruction de l'économie française proposée par la CGT et déclinée suivant les secteurs (URIF, livre, aéronautique, transports, chimie etc.). Discours ultra-réformistes à frémir, et en plus soporifiques, que personne n'écoutait, c'était consternant. Tellement que la confédération a jugé plus prudent de ne pas les diffuser en vidéo...
Seuls deux discours ont démarqué.
Celui de Jean-Pierre Mercier, délégué syndical central de PSA, combatif, sur la lutte des travailleurs, la détermination, le partage de la charge de travail entre tous, l'interdiction des licenciements etc. Ca avait de la gueule, ça pétait bien. Mais pourquoi a-t-il fallu qu'il s'embarque dans une explication de la crise parfaitement réformiste et complètement nulle, démentie par la réalité depuis des décennies : "il faut maintenir les emplois et embaucher pour maintenir la consommation et donc la consommation et l'achat des voitures". Discours que l'on appelle la "relance par la consommation", prônée par tous les réformistes depuis les années 80 et qui fait l'impasse sur les hausses de productivité, l'exploitation, et la concurrence mondiale.Comme par hasard, c'est cet extrait qui a été retenu dans la vidéo diffusée par la CGT, (reprise ci-dessous) pas de surprise !
Le discours de Thibault était sans surprise avec tout le développement de l'orientation confédérale en matière d'industrie. On notera que ce discours était quand même un peu plus malin et tourné vers les travailleurs que les autres orateurs...
Enfin, au final, un rassemblement qui ne laissera beaucoup de traces dans les mémoires.
Heureusement, le lendemain, vendredi 23 c'était une autre affaire. Initialement, les syndicats CGT, SIA et CFDT avaient prévu (tract ci-contre) d'aller au QG de campagne de Sarkozy demander une réponse à leur courrier. On se rappelle que la semaine dernière, les Arcelor Mittal venus au même endroit s'étaient fait gazer. Compte tenu de la période et de l'ambiance, les services du ministère de l'industrie ont convoqué les syndicats à une rencontre le même jour à la même heure mais à un autre endroit ! C'est quand même un premier succès dans la mesure où jusqu'à rpésent, jamais les PSA n'avaient été reçus par des officiels...
Le débrayage prévu
a donc seulement changé d'endroit, et ce sont 400 travailleurs de PSA qui se sont retrouvés à Bercy où ils ont été informés qu'une rencontre tripartite (Etat, PSA, syndicats) aurait lieu le 6
avril prochain à la préfecture de Bobigny - on trouvera les photos ICI, sur le site des camarades de PSA. Un tout petit déblocage,
mais un déblocage quand même.
On commence à rentrer dans le vif du sujet.
A la relève des équipes et au retour de Bercy, les camarades de Voie prolétarienne diffusaient un tract faisant le bilan du rassemblement de la veille, sur le thème "Oui, l'emploi, c'est politique, oui c'est une question de volonté, mais laquelle ?" (voir également ci-contre).
Tract très lu et discuté, l'effervescence politique de la mobilisation et de la campagne présidentielle fait causer, c'est le moins qu'on puisse dire !