Jeudi 28 juillet 2011
Lutte pour l'emploi à PSA : entretien avec un délégué de Sevelnord
Nous reproduisons ci-dessous l'interview vidéo (réalisée par des militants du NPA, d'un des courants de cette organisation) d'un délégué CGT de Sevelnord, Ludovic Bouvier, filmé lors de la manifestation pour la défense de l'emploi à Valenciennes le 7 juillet. Ludovic Bouvier est secrétaire de la CGT à Sevelnord, nouveau secrétaire de l'USTM Hainaut, Avesnois et Cambrésis et probable successeur de JP Delannoy à la tête de la métallurgie du Nord Pas de Calais.
Cet interview a plusieurs intérêts :
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Elle montre les difficultés de la mobilisation à Sevelnord et explique la faible présence des camarades dans la manifestation,
entre les menaces et la peur du chômage, les discours et l'intox tant de la direction que des syndicats réformistes.
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Elle montre les contradictions à l'intérieur de la CGT sur la manière d'envisager la lutte pour l'emploi. D'après le camarade, il y a eu des contradictions au CCE entre la CGT Sevelnord qui veut se battre pour le maintien de l'emploi, et la CGT PSA Aulnay qui n'envisagerait le combat que pour la garantie du salaire jusqu'en 2016... On sait que c'est là une vieille divergence dans le mouvement syndical, que nous avons déjà abordée sur ce blog (voir par exemple un article ICI).
Dans le tract que nous avons diffusé à Valenciennes, nous nous prononçons explicitement
"pour le maintien de tous les postes de travail, pour l’embauche des intérimaires,
pour la réduction du temps de travail (partage du travail entre tous), avec maintien du salaire."sur la base d'un refus clair et net que ce soient les prolétaires qui aient à payer les conséquences de la guerre économique mondiale entre requins capitalistes.
- Enfin, cet interview ouvre le débat sur la prise de contrôle des entreprises par les travailleurs. C'est un débat intéressant, nous l'avions relevé lors de l'expérience de combat des camarades de Philips Dreux début 2010, (voir deux articles de ce blog, ICI et LA). On voit bien à la fois les hésitations du camarade face au caractère un peu théorique de la question dans le rapport de forces actuel, et d'un autre côté l'importance de cette idée juste "Tout est à nous, rien n'est à eux", bien répandue dans le mouvement ouvrier. Après, comme nous le disions dans notre même tract de la manifestation du 7 juillet, toute la question est de savoir dans quelle société on peut construire ce fameux "tout est à nous"... c'est le débat que nous engagions à l'époque !