Samedi 20 avril 2013
Livre blanc sur la défense : FNTE et FTM défendent l'impérialisme !
La FNTE (travailleurs de l'état) et la FTM (métallurgie) viennent de produire un de ces communiqués qui marquent tous les syndicalistes de classe, celles et ceux qui se posent un tout petit minimum de questions sur le sens de la société dans laquelle ils travaillent et qu'ils combattent au quotidien. Nous le reproduisons en intégral en fin d'article, il FAUT l'avoir lu, le faire connaître pour le critiquer !
Comment rester sans réagir à voir des responsables syndicaux défendre mordicus un système militaire, de production et de défense au service de l'impérialisme ? Un complexe militaro-industriel (puisque c'est comme cela qu'il faut l'appeler) qui reste parmi les cinq premiers exportateurs d'armes au monde, 6,5 milliards d'euros de ventes annuelles ? Qui arme massivement l'Arabie Saoudite, dont on critique par ailleurs le soutien mondialisé aux djihadistes ? Qui arme l'Inde, néo-puissance impérialiste féroce exploiteuse des peuples de son territoire ?
Comment défendre un complexe militaro industriel qui permet les interventions hier au Rwanda, en Côte d'Ivoire, aujourd'hui en
Afghanistan, en Afrique (Mali), demain où, en Syrie peut-être, pour la défense des monopoles (et aujourd'hui l'uranium d'Areva) ? Comment défendre une armée d'intervention pour le respect de
l'ordre des puissants, contre la révolte des peuples ?
Les deux fédérations reprennent à leur compte les arguments hypocrites du gouvernement (voir le Rapport 2012 sur les exportations françaises d'armement), pour une supposée "moralisation" de ces ventes... Mais en même temps, on défend la production, on défend les exportations ! Il faut savoir ce qu'on veut les chéris : si on vend des armes, c'est pour tuer, hein, pas pour faire joujou...
On est là dans la caricature achevée et ultime de la défense de l'emploi industriel (voir le débat à ce propos sur ce blog, ICI), où l'abandon des positions de classe, l'abandon de toute distinction entre intérêt ouvrier (au sens internationaliste, bien sûr) et intérêt bourgeois aboutit à un soutien sans nuance de l'impérialisme.
A la veille du premier Mai, symbole de la journée internationale des travailleurs, de la solidarité internationale dans la lutte commune contre les ennemis communs, ce communiqué est une HONTE, qui montre où mène l'abandon des fondamentaux que sont la lutte contre l'exploitation et l'internationalisme.
Quand on est ouvrier, travailleur, personne ne choisit là où il travaille. Il faut bien manger. Et défendre son emploi est légitime quand il est remis en cause, où que ce soit. Mais de là à défendre ouvertement l'impérialisme français, il y a un gouffre : les deux fédérations signataires ont sauté dedans, les deux pieds joints !
Quant à nous, nous restons fidèles aux vieilles traditions du mouvement ouvrier, à la lutte contre la militarisation et pour la paix, à la solidarité internationale avec les peuples en lutte !
Défense nationale, défense du capital !
Arrêt de toutes les exportations d'armes !
Retrait de toutes les troupes françaises à l'étranger !
A bas l'impérialisme français !