Mardi 10 juillet 2012
Le rêve réformiste de l'intérim "digne et humain"...
Un article paru sur le site de la CGT Randstad Intérim a attiré notre attention.
Il faut dire que sur l'intérim et le syndicalisme, c'est carrément le sujet brûlant, et ce blog a eu l'occasion d'être le lieu de quelques polémiques féroces.
Les articles sur le sujet de l'intérim et du syndicalisme, ICI sur ce blog.
Nous allons donc y revenir à partir de cet article paru sur le site de la CGT Randstad, que nous avions d'ailleurs déjà mise en cause dans le passé. Et pour cela, nous le publions en intégralité ci-dessous, afin que chacun(e) puisse en juger.
Que dit l'article ?
Que la situtation des intérimaires se dégrade. Jusque là, nous sommes d'accord, de même que celle des fixes se dégrade (pas au même niveau, mais dans le même sens) avec l'accentuation de la crise et des restructurations. Sans développer, on peut parler de la chasse aux handicapés et aux malades dans le groupe PSA, par exemple.
Que les entreprises d'intérim et les entreprises utilisatrices sont main dans la main pour cette nouvelle attaque contre les travailleurs, et là encore nous sommes d'accord, mais ce n'est pas du tout une nouveauté c'est le cas depuis l'origine. En tant qu'entreprises sous-traitantes, les sociétés d'intérim sont pieds et poings liés aux maîtres d'oeuvre, et souvent chargées en toute connaissance de cause des basses oeuvres (par exemple l'emploi des sans-papiers dans le bâtiment).
Jusque là, ça va à peu près, mais c'est là que ça dérape !
Au lieu de contester l'existence même de l'intérim et de revendiquer sa disparition pure et simple, l'article
en prend la défense explicite d'un intérim supposé digne et humain, appuyé sur une prétendue "égalité de traitement" (nous avions déjà eu ce même débat il y a quelques années "Y a-t-il un intérim abusif ?"). Or par le fait même de la précarité, cette égalité ne peut même pas être imaginée, même
en rêve... Il ne vient manifestement pas à l'esprit du ou des auteurs que cette précarité est un facteur de division de la classe ouvrière et des travailleurs, et que la seule
revendication basique, égalitaire, est celle de l'embauche des intérimaires (c'est exactement le même raisonnement que pour les sans-papiers).
C'est d'ailleurs ce que défendent les syndicats de l'automobile, même en pleine phase de restructurations et de licenciements, sans pourtant faire preuve d'une radicalité remarquable...
A lire ce billet, on a vraiment le sentiment que le ou les auteurs n'ont pas le début de commencement de moindre idée de ce qu'est la vraie vie de l'intérimaire, des galères des missions en cascade, de ce qu'est la précarité au quotidien, du salaire de misère à la fin du mois puisqu'incomplet, de l'impossibilité de prévoir quoi que ce soit pour le lendemain.
L'article dénonce certes les aggravations que vivent les intérimaires (c'est bien le moins !), mais pas comme la manifestation de leur condition de précaires, mais plutôt comme la marque d'abus qu'il faudrait gommer pour revenir à un intérim "décent". Non, camarades, l'intérim ne retourne pas vers le 19ème siècle !!! L'intérim évolue comme évolue l'exploitation ouvrière dans tous les secteurs, toutes les branches, toutes les conditions, c'est à dire que cela empire.
Il n'y a pas patronat "indigne" (il y aurait donc la possibilité d'un patronat "digne" ???), mais des exploiteurs qui sucent toujours plus le sang de l'ouvrier, fixe ou précaire, avec ou sans-papiers.
Quel est ce syndicalisme, caricature réformiste des positions confédérales ? Cela a été déjà abordé sur ce blog, et de manière très polémique. Le syndicalisme dans le secteur de l'intérim a été mis en place par Manpower en 1969 pour institutionnaliser la profession (c'est son PDG qui le dit...) et acheter la paix sociale par la corruption de fonctionnaires syndicaux devenus quasi permanents sous couvert de missions souvent fictives.
Il y a eu normalisation du secteur de l'intérim par la profession elle-même, pour permettre son élargissement et mettre fin aux abus les plus criants qui salissaient l'image du métier - et la propagande, comme la complicité des réformistes syndicaux a réussi son coup. Evidemment, revendiquer l'interdiction de l'intérim, c'est pas facile quand on a trouvé là une bonne planque de bureaucrate, c'est revendiquer son autodestruction ! Voilà très exactement les bases concrètes de la collaboration de classe et du réformisme syndical...
La seule revendication possible est :
Interdiction de l'intérim !
Embauche des intérimaires !
Quant à la défense des intérimaires, elle est du ressort des syndicats des entreprises utilisatrices, comme on peut le voir en ce moment avec la grève des peintres (intérimaires) à PSA Aulnay, avec la mise en place de syndicats pluri-professionnels ou syndicats de site.
L'Union Syndicale de l'Intérim CGT (dont d'ailleurs le statut est complètement flou dans la Confédération) n'a pas lieu d'exister et doit être întégrée à la Fédération du Commerce et des Services (quoiqu'on pense de cette fédération, par ailleurs), pour ce qui est de la défense du personnel des agences en attendant leur fermeture pure et simple.
Voilà les revendications que le syndicalisme de classe doit défendre tant dans les entreprises utilisatrices qu'à l'égard des entreprises intérimaires.
Il faut choisir son camp : l'unité des travailleurs, fixes et précaires, avec et sans papiers, ou les planques de bureaucrates
syndicaux dans les fauteuils du patronat !
CGT Randstad : l’INTERIM RETOUR VERS LE…XIX SIECLE !
jeudi 5 juillet 2012, par TEDDY DEWOLF
L’INTERIM RETOUR VERS LE…XIX SIECLE ! Ou le RETOUR D’UN PATRONAT INDIGNE ?
Intérimaires l’heure de l’Action est venue
Nous assistons depuis déjà quelques mois à une dégradation très importante mais régulière du traitement général des intérimaires, dans
le cadre de leurs missions.
A la fois dans les Entreprises Utilisatrices, ainsi que de la part de leurs employeurs directs, les Entreprises de Travail Temporaire
!
Celles-ci seraient elles atteintes de cécité ou préfèrent-elles regarder ailleurs ?
Seraient-elles prêtes à tout pour garder leurs précieux clients ?
OU plus simplement :
Sont-elles directement partie prenante ?
Les conditions de vie et de santé au travail, sont gravement menacées !
- Les CHSCT tirent le signal d’alarme en vain
- Les contrats de travail sont prématurément arrêtés
- Les taux horaires ne sont pas respectés
- Les 13 me mois sont souvent escamotés
- Les fournitures pourtant obligatoires, des équipements de sécurité ne sont pas fournis aux Intérimaires
Nous avons pu constater qu’en lieu et place des blousons et Parka dont sont équipés les salariés permanents des E.U les intérimaires ont
droit eux à de simples sacs plastiques ( ?)
Dans certaines E.U les intérimaires n’ont même pas l’autorisation d’entrer au parking de l’Entreprise Utilisatrice et sont obligés de se
garer là où ils peuvent et à leurs risques et périls, faire des km à pied, Stationnement payant, P.V, Fourrière…..
Le principe même de l’Egalité de traitement n’est plus respecté alors qu’en France c’est l’un des fondements de l’Intérim !
Il semblerait au vue de la généralisation de ces situations dramatiques qu’il y ait une concertation du patronat pour la mise en place
d’une nouvelle politique de restriction des couts.
Les Intérimaires ne sont considérés QUE comme du stock et donc simplement des « Charges » qu’il convient de ramener à une valeur la plus
basse possible !
Voilà bien là tout ce que représentent les DEUX Millions de travailleurs précaires aux yeux des dirigeants des Entreprises Utilisatrices
et surtout à ceux des trois majors mondiale des Ressources (IN) Humaines
Le Syndicat CGT Randstad France se doit de réagir directement sur le terrain et à la hauteur de l’attaque car, nous sommes une fois de
plus en état de légitime défense !
En plus de la Précarité qui est leur lot quotidien s’ajoutent maintenant des conditions de travail du 19ème siècle.
Germinal serait-il de nouveau d’actualité dans l’intérim ?
Seule l’Action fera changer les choses !
La Mobilisation générale devient indispensable !
UNIS ET SOLIDAIRES POUR UNE SOCIETE PLUS HUMAINE