Ce sont "Les Echos" qui nous l'apprennent, surprenant, Non ? En fait pas tant que cela pour qui connaît les relations privilégiées de Le Duigou avec le journal (économique) patronal depuis des années... La confédration se contente de son côté d'un communiqué d'une platitude et d'un flou bien traditionnels.
Quant à la démocratie dans la CGT et au rôle véritable des délégués au delà de la figuration, c'est le vrai débat qui nous est posé. On peut ricaner sur le caractère "anti-statutaire" de la candidature de classe de JP Delannoy, mais dans ce cas, il faut s'interroger sur la prétendue démocratie d'un congrès plié d'avance en petit comité et dont les résultats sont publiés à l'avance dans la presse du capital... Les beaux discours, on les évite, d'accord ?
Dumas et Le Duigou quittent définitivement la direction de la CGT
[ 04/11/09 ] Le comité confédéral national de la CGT a travaillé hier sur la direction de la centrale qui sera désignée au prochain congrès. Le bureau confédéral va être réduit. Cela n’exclut pas que Bernard Thibault y fasse monter un successeur potentiel.
Le secrétaire général de la CGT s’y était engagé fin août auprès de ses troupes. Après l’émoi créé en interne par sa volonté de revoir l’organisation de la direction de la centrale, Bernard Thibault a précisé hier ses intentions. Il s’exprimait à l’occasion de la dernière réunion du comité confédéral national avant la tenue, du 7 au 11 décembre, du 49e Congrès de la centrale, à Nantes.
Le leader syndical, qui y sera confirmé pour un quatrième mandat, a réservé une petite surprise aux membres de cette instance, qui est en quelque sorte le « parlement » de l’organisation. On savait déjà que les deux poids lourds de son équipe, Jean-Christophe Le Duigou et Maryse Dumas, quitteraient le bureau confédéral. Mais ils devaient rester à la direction de la centrale puisqu’ils devaient continuer à siéger à sa commission exécutive (« Les Echos » du 6 août), conduisant à s’interroger sur la réalité de leur prise de distance. En définitive, ils la quitteront aussi.
Pour Bernard Thibault, le départ de l’un n’allait pas sans celui de l’autre : Jean-Christophe Le Duigou, un de ses proches, artisan de l’ouverture de la centrale, faisait en effet la balance avec Maryse Dumas, partisane d’une ligne plus axée sur la contestation.
Pour la première fois depuis son arrivée à la tête de la CGT, en 1999, le numéro un cégétiste va donc composer une direction totalement à sa main. Mais il faudra attendre un peu pour en connaître les contours. Le leader syndical en a renvoyé l’annonce au congrès.
Une importance particulière
Tout l’art sera dans les retranchements : il a annoncé hier son intention de réduire le bureau confédéral de 12 à 8 membres s’engageant aussi à ce qu’il respecte la parité hommes-femmes. Mais, de fait, cela signifie, alors qu’au total 5 départs du bureau sont annoncés, que toute arrivée éventuelle prendra une importance particulière au regard d’une succession future. Bernard Thibault s’est refusé jusqu’à présent à dire si son prochain mandat sera le dernier, mais, en 2012, il aura déjà passé treize ans comme secrétaire général de la CGT. François Chérèque, son homologue de la CFDT, arrivé trois ans après lui, s’est déjà attelé à organiser sa succession.
LEÏLA DE COMARMOND, Les Echos