Jeudi 10 juin 2010
La Confédération fait éliminer la CGT à Renault Douai !
Catastrophe syndicale à Renault !!! La CGT n'est plus représentative...
Nous publions ci-dessous un article repris du site Bellaciao [lire également les commentaires], accompagné (ci-contre) de l'article de "La Voix du Nord" qui reprend les déclarations de Jean-Pierre Delannoy suite à ce séisme.
Le résultat de ces élections doit également interpeller tous les camarades qui se réclament du syndicalisme de
classe.
La CGT confédérale a pratiqué à Renault la politique de la "terre brûlée", dit JP Delannoy. C'est vrai, cela doit être dénoncé, mais cela ne doit pas nous surprendre. La politique de la CGT
recentrée est de faire le ménage et de se débarrasser des gêneurs.
Elle l'a fait sans aucune hésitation avec les camarades de Dalkia (qui d'ailleurs lancent une nouvelle campagne de soutien financier, face à l'avalanche de frais de justice réclamés par le duo Conf/Direction), avec la
création d'une UL "bis" à Douai, avec les camarades de Forclum Rhône-Alpes, les camarades des CE SNCF et avec bien d'autres tentatives plus ou moins réussies (voir ICI toute la rubrique consacrée sur ce blog à ces turpitudes).
Et cela continuera, à l'image de ce qui s'est passé dans la CFDT des années 70 avec la "chasse aux coucous". C'est une des raisons, outre le recentrage de l'orientation vers la collaboration de classe, qui nous fait parler depuis le début de ce blog de "CFDTisation" de notre syndicat.
Nous le répétons encore et encore. Il est vain d'attendre un quelconque "sursaut" des structures de la Confédération, et on l'a encore vu au dernier Congrès. Le rencentrage est un rouleau compresseur qui exclut sans états d'âmes, qui lamine des militants avec toutes les méthodes même les plus sordides, qui décourage la combattivité, qui fait se coucher toujours plus les prétendus opposants.
La seule réponse possible est la résistance collective et
organisée, le regroupement offensif de tous les camarades qui dénoncent le syndicalisme d'accompagnement, le syndicalisme "rassemblé", le syndicalisme "représentatif", le
syndicalisme des Grenelles et des rendez-vous à l'Elysée.
C'est le "tous ensemble" sur une orientation de classe, en opposition ouverte et alternative à l'orientation confédérale.
Faute de quoi, nous serons tous battus les uns après les autres, beaucoup seront découragés et ceux qui continueront (à SUD ou ailleurs) le feront sur les bases d'une bataille perdue sans s'en
être donné les moyens, c'est à dire avec le risque fort de reproduire ensuite les mêmes erreurs. Le bilan de ce qui s'est passé à la CFDT est là pour en juger, aucune leçon n'en a été tirée
!
La CGT historique et la CGT CES, exclues de Renault Douai.
Comment est-il possible que la CGT Renault Douai soit aujourd’hui reléguée à un statut de syndicat de deuxième zone non représentatif ?
La 1ère réponse immédiate serait de dire qu’elle n’a pas fait son travail syndical et qu’elle a été sanctionnée par les travailleurs qui lui ont préférés SUD et FO.
Mais, cette réponse est trop simpliste car aujourd’hui, même si les dirigeants de la CGT canal historique de Renault Douai n’ont pas usé de bons sens dialectique et tactique dans l’affrontement avec la ligne réformiste confédérale, la confédération CGT CES et ses satellites fédéraux et départementaux inféodés, sont à 70% responsables de cette grave situation.
Le grand vainqueur de cette défaite historique, c’est le PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn qui a du avoir un grand sourire à l’annonce des résultats, mais aussi le prétentieux Davy de Virville (l’ex DRH de Renault) qui a mis des années pour détruire la puissante CGT de Renault.
Désormais, Ghosn a la porte complètement ouverte pour appliquer son plan de restructuration de l’usine Georges Besse, prévue depuis 3 ans. L’usine de Douai ne fermera pas, mais des milliers de licenciements vont être effectués dans les 2 prochaines années.
La CGT et SUD pouvaient faire bloc contre les plans de Ghosn mais aujourd’hui, SUD seul ne pourra jamais assumer un tel combat, et il ne faudra pas compter sur FO, CFDT et CGC pour assurer la défense des emplois et des conditions de travail.
La confédération CGT CES a choisi la politique du pire, celle de la terre brulée pour détruire son opposition, elle a mis en place une deuxième liste CGT, avec l’aide de la justice et le soutien implicite de la direction qui a refusé de trancher et de se prononcer, laissant les mains libres aux juges et aux avocats.
La Confédération CGT CES a choisi le camp de Renault plutôt que le camp des prolos, et pire encore, car l’instrument extérieur de cette division, un permanent fédéral ex Renault Douai, avait lors d’élections politiques, fait alliance avec une liste composée de fachos et de chasseurs de droite.
Par ce résultat catastrophique, la CGT historique et la CGT CES, n’atteignent ni l’un ni l’autre la barre des 10% requis pas la loi de 2008, voilà comment le Medef, la CFDT et la CGT CES confédérale ont mis en action un programme commun de destruction syndicale, de destruction de leurs plus fortes oppositions, la destruction des rapports de classes. Plus de DS, de RS, de membres CGT dans les CHSCT… voilà la résultante de la vengeance montreuilloise et lilloise de l’appareil de complaisance CGT.
Aujourd’hui la question est de connaître quel sera le sort réservé au syndicat CGT Renault Douai et à ses dirigeants et ex élus ?
La CGT CES a pris un énorme risque en se plaçant des deux côtés de la barricade, la suite des événements risque d’être dangereuse pour ceux qui ont alimentés sciemment la division et la traitrise en toute connaissance des conséquences.