Dimanche 29 avril 2012
Etre jeune à la CGT : bronca dans la vieille maison !
Nous avons reçu le document suivant à propos des contradictions des jeunes dans la CE de la CGT.
Les contradictions entre les jeunes CGT et la Confédération ont toujours été très tendues, la conception confédérale étant de tenir en "laisse courte" les jeunes sans leur laisser la moindre autonomie. Il y a eu de nombreuses oppositions dans le passé, et pas seulement depuis le 49ème Congrès, voir par exemple un ancien article de ce blog de 2007 "Les Assises Confédérales Jeunes CGT à Courcelles". On y retrouve exactement les mêmes interrogations que cette contribution quatre ans plus tard.
La publication de ce même document sur Bellaciao a
donné lieu à quelques commentaires juste consternants, et qui montrent bien comment les jeunes sont perçus dans la Confédération. Quel mépris...
Certes, il ne faut pas escamoter les débats d'orientation, mais il y a un vrai problème de génération qui recouvrre un problème d'orientation : les jeunes militants sont en prise directe avec la lutte des classes, pas encore incrustés dans les structures bureaucratiques (même si certains se font déjà une carrière...), ils veulent se battre, mordre, aller de l'avant sur des positions souvent combattives.
Au delà des querelles de succession, la direction confédérale craint comme la peste cette pêche, cette volonté d'en découdre, ce qui explique que depuis des années le secteur jeune ne fait que capoter à répétition d'un congrès à l'autre.
Les jeunes, bien sûr, c'est l'avenir du monde, et en particulier du syndicalisme ! Faut-il attendre qu'ils soient complètement bureaucratisés et formatés dans la langue de bois pour leur laisser l'initiative ?
Nous, sur ce blog, nous disons qu'il faut faire confiance aux jeunes qui en veulent. Il faut bien sûr les former, leur apporter l'expérience des anciens, mais il faut leur donner des responsabilités, leur laisser l'initiative. Et c'est aussi un moyen de faire le ménage dans la confédération, de mener la lutte contre la dérive cfdtisante que nous subissons...
Alors, ils font peut-être des erreurs, ils sont peut-être excessifs, peut-être qu'ils se la pètent un peu trop. Mais ce que nous lisons, nous le connaissons trop bien, c'est ce qui se passe partout dans la Conf'... Alors franchement, nous avons plutôt tendance à comprendre les camarades, et c'est pour cela que nous publions leur texte !
Et nous en profitons pour appeler tous nos lecteurs (nous savons qu'il y a un certain nombre de jeunes responsables qui lisent régulièrement ce blog) pour intervenir dans ce débat, de manière anonyme s'il le faut...
Bronca dans la vieille maison CGT
En pleine préparation du 50ème congrès et à l'heure où la CGT se cherche un nouveau secrétaire général, les plus jeunes membres de
la Commission Exécutive (gouvernement) de la CGT font entendre leurs voix.
Mis en avant dans l'organisation, depuis leur élection au 49eme congrès les jeunes de la direction confédérale dont 3 avaient
moins de 30 ans à l'époque, mettent les pieds dans le plat !
Silence radio, à Montreuil rien ne filtre...
Selon les sources CGT, ils reprochent à leur organisation son centralisme, le fonctionnement à "Montreuil" loin des préoccupation
des salariés, les pressions, cabales et intimidations dont ils font l'objet de la part de certains acteurs en campagne pour le secrétariat général. Ces derniers étant dragués par les prétendants,
suite à la mise sur la touche d'Agnès Naton qui faisait largement l'unanimité de la dizaine de trentenaires de la direction.
Les dernières réunions de la commission ont donc été mouvementées, certains jeunes responsables prenant même à partie certains de
leurs ainés, Eric Aubin et Nadine Prigent pour ne pas les citer...
Une jeune responsable du Vaucluse aurait fait une intervention musclée, rappelant les priorités de la "base" et fustigeant les
luttes intestines que se font jour. Elle aurait ainsi ouvert les hostilités d'une réunion tenue à huis clos, pour l'occasion.
Une autre jeune, secrétaire du Val d-Oise aurait quant à elle, attaqué violemment Eric Aubin, l'accusant de vouloir jouer
cavalier seul et au mépris des statuts de la CGT, ce qui aurait particulièrement échaudé les partisans du « monsieur retraites de la CGT ».
Ceci aurait été suivi d'autres prises de position de jeunes responsables, de territoires, qui, comme le benjamin d'entre-eux,
Simon Gévaudan, n'auraient pas ménagé non plus Nadine Prigent et ses méthodes jugées trop "archaîques" pour le jeune responsable. Languedocien de trente ans, mis sous le feu des projecteurs lors
de la bataille des retraites et de la négociation sur l'emploi des jeunes, il apparait régulièrement aux cotés des présidents de l'UNEF et de l'UNL. Déjà jugé comme un « vieux » connaisseur de la
centrale, il est écouté, respecté et éveille la curiosité dans et en dehors de la CGT, le n°2 du MEDEF l'ayant lui même qualifié de responsable: "expérimenté, pugnace et respecté" à la
sortie de la négociation sur l'emploi des jeunes du premier semestre 2011. On le dit dans « les têtes » pour intégrer le bureau confédéral à la suite au 50ème congrès, ce qui perturbe certains au
regard de ses positionnements actuels et de ceux de ses jeunes camarades...
Plus physique, une altercation dans les couloirs de Montreuil aurait opposé la responsable de l'ancien Centre Confédéral de la
Jeunesse désormais « Jeunes CGT » (qualifié de protégée de Bernard Thibault) à un membre de la direction qui souhaitait lui, poursuivre les débats en « tête à tête »...
Le torchon brûle donc...
Certains jeunes responsables diraient déjà à qui veut bien l'entendre, qu'ils souhaitent réintégrer leurs mandats dans leurs
fédérations et départements, ou même, retrouver leur activité professionnelle, laissant planer le doute sur leurs éventuelles démissions avant le 50ème congrès, prévu en mars 2013.