Dimanche 18 mars 2012
Fédé du Commerce : le ménage continue
Un petit article pas très réjouissant, mais pour faire le point de ce qui se passe dans cette fédération et dont nous avons déjà longuement parlé sur ce blog (ICI).
Pas très réjouissant, parce que la direction fédérale continue de faire le ménage, sans trop se préoccuper de la casse. Les militants sont écartés, l'ordre règne au Commerce...
Alors-y, région par région.
Lettre AR à Olivier BIREAUD
Olivier,
Nous t’avons transmis dernièrement le refus de la caisse primaire d’assurance maladie de prendre en charge au titre des accidents de travail la déclaration du 25 octobre 2011.
Cependant,et conformément la jurisprudence afférente, nous demeurons dans l’attente de savoir si tu entends faire appel de cette décision, pour poursuivre à ton égard la procédure de licenciement à ce jour entamée.
Nous tenions à t’en informer dès à présent.
Reçois nos salutations
Alès
Olivier Bireaud est toujours en procédure de licenciement. On citera cette contribution grinçante publiée par un militant sur le site de Bellaciao suite à un nouveau courrier adressé au camarade, courrier qui se passe de commentaire (reproduit dans l'encadré à droite).
Par ailleurs, un comité de soutien au camarade vient d'être constitué et se fixe comme objectifs : "...de regrouper
toutes les personnes de bonne volonté désirant apporter son soutien à Olivier BIREAUD afin que des solutions soient trouvées et mettent fin à cette situation inacceptable et
insupportable.
Ce collectif dénoncera toutes allégations qui portent atteinte aux valeurs morales et humaines de Olivier BIREAUD et à son intégrité syndicale." Quand on voit le courrier de la
secrétaire de la fédération, il y a de quoi faire !
A la présidente du MEDEF
de : LE REBOURSIER - vendredi 2 mars 2012
Madame,
Je vous saurai gré de contacter Mme Michèle CHAY, secrétaire Confédérale de la CGT et secrétaire de la Fédération CGT
Commerce et Services.
Au regard du courrier ci-joint je pense que cette personne a toutes les qualités pour exercer des responsabilités dans
votre syndicat patronal : le MEDEF.
Sachant qu’elle à exercé un métier dans la chaussure, je suis persuadé qu’elle trouvera " chaussure à son pied " dans votre
organisation.
A toutes fins utiles je vous informe que Madame dispose d’un service d’ordre bien équipé, notamment de bombes lacrymogènes,
ce qui peut s’avérer très utile quand des militants de la CGT récalcitrants manifesteraient dans l’entreprise de l’un de vos adhérents.
Inutile de me remercier car il s’agit,dans ce cas particulier, d’éviter un mélange des genres dans nos deux organisations :
La CGT et le MEDEF.
Alsace
De difficiles négociations sont en cours avec la participation directe de la Confédération, de la Fédération du Commerce, l'UL de Colmar et l'UD68 pour résoudre la situation quelque peu kafkaïenne (et surtout insupportable - pas de salaire !) de Yücel Basarslan, détaché de la société Transgourmet jusqu'à la fin de l'année mais néanmoins aujourd'hui dégagé de son poste de permanent à la Fédération pour cause de désaccord de fond...
Négociations pour l'instant sans issue, et donc le camarade a été contraint d'aller aux prud'hommes en référé le 7 mars, pour faire définir clairement qui est son employeur. Cela a donné lieu à un communiqué de l'Union Locale de Colmar, que nous reprenons du blog de Cyril Lazaro :
Union Locale de Colmar et environs
Le syndicat Transgourmet
Les syndicats et sections du commerce et des services d’Alsace réunies le 9 février 2012
Colmar, le 7 mars 2012
Aux membres de la CE de l’Union Départementale CGT du Haut-Rhin
objet : La situation de Yucel Basarslan
Chers camarades,
Nous revenons sur la situation de Yucel Basarslan.
Depuis plusieurs mois nous avons alerté l’Union Départementale à propos de sa situation, en proposant de sortir par le haut
de ce problème.
Malheureusement aucune solution satisfaisante n’a été proposée, et Yucel se trouvait dans une situation personnelle hors du
commun : sans salaire, sans indemnité chômage, sans mutuelle, sans assurance pour ses mensualités de prêts, et ce depuis le début du mois de janvier.
Le Tribunal des Prud’hommes de Colmar, saisi en référé, par jugement du 7 mars, constate la réalité de son contrat de
travail à durée indéterminée et ordonne à l’Union Départementale CGT 68 de payer les salaires de janvier et de février et de lui fournir les fiches de paie correspondantes.
Le recours au tribunal est toujours un échec, surtout pour régler un problème interne à la CGT.
La décision du tribunal des prud’hommes met fin à une discussion sur la situation réelle de Yucel. Il est bien salarié de
l’UD68.
Yucel a été embauché en 2006 par l’Union Départementale, avec une garantie donnée par la Fédération du commerce de
reprendre son contrat de travail au cas où le financement de son emploi par Trangourmet venait à s’interrompre. Son emploi n’était pas lié à son statut de secrétaire fédéral.
Aujourd’hui, la société Transgourmet a mis fin au financement de cet emploi et la fédération s’est dédite de son engagement
mettant l’Union Départementale en situation financière difficile.
Des solutions existent pour trouver les financements nécessaires pour surmonter ces difficultés.
Le comité Général du 27 janvier 2012, a voté à l’unanimité une motion disant « qu’une solution décente devait être trouvée
pour l’avenir de Yucel »
Cette solution ne peut être son licenciement. Ce ne sont ni nos méthodes, ni notre éthique de syndicaliste. Elle ne serait
pas conforme à la décision du Comité Général, instance dirigeante de notre UD.
Le syndicat 67 du commerce, les sections syndicales du commerce du Haut-Rhin, l’Union Locale de Colmar proposent d’aborder
cette question de manière positive :
Nous proposons que le contrat de travail de Yucel avec l’Union Départementale se poursuive dans le cadre d’un contrat de
syndicalisation fixant des objectifs ambitieux pour le développement syndical dans le département sous l’égide de la CE de l’UD :
- pour le développement syndical dans le secteur du commerce (demande formulée sous forme de motion signée par toutes les sections du commerce d’Alsace)
- auprès des TPE (très petites entreprises, objectif majeur dans le cadre des élections de délégués du personnel des TPE qui auront lieu fin 2012 et des suites qu’il conviendra de donner à ces élections à plus long terme)
- et auprès des unions locales du département
Le financement de ce contrat de syndicalisation pourrait être négocié pour une période de 3 à 5 ans de la avec un partage à négocier entre :
- le FNI dans le cadre classique des contrats de syndicalisation
- et la Fédération de Commerce au titre des garanties qu’elle avait données à l’UD au moment de l’embauche de Yucel.
Cette solution serait conforme à la décision du Comité Général, apporterait un plus pour l’ensemble de la CGT du Haut-Rhin,
permettrait de surmonter les difficultés financières de l’UD induites par la situation actuelle et donnerait du temps à Yucel pour préparer si nécessaire dans de bonnes conditions une éventuelle
conversion professionnelle.
Elle permettrait de sortir par le haut de la situation actuelle.
Nous sommes certains qu’au delà des querelles, cette solution constructive pourrait permettre de surmonter les difficultés
actuelles et de retrouver une sérénité dans le département au sein de notre organisation syndicale. Les syndiqués ont le plus grand besoin.
Pour l’ensemble
Jean-Marc Michalak
Secrétaire général de l’Union locale de Colmar
Normandie
Les problèmes de la fédération se poursuivent avec de vieilles affaires du même ressort.
Un camarade nous rappelle une affaire de trois ans, qui va être jugée en appel au Tribunal de Caen le 22 mars à 8h45, et publiée il y a trois ans par Ouest-France :
Un salarié de la CGT poursuit la CGT
Ouest-France samedi 10 octobre 2009
Mardi le conseil des prud'hommes de Coutances étudiera une affaire peu ordinaire où le patron est la CGT…….
« S'il s'agissait d'un patron ordinaire, il aurait une trentaine de drapeaux CGT et 200 personnes devant son entreprise.
»
Mais le patron de Serge CRIMET se nomme......... CGT. Mardi prochain, les deux parties s'affronteront devant le conseil de
Prud'hommes de Coutances.
« C'est bien dommage pour notre image, concède le secrétaire fédéral Stéphane FUSTEC, mais on ne pouvait plus tolérer les
problèmes de fonctionnement et le manque de transparence de ce salarié. Il n'y avait pas d'autres solutions que cette décision disciplinaire. »
La CGT reproche à son salarié de ne pas avoir justifié certains frais. Lorsque Serge CRIMET reprend son travail après avoir
été arrêté pour dépression, la serrure de son bureau à Coutances a été changée. Le permanent n'a pas reçu de lettre de licenciement. S'agissant d'un salarié protégé, il fallait l'autorisation de
l'Inspection du travail. Les choses traînent et le salarié, qui s'estime victime de « harcèlement moral ». « Je suis écoeuré. Je n'ai plus confiance », poursuit son employeur.
Syndicaliste CGT depuis 16 ans, Serge CRIMET travaillait pour la fédération du commerce et services de la CGT, chargé des
relations extérieures au niveau national. Il y a trois ans avec Youri TINARD, trésorier de l'union locale CGT de Coutances, il crée le syndicat départemental pour les assistantes maternelles et
les aides ménagères, dissous depuis.
Jusqu'à hier, Youri TINARD attendait « un arrangement avec la fédération ». « La CGT se conduit comme un patron voyou et
impose une loi du silence dans le but de faire disparaître l'union locale de Coutances trop dissidente. » Mardi, tandis que l'avocat de la fédération demandera un renvoi de l'affaire, Youri
TINARD déchirera sa carte de la CGT.
Céline GUITTON. Ouest-France
Paris
La situation est un peu différente dans la mesure où la CGT Commerce Paris est une grosse structure avec des centaines de syndiqués, et des militants regroupés et unis
L'US Commerce joue une stratégie d'apaisement, en espérant manifestement jouer sur les contradictions internes à la CGT pour débloquer la situation, et polarise le débat sur les questions de financement, tout en réaffirmant qu'elle n'a pas de désaccord avec l'orientation de la CGT. Quand on voit comment cela se passe dans les autres régions, il y a lieu de s'interroger sur cette vision des choses...
Lors d'une réunion des adhérents le 26 janvier, c'est encore cette questions des moyens et des permanents qui a été au centre de l'assemblée après un échange intensif et polémique de courriers avec la fédération à ce propos.
Le secrétaire de l'US Commerce a continué à dénoncer la fédé. Celle-ci ayant annoncé que l’US Paris serait liquidée en novembre, il s'est étonné de la mise en cause des salaires des permanents de l'US car avec un budget en hausse de 4 millions d’euros la fédé a largement les moyens et n'hésite pas aux grosses dépenses. Ainsi, le congrès a coûté prés de 550 000 euros et la participation aux salons des particuliers employeurs s’élève à prés de 250 000 euros alors qu’il n'y a que 57 syndiqués dans ce secteur.
Pourtant c’est bien une stratégie d’apaisement que porte l'US, confirmée en cela par la neutralité observée lors du meeting
confédéral du 31 janvier au Zénith, contrairement à ce qui avait été annoncé lors du rassemblement à Montreuil. Seulement 10 places (au lieu de 20) ont été réservées à l'US pour cette réunion. A
une question de la salle pour savoir si une distribution de tract aurait lieu comme prévu, le secrétaire a répondu que non car il ne souhaitait pas perturber les militants présents
(!).
Il semble même que l’absence de subvention de l'US par la fédé en 2012 trouve une solution bancale puisque après discussion avec
la conf et sous prétexte d’une prétendue baisse des adhérents de l'US la fédé propose 60 000 euros environ de budget de fonctionnement, ce qui est accepté par l’US.
Il faut noter que le secrétaire a évoqué, au cours de l'assemblée, le blog ouvalacgt en se démarquant nettement de lui puisqu’il
est en désaccord avec son contenu qui conteste les orientations de la CGT.
Pour notre part nous confirmons. Nous n'avons pas le même point de vue. Mais nous soutenons quand même l'US Commerce dans son
conflit avec la direction fédérale car son combat sur la démocratie dans la CGT est juste.