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28 avril 2011 4 28 /04 /avril /2011 16:58

Jeudi 28 avril 2011

Double autocritique : le blog revient sur deux articles

 

Ce blog est largement lu dans la CGT, et c'est une bonne chose.

Il se différencie de nombre autres blogs dans la mesure où chaque information publiée est mise en perspective, accompagnée d'un commentaire, bref, contribue à des analyses, des positions qui tentent à chaque fois de contribuer à la construction d'un syndicalisme de classe.

Souvent nous élargissons le point de vue de telle ou telle information, tel ou tel tract ou document.

 

Au risque de l'erreur ou de l'imprécision.

Et là, deux fois coup sur coup, nos lecteurs sont intervenus, "pan sur le bec", comme on dit au Canard Enchaîné. Dont acte, et c'est aussi comme cela que se construit pas à pas un point de vue unifié. Nous écrivons parfois trop vite, parfois sur des a-priori, parfois sans trop vérifier nos affirmations.

Alors corrigeons nos erreurs, c'est aussi l'intérêt d'un blog souple et réactif.

 

A propos du tract d'autocritique de la CGT Pénitenciaire.

Nous avons reçu (sous forme de commentaire et par mail), la mise au point suivante de la secrétaire de la CGT Pénitentiaire :

 

"Cher-e-s camarades,

J’ai lu votre petit article. Merci  d’avoir diffusé notre communiqué.

Toutefois, je regrette sincèrement  que vous précisiez que la CGT  Pénitentiaire n’est pas votre tasse de thé ! Nous sommes des camarades de la CGT et je ne sais pas si vous connaissez correctement nos positions, orientations et actions. Puis, j’aime bien le thé …à la CGT et ailleurs...

Nous sommes le seul syndicat représentatif progressiste à l’administration pénitentiaire ! Et croyez bien que nous le payons de toute part ! Nos positions ne plaisent pas ! Nous le payons cher, mais nous ne lâchons rien ! Nous sommes cégétistes contre vents et marées ! Et des tornades nous en subissons de toutes parts ! La société serait peut être plus avant-gardiste si la CGT était plus présente dans les secteurs dits de sécurité …

Je vous demande donc, chers camarades d’apprendre à connaître et la CGT pénitentiaire et nos positions. Par ailleurs, il serait dommage que des camarades de la CGT nous fassent aussi subir le « délit de sale gueule ou de sale boulot ». Certains collègues subissent bien assez le délit de sale gueule ! Parfois ce sont les deux : délit de sale gueule car « trop typés » pour certains et aussi à cause de leur métier ! Il faut se méfier des apparences sociales, et des préjugés mes camarades ….

A la CGT pénitentiaire points de bourgeoisie conformiste … et la norme sociale est bel et bien un préjugé  dont on doit se méfier : vous avez bien raison !

Les apparences sont trompeuses … la preuve : nous sommes des cégétistes "avant-gardistes" malgré ce que l’on croit que puisse être un surveillant de prison. Méfions nous donc des apparences en général, camarades ! Le camarade à l’origine du tract a lui aussi présenté ses excuses, d’ailleurs ….c’est un très bon camarade qui n’avait pas pris conscience que ses propos avait pu blesser quelqu’un. Il voulait dénoncer certaines conditions de travail ! C’est souvent les plus discriminés qui sont en fait les plus tolérants au fond d’eux …

Je reste totalement à votre disposition mes chers camarades si vous voulez connaître nos positions ou nous rencontrer. Nous syndiquons tous les agents de l’administration pénitentiaire : du surveillant-e au travailleur social en passant par les administratifs et les techniques !

Merci encore sincèrement d’avoir diffusé le communiqué. Fraternités syndicales, bien solidairement à vous  ! "

 

Alors, nous devons convenir que notre formule était maladroite et erronnée. Tout part d'un a-priori (comme le note la camarade). La pénitentiaire, les matons, la prison, ce n'est pas notre tasse de thé. Parce que cela pose directement la question de la société dans laquelle nous vivons, de la justice de classe et de refus de ce système répressif qui touche avant tout les prolétaires. Cela nous le revendiquons.

Quand nous recevons le communiqué de la CGT pénitentiaire, nous sommes bluffé à double titre : d'une part il est rarissime qu'une structure de la CGT reconnaisse ouvertement une erreur et s'excuse publiquement, et encore plus sur un sujet sensible comme le sexisme à l'égard des transsexuels. Cela, nous l'écrivons dans le commentaire.

Mais sans trop réfléchir, et gênés par le fait que "justement", ce soit un syndicat supposé "de matons" qui soit à l'origine de ce pas en avant, nous nous sentons obligés de mettre une réserve, vite fait, juste histoire de prévenir les critiques de celles et ceux qui critiquent radicalement la prison. Mais au lieu d'écrire "la pénitentiaire, ce n'est pas notre tasse de thé", nous introduisons explicitement la référence à la CGT, la mettant implicitement dans le même sac que les gros bourrins de FO ou de l'UNSA (d'ailleurs, il y a eu il y a une vingtaine d'années une scission importante dans la CGT, la FNPP rejoignant ensuite l'UNSA...)

 

Outre la réaction légitime de la camarade, d'autres lecteurs sont intervenus pour nous dire que le commentaire était injuste, que précisément les camarades de la CGT étaient les seuls qui se souciaient véritablement du sort des détenus, d'un point de vue politique et social, et qu'à ce titre, effectivement, dans leur secteur, ils étaient "avant-gardistes", somme le souligne la camarade.

 

Dont acte, nous nous excusons à notre tour platement de ce commentaire trop rapide et plein d'a-prioris.

 

A propos de la CGT Goodyear

Il s'agit là d'un débat annexe à l'article publié "Fabriquons français" vs "Fabriquons chinois" ? Nous citons la lutte des camarades de Goodyear pour l'emploi, comme exemple de possibilité de combat ni ultraréformiste pour des contreplans industriels, ni chauvin pour la fabriquons français, en en faisant en quelque sorte un symbole du syndicalisme de classe.

L'article n'était pas le lieu de discussion de l'activité des camarades de Goodyear, c'était un exemple en passant. Mais trop rapide, et trop excessif.

Un lecteur nous fait remarquer que notre présentation est quelque peu angélique, à double titre : d'une part parce que les camarades de Goodyear développent une conception de la lutte des classes totalement appuyée sur la lutte juridique (multiplicaiton des procès etc... voir un article sur les Inrocks ICI) avec quelque part l'idée de faire respecter la loi française contre ce patron voyou américain.

Quant au "Fabriquons français", les mêmes camarades n'y sont pas insensibles. La vidéo suivante réalisée lors du dernier mondial de l'automobile est parlante... Nous l'avions déjà relevé dans notre article qui faisait le compte rendu de la manifestation à l'époque, mais la mémoire nous a fait un peu défaut, et nous avons un peu pris nos désirs pour des réalités !


 

Nous reviendrons ultérieurement sur la lutte des camarades de Goodyear, et, comme le dit un de nos lecteurs, l'appréciation critique qu'il faut en avoir, bien plus constructive que de la mettre en exemple sans réserve.

Quoiqu'il en soit, il fallait nuancer immédiatement notre jugement trop rapide, même si cela ne remet nullement en cause le fond de l'article initial.

 

En conclusion

Nos lecteurs sont invités à poursuivre dans ce sens, à apporter les éléments qu'ils souhaitent, voire à critiquer sévèrement. Depuis l'origine nous le disons : seul le débat contradictoire, dans un souci d'unité, permettra de construire le chemin du syndicalisme de classe !

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