Mercredi 6 novembre 2013
Cinq de Roanne : trois ans après Xavier Mathieu...
Opération réussie hier à Roanne.
Ce sont des milliers de militants CGT, venus de toute la France, qui se sont rassemblés à l'appel de la Confédération contre la prise d'empreinte ADN pour des actions syndicales condamnées en justice.
Thierry Lepaon en a appelé à la "justice sociale", en dénonçant une justice de classe... Comme si la justice pouvait être autre chose que la manifestation, dans le domaine de la loi, des exigences et recommandations du capital. Et la période de crise ne fait qu'accentuer la tendance à la réaction que nous connaissons partout autour de nous...
Alors, il n'y a plus d'amnistie pour les syndicalistes, alors que ça se faisait avant : Hollande poursuit les changements de Sarkozy.
Alors, fichage, encore et encore, pour plus de contrôle social des empêcheurs d'exploiter en rond.
La CGT dans son ensemble s'est mobilisée pour "les Cinq se Roanne", jusqu'à son secrétaire général.
C'est une bonne chose.
Mais qui se souvient des Conti en 2010, du saccage de la sous-préfecture de Compiègne comme révolte contre la fermeture d'une usine et de l'envoi au chômage de centaines d'ouvriers ? Qui se souvient de la condamnation des manifestants (et on attend avec intérêt pour voir les condamnations des patrons voyous en Bretagne suite aux destructions des portiques Ecotaxe) ? Qui se souvient que suite à cette condamnation Xavier Mathieu, symbole ouvrier de la résistance aux restructurations et aux licenciements était à nouveau jugé pour refus de prélèvement ADN ?
Qui se souvient du silence de la Confédération, de son absence lors de ce procès symbolique ?
Les articles de ce blog sur le sujet ICI
Alors deux poids, deux mesures, ou changement positif ? On aimerait rêver... Les Cinq de Roanne ont taggé lors des manifestations sur les retraites, les Conti ont mis à sac une sous-préfecture, symbole de l'Etat; certains sont manifestement plus "défendables" que d'autres...
Nous sommes satisfaits de voir notre syndicat se bouger enfin, sur la criminalisation de l'action syndicale, avec un soupçon d'amertume en pensant à toutes celles et ceux qui ont été abandonnés à leur triste sort, et à toutes celles et ceux, dans l'avenir, qui n'auront pas droit à ce traitement de faveur puisque sortis d'un créneau médiatique intéressant... ou trop radicaux pour pouvoir être soutenus !
Quant à nous, nous savons à quelle sauce nous serons mangés, s'ils nous rattrapent, car nous n'avons pas pour ambition de
négocier la couleur de nos chaînes, mais de les rompre. Alors nous devons prendre les moyens de nos protéger, par nous-mêmes, sans rêver à une "loi juste", sans attendre quoi que ce soit de nos
exploiteurs. Collages d'affiches, tags, manifestations violentes (Goodyear, sidérurgistes, agro-alimentaire...) nous devons nous donner les moyens de notre sécurité et de notre protection ! Assez
d'enfantillages et de naïveté ! Nous avons en face de nous des ennemis déclarés ("Goodyear : les sens de la violence ouvrière"), il faut nous organiser en conséquence
!