Mercredi 28 juillet 2010
Cegelec : comment l'Etat et le patron "éliminent" le problème de l'amiante
Nous reproduisons ci-dessus une déclaration de la CGT Cegelec Dunkerque, trouvée sur le site Bellaciao, et qui montre comment directions et patronat envisagent de traiter de la question de l'amiante, à l'heure où la pénibilité revient sur le devant de la
scène. Scandaleux, il n'y a pas d'autres termes !
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La Direction Générale du Travail et le Ministère de la Santé envisagent de supprimer les plaques pleurales (maladie due à l’exposition à l’amiante) de la liste des maladies professionnelles, et
ce devant la multiplication des cas.
Avant de s’attaquer à ce problème qui touche des milliers de salariés à travers la France, une commission composée d’experts du Ministère vient d’étudier la requête de la direction de Cegelec
(filiale du Groupe Vinci depuis avril 2010) qui demande que son agence et sites de Dunkerque ne soient plus reconnus comme zones à risque après 1987. Pourtant, des salariés relativement jeunes
(entre 40 et 45 ans) sont atteints de plaques pleurales et de nombreux salariés décèdent chaque année des conséquences de ce poison à évolution lente (20 ans) mais à mort rapide (6mois).
Depuis quelques jours, les délégués du personnel de la société Cegelec de l’agence de Dunkerque essaient en vain de connaître les
raisons qui ont poussées le Ministère du Travail à remettre en cause la déclaration d’entreprise touchée par l’amiante, suite à une demande de la direction locale.
Le décret signé par le Ministre devrait être publié en septembre dans le Journal Officiel, et ce sans preuve et sans base scientifique reconnue puisque les salariés de Cegelec continuent à mourir
de l’amiante et que nombreux sont touchés où sont partis dans le cadre du départ anticipé défini par la CNAM et les Ministères.
Est-ce un moyen de masquer la réalité dans le cadre de la réforme des retraites qui n’envisage pas de reconnaître la pénibilité et les maladies dues au travail ? Si cela se révélait, ce serait
une attaque très grave contre la dignité et l’intégrité physique des travailleurs exposés à ce poison mortel.
Est-ce un moyen de masquer la dangerosité de l’amiante dans un moment où le Canada envisage d’ouvrir de nouvelles
carrières, donc de redémarrer la production de ce minerai hyper dangereux pour la santé ? Si cela se révélait, nous revivrons dans les prochaines années, des siècles de mensonges puisque cela
voudrait dire que l’amiante n’est pas un poison et que la maladie qu’elle occasionne se soignerait, alors que chacun sait que l’issue est fatale à cours et moyens termes quand les plaques
pleurales apparaissent.
Les
Ministères prennent de grands risques en se pliant aux diktats du patronat qui après avoir su, après s’être tu, exige que le départ anticipé amiante soit remis en question, et l’agence Cegelec de
Dunkerque est donc une forme de laboratoire pour évaluer les réactions.
L’Etat et de nombreuses personnalités politiques avaient été jugés lors de l’affaire du sans contaminé, celle de l’amiante est une bombe à retardement qui aura des effets collatéraux si le
Ministère du Travail met son décret en application, car outre l’agence Cegelec de Dunkerque, l’onde de choc envahirait tout le territoire en s’appuyant sur cette odieuse décision.
Les hommes politiques locaux ont été informés, les associations des victimes de l’amiante ont été informées, une conférence de presse sera programmée en août...
Pour ceux qui sont touchés, pour ceux qui sont morts ou qui vont mourir, notre combat va se poursuivre pour faire reconnaître que le patronat et le gouvernement sont des tueurs en série que
certains veulent protéger au nom de la rentabilité financière et des profits.
CGT Cegelec Dunkerque - le 27 juillet 2010
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