Article repris de la revue mutualiste Viva - Voir également tous les articles sur l'amiante sur ce blog : ICI
L’Association nationale des victimes de l’amiante (Andeva) annonce dans un communiqué la mise en examen de Joseph Cuvelier, dirigeant d’Eternit de 1972 à 1994, dans l’affaire de l’amiante.
L’Andeva souligne que « pour la première fois, dans le volet pénal de l’affaire de l’amiante, c’est un industriel et pas simplement un employeur qui a été mis en examen ce matin par Mme Bertella-Geffroy », juge d’instruction au pôle judiciaire de santé publique, à Paris.
Joseph Cuvelier, ancien président du directoire de la société Eternit, a été mis en examen pour « blessures et homicides involontaires ». L’Andeva déclare que cette mise en examen est « emblématique puisque la famille Cuvelier symbolise depuis 1922 la réussite et le développement sur le marché national et international de l’amiante-ciment, au détriment de la santé et de la vie de populations entières ».
L’association rappelle qu’Eternit , « membre influent du Syndicat de l’amiante ciment, a été l’un des artisans de la stratégie de lobbying mise en place par les industriels et visant à minimiser les dangers du matériau cancérogène et à retarder l’instauration de mesures réglementaires de protection de la santé des travailleurs et de la population ».
Au sein même du groupe, souligne l’Andeva, « non seulement les textes réglementaires n’étaient pas ou mal appliqués […] mais Eternit France refusera d’utiliser des produits de substitution à l’amiante jusqu’à l’interdiction du matériau en janvier 1997, alors ceux-ci étaient utilisés depuis plus d’une décennie en Allemagne ».
Eternit a été condamné à de nombreuses reprises « au titre de la faute inexcusable de l’employeur devant les tribunaux des affaires de Sécurité sociale, et il est responsable de dizaines de milliers de morts. Soit directement par le niveau de pollution qui régnait dans ses usines, soit indirectement à travers l’utilisation des tubes ou des plaques d’amiante-ciment découpés sur les chantiers du BTP », affirme l’Andeva, qui rappelle que cette mise en examen intervient à quelques jours « de l’ouverture du premier procès pénal de l’amiante qui se tiendra en Italie, à Turin, et où les dirigeants d’Eternit Belgique devront rendre des comptes à la justice ».
Un procès au pénal que réclament depuis longtemps les victimes de l’amiante.