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1 avril 2010 4 01 /04 /avril /2010 18:30

Jeudi 1er avril 2010

4ème semaine de grève à FRALIB Gémenos : Tous devant l'usine demain 11h !


FRALIB1FRALIB, ça ne vous dit rien ?
C'est une filiale de la World Company Unilever, qui met le thé en sachet, oui, vous savez, Lipton, l'Elephant, Tchaé. Une petite boîte de l'agro-alimentaire juste derrière Marseille.

Petite boîte, mais grosse exploitation, et très gros ras le bol. Le 8 mars, les ouvriers se mettaient en grève sur les salaires, pour 200 € pour tous. Et aujourd'hui, ils sont toujours en grève.
Nous publions deux documents sur cette lutte.
Le premier est l'appel au rassemblement, demain, devant l'usine (500 avenue du Pic de Bretagne, à Gémenos). C'est un appel de combat et nous devons y répondre.
Le deuxième (voir ICI) est un compte rendu fait par un camarade de l'intervention du délégué de FRALIB lors du Congrès de l'UD, à la veille du déclenchement du conflit, déclaration prémonitoire et tout à fait explicite de ce que sont les gains de productivité et l'augmentation de l'exploitation... Très éclairant !


 

Vendredi 2 avril - 11h à FRALIB, rendez-vous SOLIDARITE !


Nous sommes la classe des travailleurs !


Comme chacun des salariés de cette zone, nous nous levons tous les matins pour travailler, dans l’espoir d’apporter un peu de bien être à nos familles et construire un avenir à nos enfants.

Certain d’entre nous font même des nuits, des week-ends, pour cela. _ Mais nos patrons, comme tous les patrons perdent la notion des choses.
Depuis plus de trente ans, UNILEVER s’est accaparé la plus grande partie des richesses créées, des gains de productivité, de la modernisation, du savoir faire des travailleurs.
C’est par la lutte et seulement par la lutte que nous avons pu préserver quelques avantages !
Dans cette même période, nous sommes passés de plus de 400 salariés pour produire pour le sud de la France à 185 salariés pour produire pour l’Europe entière ! La même chose s’est passé un peu partout dans les industries. Les emplois ont fondu, le niveau de rémunération a baissé, les cotisations ont augmenté pour les salariés et ont été réduites pour les entreprises, ils ont réduit notre protection sociale. Ils prétendent qu’il n’y a plus d’argent pour payer les retraites, l’argent existe on a travaillé pour cela et il est aujourd’hui dans les coffres des banques et des multinationales, il n’y a qu’à le prendre !

Ils sont leurs valets !


Par souci d’augmenter encore et toujours leurs profits, Unilever a pris la responsabilité de mettre en place à Fralib des mercenaires largement payés avec pour mission de casser les résistances de cette usine. On le verra, ils ne sont pas des anges et sont plutôt zélés !


Répression envers les salariés et leurs organisations syndicales.

  • Tentative de licenciement sur le délégué syndical CGT, avertissements, mise à pied, licenciement d’un agent de maîtrise
  • Réduction du personnel dans la continuité du PSE de 2007 avec les ruptures conventionnelles pour liquider l’emploi. Chronométrage des postes de travail aggravant, de fait, les conditions de travail.
  • Mise en place d’un projet maintenance nommé « EPO » avec pour conséquence, déclassification de 12 mécaniciens.
  • Nouvelle attaque contre les acquis sociaux des salariés. Remise en cause des 3 jours de carence, de l’organisation du travail, de la polyvalence (dénoncée 6 mois après l’avoir signé) pour se libérer de la contrainte imposée lors du PSE sur l’utilisation des intérimaires, de l’engagement de l’ancienne direction sur l’accord de fin de conflit de 2007.
  • Contestation de notre temps de travail effectif

Résultat : maladies professionnelles, troubles musculo-squelettiques, dépressions et l’absentéisme dans l’entreprise
Résultat : dégradation des conditions de travail, frustration des salaires touchés dans leur dignité et dans leur amour-propre.
Dernièrement durant le conflit le PDG n’a pas hésité a agressé physiquement une salarié en grève, entrainant une ITT de droit commun de 7 jours et de 1 jour d’ITT pénale.

Prenez votre part à la bataille, faites un signe, faites un geste de Solidarité !

Nous avons tout fait pour éviter ce conflit. Ils ont cru pouvoir compter sans la résistance, sans la dignité et la ténacité des salariés.

Le 2 avril à 11h00 on organise, sur notre site, un rassemblement pour dire haut et fort :

  • Qu’on n’a plus rien à donner,
  • Qu’il faut répartir autrement les richesses que l’on crée.
  • Qu’il est inacceptable que le PDG d’UNILEVER gagne, à lui seul, autant, voir plus, que tous les salariés de FRALIB réunis et qu’il soit lui assuré d’une retraite.
  • Que tous ceux qui viennent sans cesse nous expliqué qu’il faut réduire nos salaires commencent par baisser les leurs et qu’ils disent combien ils gagnent.
  • Qu’il nous faut immédiatement 200€ d’augmentation pour tous, que cela est possible et ça ne représente que 0,02€ sur le prix d’une boîte de thé ou d’infusion !

LA SOLIDARITE EST NOTRE FORCE

Ne vous laissez pas endormir par ceux qui font les marioles et prônent l’individualisme.

Le 2 avril, des salariés viendront de départements éloignés. Vous êtes à deux pas, passez quand vous voulez, vous serez les bienvenus.

SoutienFinancierFralibLa Solidarité c’est bien plus simple et bien plus fort que vous ne le pensez :
Quelques coups de klaxon en passant devant notre usine !


 Et n'oubliez pas la solidarité financière (voir ci-contre)

Un mail ou fax à la Direction de Fralib pour exiger l’ouverture de négociation :
Angel.Llovera@unilever.com fax : 04.42.32.53.69
Un mail ou fax à la Direction d’UNILEVER pour imposer des négociations au responsable local
Frederic.Faure@unilever.com fax : 01.41.96.65.61
Un mail ou fax au Préfet pour exiger qu’il impose une table ronde en présence d’UNILEVER :
Secretariat-prefet@bouches-du-rhone.pref.gouv.fr ou fax 04.91.15.64.35 / 04.91.15.60.70
Un mail ou fax à la DDTE pour dire votre ras-le-bol sur vos conditions de vie et de travail : _dd-13.inspection-section12@direccte.gouv.fr
Un mail ou fax au Comité d’entreprise pour nous dire votre soutien
ce.fralib@libertysurf.fr ou fax : 04.42.32.53.51

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commentaires

7
<br /> Vendredi 16 avril les salarié-e-s réuni-e-s en assemblée générale ont voté à l’unanimité la poursuite du mouvement qui est donc rentré ce lundi dans….sa septième semaine !!<br /> <br /> Rappelons qu’ils se battent pour 200€ de plus par mois ce qui ne représentent que 0,02cts par boite de thé produite ou encore 0,01% des profits du groupe UNILEVER.<br /> <br /> Nombre de celles et ceux qui les observent se demandent comment ils peuvent montrer une telle détermination sereine.<br /> <br /> Cette détermination est d’ailleurs en train de produire ses effets. La direction de l’usine a d’abord tenté plusieurs manœuvres et stratégies pour éviter de répondre aux revendications,<br /> successivement :<br /> <br /> Elle a d’abord annoncé haut et fort, y compris publiquement, qu’elle ne « lâcherait pas plus de 16€ bruts par mois »<br /> Violence verbale et physique en particulier à l’encontre d’une salariée qui a dû être hospitalisée<br /> Lettre tous les week-end à tous les salarié-e-s en tenant les propos les plus menaçants et alarmistes, pour constater tous les lundis matins qu’aucun salarié n’avait cédé à la pression.<br /> Désertion pure et simple de l’usine et paiement des quelques non-grévistes à la maison…<br /> <br /> Contrainte et forcée, à la 6ème semaine de revenir « discuter mais non négocier », elle refuse la convocation à la Direction du Travail, puis le directeur se présente à l’usine avec 4 gardes du<br /> corps (qui se demandent encore pourquoi on les a fait venir de Paris !) et 2 huissiers (au cas où l’un des deux deviendrait aveugle, sourd et illettré..). Jeudi dernier la « discussion non<br /> négociation » s’est donc engagée…et de premiers reculs encore timides sont apparus…<br /> <br /> Pas de quoi arrêter le conflit ont dit des salarié-e-s encore plus déterminé-e-s.<br /> <br /> Comme nous l’avons déjà écrit ici cette force du mouvement s’explique par une histoire et un présent héritier de celle-ci.<br /> Elle montre que cela est possible à construire ailleurs.<br /> <br /> Aujourd’hui ce qui les porte c’est un syndicat CGT très majoritaire [1] qui depuis des années porte à la fois la fraternité et l’analyse de classe, analyse qui leur a permis de faire les<br /> démonstrations que l’on sait qui commencent à ennuyer sérieusement UNILEVER et ternir l’image d’entreprise moderne et sociale qu’elle voudrait donner.<br /> <br /> C’est sûr qu’aux clients que nous sommes quand on voit l’évolution des prix du thé à la source (et donc des revenus des paysans asiatiques) sur 20 ans et celui des boites que l’on consomme, ça va<br /> leur prendre du temps, chez UNILEVER, pour nous convaincre qu’ils doivent augmenter les prix au nom du commerce équitable ! En plus quand on sait qu’en douce ils ont diminué les rations de 20% sans<br /> diminuer les prix de vente !!<br /> <br /> Ce qui porte aussi les salarié-e-s c’est la solidarité que la CGT d’Aubagne et du département font monter autour de ce conflit. A ce jour ce sont plus de 22 000€ récoltés dont fait remarquable à<br /> souligner 1500€ versés par des non-grévistes !<br /> <br /> Samedi aussi, sur le marché d’Aubagne, les forces politiques locales qui depuis le début soutiennent le mouvement [2] étaient ensemble pour diffuser l’appel à soutien et récolter ainsi l’argent<br /> pour la lutte.<br /> Et cela marche ! La solidarité s’amplifie.<br /> <br /> A midi un barbecue géant était organisé dans la cour ensoleillée de l’usine, au pied du grand bâtiment sur le toit duquel flotte le drapeau CGT. Entre l’odeur des grillades, l’écho des<br /> plaisanteries et des rires qui jaillissaient de tous côtés on se serait dit à une fête champêtre à l’occasion d’un évènement heureux comme…une victoire ouvrière par exemple.<br /> Ainsi l’une ou l’autre salarié-e discutant âprement sur leur tenue de reprise : un tricot avec le Che ou un clamant Capitalisme Basta ! ? Comme quoi il y a parfois des débats contradictoires<br /> !!!<br /> <br /> Dans ce climat de confiance et de lucidité la solidarité qui a joué un grand rôle doit encore s’amplifier alors ami-e-s lecteurs n’hésitez pas :<br /> <br /> Versez et faites verser vos dons à CGT FRALIB 500 avenue du Pic de Bertagne ZA de la plaine de Jouques 13420 Gémenos<br /> <br /> Si vous voulez leur envoyer un message électronique vous pouvez le faire par Rouge Midi qui fera suivre….et n’oubliez pas de dire à UNILEVER tout le bien que vous pensez de leur politique<br /> économique et sociale en allant sur leur site…<br /> <br /> [1] La CGC autre syndicat de l’entreprise est aussi depuis le début partie prenante du conflit<br /> <br /> [2] Ballon Rouge, CALM, NPA, PCF, Rouges Vifs<br /> <br /> <br />
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