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24 avril 2010 6 24 /04 /avril /2010 18:00

  Samedi 24 avril 2010

49ème Congrès : le bilan du blog "Où va la CGT ?"


A l'issue du Congrès confédéral, nous avions annoncé ce bilan, et aussi que nous allions prendre le temps de le réaliser. Ca a un peu traîné, nous nous en excusons. Mais le fait est que nous avons dû faire l'enquête assez largement, tant les réactions à chaud nous semblaient rapides et superficielles.
Sans prétention, nous avons cherché à approfondir et comprendre un peu mieux ce qui s'est passé. Voici donc le résultat des éléments que nous avons collectés un peu partout, synthétisés par notre réflexion et nos positions syndicales de classe.
Nous complétons ce bilan de deux autres articles :

  • Un tour des autres bilans glanés ici ou là, pour que chacun(e) puisse se faire son avis par soi-même; [ICI]
  • Un témoignage d'une déléguée au Congrès qui ne manie pas la langue de bois, c'est le moins que l'on puisse dire, et qui va exactement dans le même sens que notre appréciation. [ICI]

print-pdf.gifNous invitons nos lecteurs à diffuser ce bilan, à le discuter, et bien entendu à le commenter largement (il est d'ailleurs disponible ci-contre en version imprimable pour diffusion plus large). Les commentaires sont là pour cela. Et si d'autres contributions plus consistantes nous parvenaient, nous organiserions une publication complémentaire.


 

49ème Congrès Confédéral : quel bilan ?

 

1.jpgLe 49ème Congrès de Nantes a marqué un pas supplémentaire dans la CFDTisation de notre confédération. « Développement humain durable », maison commune des retraites, transformation des structures, renforcement de la cogestion et de la négociation permanente (Grenelles), la CGT se transforme peu à peu en syndicat d’adhérents utilisés comme force de pression, accompagnés d’experts qui discutent dans les ministères et sont là pour nous expliquer ce qui est bon  pour nous.

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Le débat préparatoire au Congrès n’a concerné qu’une infime minorité de militants souvent politisés et n’a pratiquement pas eu lieu dans les syndicats, encore moins qu’au 48ème Congrès de Lille. Au mieux, les CE se sont réunies rapidement pour discuter un mandat, au pire les délégués sont allés au Congrès pilotés par les directions des UD ou des fédés.
Cela manifeste un repli localiste des syndicalistes et des équipes syndicales sur l’entreprise, et la coupure croissante avec les directions fédérales, départementales et confédérales, alors même que la volonté de lutte est plus  présente. Le débat a été perçu comme lointain, incompréhensible (le texte préparatoire en était l’illustration), et détaché des préoccupations de la base. Et même quand nous avons tenté de provoquer la discussion, cela a été très difficile, tant les syndiqués ne sentent peu concernés par l’orientation confédérale.
C’est la marque aussi du développement de l’anarchosyndicalisme, c'est-à-dire de la conception syndicale assez spontanée où la lutte immédiate et le « tous ensemble » se suffisent pour définir une orientation et une perspective politique.

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Malgré un tri sélectif particulièrement poussé dans le choix des délégués, les débats du Congrès ont parfois été vifs, et l’on peut dire que l’évolution de la confédération a été perçue pour une part :
•    Multiplication des journées d’action sans lendemain
•    Manque de soutien aux secteurs en lutte face aux attaques du patronat
•    Une CGT trop « molle » et pas assez combative
•    Le syndicalisme rassemblé et l’alignement sur les syndicats les plus réformistes
•    Les inquiétudes sur l’avenir des retraites et les positions de la confédération à ce propos, après le bilan calamiteux de la mobilisation sur les régimes spéciaux, mais sans véritable débat approfondi
•    Les inquiétudes diffuses sur l’évolution des structures de la CGT, tant au plan des syndicats que des militants, vers un syndicat d’experts et d’opinion au lieu d’être syndicat de lutte de classe.
De nombreuses interventions critiques ont eu lieu lors du Congrès, et fait notable, bon nombre d’amendements jugés « radicaux » ont été intégrés dans le texte d’orientation. Le fait ne doit pas tromper : il s’agit de concessions pour calmer une base mécontente, mais qui ne changent absolument rien au fond de l’orientation proposée par la confédération. On a vu dans le passé comment la direction confédérale avait balayé dès le début du mouvement gréviste la revendication de « régularisation de tous les sans-papiers », votée pourtant sur amendement au 48ème Congrès, au profit de la régularisation des « travailleurs » sans-papiers. L’objectif est bien sûr de s’inscrire dans le cadre gouvernemental de la régularisation par le travail et de l’immigration choisie.

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Les commentateurs se sont polarisés sur les débats ayant lieu lors du congrès lui-même. Ce n’est pas sans intérêt, mais cela ne doit pas masquer l’absence de débat dans l’organisation. Malgré un nouveau tri sélectif
particulièrement serré, cette fois des interventions des délégués, la direction confédérale n’a pu empêcher l’expression d’un malaise, d’une opposition latente et non exprimée sur les thèmes ci-dessus – c’est évidemment le risque pour elle d’un renouvellement à 75% des délégués, donc moins connus et aussi moins contrôlés. Le symbole de cette opposition a été l’intervention du camarade de Molex qui, représentait assez bien cette ambiance. Mais on était loin d’un affrontement entre deux orientations, réformisme et collaboration de classe contre syndicalisme de classe.
Car, pour la plupart des délégués comme l’immense majorité des syndiqués, la CGT reste le seul et dernier rempart contre les attaques patronales après la faillite de la gauche au gouvernement. D’où la crainte de la division, et le refus de pousser les contradictions en interne et donc de mener un véritable débat d’orientation – ce que la direction confédérale sait parfaitement et dont elle joue habilement.
Malaise, contestation, frustration, combativité, mécontentement, renoncement à la venue de Chérèque, intégration par la direction confédérale de nombreux amendements sans enjeux – voilà l’ambiance du Congrès qui pour le coup reflète assez bien l’ambiance dans notre confédération.


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La direction confédérale n’a pourtant pas été fragilisée lors de ce congrès (contrairement à ce qu’affirment certains). Elle a parfaitement géré le contexte, laissant une soupape ouverte pour laisser s’exprimer le mécontentement pour préserver l’essentiel, utilisant habilement la venue d’une délégation de sans-papiers pour redorer une image de lutte bien ternie et contestée par ailleurs. Ce qu’elle avait également fait avec le CPE lors du congrès précédent.
La direction a été largement reconduite, utilisant à nouveau de grosses ficelles pour se maintenir sans problème, comme le faux départ de Le Duigou, sortant de la CEC pour rentrer par la fenêtre comme conseiller spécial…


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Les résultats des votes montrent en gros une progression de 5% des opposants par rapport au Congrès précédent, pour représenter autour de 27% des voix. Ce résultat ne doit pas tromper, il est quand même important. Outre la sélection des délégués avec élimination de tous les militants radicaux connus, la « démocratie » à la sauce confédérale a une particularité : tous les syndicats qui ne donnent pas de consigne de vote sont réputés voter « pour » l’orientation de la direction.
Donc, moins il y a de débat dans l’organisation, plus le résultat du vote est unanime. Si on est sûr que les 27% de votes "Contre" représentent un choix réfléchi, on ne peut évidemment pas en dire autant des 73% de vote "Pour"… De plus, les mandats étaient portés par des délégués dont on n’est absolument pas sûr du respect du mandat donné par les syndicats.
En ce sens, le résultat reflète très certainement une contestation diffuse bien plus large que le quart de la confédération qu’elle est censée représenter.

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La candidature JP Delannoy a eu un très gros impact, essentiellement médiatique et a été assez largement connue. Elle a effectivement polarisé le débat en affrontement entre deux courants du syndicalisme, et si tout n’a pas été compris, c’est ainsi que les militants syndicaux l’ont perçue.
Elle a polarisé la contradiction, avec les aspects positifs à savoir qu’il n’y a pas d’arrangement possible avec la direction confédérale, en marquant un acte fondateur sur lequel nous allons pouvoir nous appuyer par la suite. Elle a permis de faire émerger une conscience supérieure des enjeux et de poser plus clairement les contradictions entre les opposants.
Mais elle a eu aussi l’aspect négatif de heurter nombre de syndicats et délégués qui ne sont pas prêts à une opposition ouverte et restent plus attachés à une unité formelle de la CGT qu'à son unification sur une base de classe. Et ainsi, on a vu que lors du Congrès, très rares ont été les prises de positions de soutien explicite à la candidature, alors pourtant que les critiques n’étaient pas rares. On a vu aussi des délégués se démarquer de JP Delannoy, des prétendus « opposants » bien vérifier les votes "Pour" les documents proposés et ne pas se mélanger aux supposés radicaux, des pressions ouvertes pour vérifier que les votes étaient bien « conformes ».

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Le Congrès a été l’occasion de mesurer la réalité de l’opposition à l’orientation confédérale. Des structures réputées oppositionnelles sont restées prudemment en retrait (FNIC, Agro, UD 13, 75 ou 76, SFA et autres) afin de ne pas compromettre leurs positions acquises et surtout ne pas se « compromettre » avec la candidature Delannoy.
La seule opposition de structures a donc été celle de la Métallurgie du Nord Pas de Calais, ce qui manifeste son caractère très particulier, mais aussi son isolement.
Etendre l’opposition syndicale de classe en imaginant gagner des structures sur l’exemple des camarades du Nord Pas de Calais est une illusion. Par contre, l’opposition de classe manifestée par la candidature de JP Delannoy a permis à nombre de militants éparpillés de s’y retrouver et c’est à partir de ces camarades qu’il faut regrouper et construire. La Métallurgie du Nord Pas de Calais peut ainsi servir de point d’appui, à condition de se donner les moyens de regrouper les nombreux camarades isolés. Le blog « Où va la CGT ? » considère que c’est dans ce contexte et sur cette base qu’il faut travailler.


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Egalement, force est de constater que les syndicats particulièrement actifs dans la lutte des classes et relativement critiques à l’égard de la direction confédérale sont restés absents du débat du Congrès. Goodyear, Continental, Philips, New Fabris, Freescale pour l’en citer que quelques uns, les syndicats CGT n’ont pas poursuivi la critique entamée autour de la mobilisation du 17 septembre, et ne se sont pas engagés autour de la candidature de JP Delannoy, dans la critique ouverte et explicite à l’orientation confédérale avancée au Congrès.
Certes la sélection des délégués peut expliquer le silence lors du Congrès lui-même. Elle n’explique pas le silence lors des semaines qui ont précédé. Il y a là toujours l’idée que le « Tous ensemble » et la « grève générale » font une orientation syndicale à eux seuls, position largement partagée par ces syndicats.

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Le blog « Où va la CGT ? » a participé sans hésitation au soutien à la candidature de JP Delannoy, partout où nous étions présents. Cela nous distingue d’ailleurs de tous ceux qui ont multiplié les réserves ou les atermoiements pour s’opposer à cette candidature – le plus souvent par la rumeur ou la calomnie – soit pour refuser de s’y engager, soit pour suivre de loin sans engagement véritable.
On notera ensuite que les militants du POI, de Lutte Ouvrière, la plupart des militants du NPA ont refusé de soutenir cette candidature, ce qui aurait pu lui donner une ampleur plus grande encore.
Cependant, nous avons regretté l’ hésitation permanente sur le caractère de la candidature elle-même, soit représentation d’une opposition interne au congrès (orientée vers les structures et les délégués), ou l’affiche d’une opposition de classe en marche, tournée vers l’ensemble des syndiqués et en voie de constitution. On retrouve un vrai débat de fond sur la nature de l’opposition syndicale de classe à construire.
Le choix de privilégier l’adresse aux délégués et aux structures pèse encore sur la structuration de l’opposition. Quatre mois après le congrès, rien n’a malheureusement vraiment avancé.


11Il n’est pas question d’attribuer à cette opposition syndicale un rôle politique qu’elle ne peut pas avoir, surtout dans le contexte actuel de confusion. Néanmoins, elle ne peut pas échapper à un certain nombre de débats de fond qui font problème :
•    La manière de défendre les retraites
•    La lutte pour l’emploi, la défense de l’entreprise et de la nation
•    La défense du service public
•    Les nationalisations
Entre autres. Et nous sommes toujours désagréablement surpris de nous trouver toujours aussi seuls dans la lutte pour la défense de nos camarades sans-papiers, la plus grande lutte ouvrière de ces dernières années, que la direction confédérale, malgré un certain nombre de casseroles comme l’évacuation musclée de la Bourse du Travail de Paris, peut mettre sans honte à son actif, du fait de la carence des oppositions de classe dans ce combat.
Le « Tous ensemble » et la grève générale ne font pas un programme syndical de classe, et il ne se construira pas seulement dans les luttes (comme l’imaginent certains), mais dans la confrontation entre ce que le capital nous promet et les aspirations ouvrières et populaires auxquelles le développement de la société permet de répondre. Ce qui suppose déjà de bien comprendre ce qu’est le capitalisme et en quoi il se soumet tous les aspects de notre vie…

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Le 49ème congrès s’est achevé, et l’activité syndicale réformiste a repris autour des journées de mobilisation sans lendemain. La direction confédérale nous prépare à l’évidence de nouveaux coups durs et de nouveaux renoncements (comme sur les retraites), nous mène à l’impasse et au découragement, comme on peut le voir autour de la grève de nos camarades sans-papiers.
Le blog « Où va la CGT ? » appelle l’ensemble des militants, des syndiqués, qui s’interrogent, qui ont commencé à comprendre la nature du projet confédéral à se regrouper, localement, dans des collectifs d’opposition CGT, pour travailler ensemble, apprendre à se connaître, intervenir collectivement dans les échéances de la lutte des classes, sur la base de la confrontation fraternelle et de l’unité de classe. L’échéance sur les retraites pourrait en être une première occasion, au moins lors des réunions d’information que la confédération multiplie actuellement dans les structures pour valider sa position.

La construction d’une opposition syndicale de classe est affaire de longue haleine, d’autant qu’elle devrait s’appuyer sur une orientation politique solide et claire.

Il y partout de nombreux camarades de la CGT honnêtes, qui s’interrogent. Il y a partout des militants opposés à l’orientation confédérale et ce blog leur a souvent donné la parole. Il y a partout la volonté d’en découdre avec le capital, sans trop savoir quel chemin suivre et comment s’organiser.
Le chemin est encore long, mais nous n’en avons pas d’autre.
Il nous faut en finir avec l’isolement et la division, la confusion et l’éparpillement.
Il nous faut nous regrouper, construire un véritable courant de classe dans la CGT, en attendant d’être capables d’imaginer une perspective plus ambitieuse !


Vive la lutte des classes !
En avant vers la construction d’une solide opposition dans la CGT !

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commentaires

R
<br /> Chers camarades,<br /> <br /> En tant que syndicaliste se revendiquant activement (et ce depuis toujours) du syndicalisme de classe et de masse et de l’anticapitalisme viscéral, je ne peux que partager, à quelques petites<br /> réserves près, les analyses du 49e congrès de la CGT faites par les différents collectifs syndicaux de lutte des classes, dont le blog « Où va la CGT ? » .<br /> Cependant, je suis de plus en plus convaincu que notre discours dénonçant la trahison de l’état major de la CGT (nous ne sommes plus au stade de la dérive réformiste mais carrément dans la<br /> collaboration de classe) n’est plus adapté à la situation actuelle.<br /> <br /> En effet, par souci de préserver les sensibilités des militants pour ne pas les choquer, voire de préserver quelques bastions d’opposition, notre discours laisse croie à une possible reconquête de<br /> l’appareil. Cette approche relève objectivement de l’illusion pure et simple, voire d’un certain infantilisme politique. Il suffit de voir et d’analyser d’abord la situation sociale des dirigeants<br /> nationaux, régionaux, départementaux, voire de proximité (permanents et détachés), leur évolution et leurs statuts, leurs revenus (salaires, remboursements de frais, logements et véhicules de<br /> fonction…), ensuite leurs attitudes dans les différentes instances paritaires et enfin leurs actions exutoires, sans lendemain, et les terribles échecs qui leurs sont inhérents pour s’en<br /> convaincre.<br /> <br /> A ce constat, il faut rajouter la corruption des élites syndicales locales (dans les entreprises). L’exemple du soutien unanime à Henri Proglio (actuel PDG d’EDF) exprimé par les syndicats du<br /> groupe Veolia en est une parfaite illustration. Notons au passage que nos camarades du CGT-E Dalkia (SUD Énergie) ont été les seuls à dénoncer cette honteuse compromission brandie par le Président<br /> Sarkozy comme une modèle d’entente et de partenariat… sur le dos des travailleurs.<br /> <br /> Ceci étant, de nombreux camarades sincères espèrent inverser le cours des choses à coup de résolutions et de déclarations dans des assemblés de militants manipulées et déjà acquises aux thèses<br /> confédérales, par ignorance ou par indigence politique. Ces camarades sincères, s’illusionnent sur le caractère démocratique de ces réunions qui ne servent qu’à valider les orientations de la<br /> direction confédérale. A leur corps défendant, ces camarades sincères mais aussi les collectifs de luttes de classe qui voient la renaissance du syndicalisme de lutte des classes que par le biais<br /> de la reconquête de l’appareil CGT, confortent ainsi le poids de la direction confédérale, manœuvrière à outrance qui n’hésitera pas à « gauchir » sont discours quand c’est nécessaire sans pour<br /> autant dévier des son objectif stratégique : parachever, avec le soutien du patronat et des pouvoirs publics, l’irréversible CFDTisation de la CGT.<br /> Il me semble important qu’au regard du contexte d’aggravation des conditions de travail et de vie des travailleurs et de leurs familles (paupérisation, fermeture d’usines, licenciements, chômage,<br /> répression…), il faut radicaliser notre discours et dire que le syndicalisme réformiste, dans lequel est ancrée la CGT, est un rouage du pourvoir capitaliste et du patronat. Par conséquent, la CGT<br /> ne correspond plus à l’outil dont ont besoin les salariés et les travailleurs dans leur ensemble. Il faut en finir avec le discours d’appareil qui consiste à vouloir déchoir un secrétaire générale<br /> et sa garde rapprochée sans penser un seul instant que la CGT est un système gangréné jusqu’au plus petit de ses rouages.<br /> <br /> Pour moi la CGT est dépassée. Ceci n’est pas un appel à la désertion. Ceci est un appel à la prise de conscience que la CGT ne correspond plus ni à l’attente, ni aux besoins et encore moins à la<br /> défense résolue des intérêts des travailleurs. Il n’y a qu’à voir les conditions d’isolement et d’abandons dans lesquels luttes les militants de base pour s’opposer à la destruction de leurs outils<br /> de travail (fermeture, délocalisation, liquidation…) ou pour en atténuer les conséquences.<br /> <br /> D’ailleurs il est erroné de voir l’évolution du syndicalisme français que par la simple lorgnette de la CGT qui, au regard du taux de syndicalisation (par rapport à la population active), ne<br /> représente pas grand-chose. Ce constat est validé par le fait que la CGT, bien que majoritaire en France (sur très une faible participation aux élections professionnelles), ne représente pas une<br /> force majoritaire si on additionne les voix (et sans doute les adhérents) de l’ensemble des syndicats présents sur le paysage social du pays.<br /> <br /> C’est pourquoi, il me semble important, d’insister sur le rapprochement des collectifs de lutte des classes, à l’intérieure et hors de la CGT, pour clarifier et préciser notre objectif stratégique<br /> e le débat autour de la construction (et non plus de la renaissance) du syndicat de classe et de masse et de définir ensemble les différentes étapes pour y parvenir. Le débat est lancé.<br /> <br /> Rayan<br /> Syndicaliste de base, actif<br /> <br /> <br />
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