La semaine dernière, nous publiions un article avec presque le même titre... point d'interrogation au lieu d'exclamation, car les signes se multipliaient du côté de la Confédération.
Les choses ont encore bougé depuis.
Fin de semaine dernière a eu lieu à la Confédération une réunion unitaire avec la participation de la CGT, la CFDT, Solidaires, la FSU, la LdH, la Cimade, RESF, Droits Devants !!, Femme Egalité et AutreMonde.
Cette réunion à l'initiative de la CGT et animée par Francine Blanche se fait en trois temps :
Une analyse de ce que la CGT appelle maintenant "l'acte I" du mouvement.
Avec le constat de résultats médiocres, voire faibles, le blocage croissant dans les préfectures et le risque de voir les quelques avantages acquis s'évaporer rapidement, et toujours le traitement à la tête du client.
Constat que nous avons fait depuis belle lurette sur ce blog et qui montre l'échec de la stratégie de la confédération : quelques grèves symboliques pour faire pression sur le gouvernement et aboutir à une loi de régularisation, en s'appuyant sur la faille supposée de l'article 40 de la loi Hortefeux.
On retrouve quelque part les termes du communiqué du 12 décembre dernier, à un détail près, d'importance : ce communiqué annonçait l'envoi de directives au préfectures, ce qui était absolument FAUX. Il n'y a jamais eu circulaire, directives ou quoi que ce soit, la Confédération est obligée de l'admettre aujourd'hui.
Du coup, le Bureau Confédéral a
- "approuvé le déclenchement d’une nouvelle vague pour « gagner la régularisation, non seulement des grévistes, mais pour tous les salariés sans papiers, avec des critères simplifiés et améliorés » ;
- souhaité que d’autres organisations syndicales et les associations soient associés à ce mouvement".
On en trouvera le projet ci-contre, présenté par Francine Blanche et Raymond Chauveau, avec les remarques suivantes.
La CGT ne bouge pas d'un millimètre sur l'abandon du mot d'ordre de régularisation de TOUS les sans-papiers, sur l'acceptation d'une régularisation sur critères (et donc sélection entre "bons" et "mauvais" sans-papiers) et appui sur la loi Hortefeux. Toutes choses que nous dénoncions il a un an... Comme dans le communiqué du 12 décembre, elle ne réclame qu'une application hamonisée, égalitaire et apaisée des critères...
Comme en janvier dernier, la Confédération tente de faire valider sa stratégie par les autres syndicats et associations. Quand nous avions dénoncé la démarche, nous nous sommes faits traiter pis que pendre. Et bien voilà, c'est rebelote.
La proposition a provoqué quelques discussions en réunion... espérons qu'on n'en restera pas là !!!
Troisième temps, le calendrier
La CGT propose le lancement d'une nouvelle vague de grèves et "appellera les salariés sans papiers, organisés ou individuels, déclarés ou non à se montrer et à agir" à partir du 7 octobre, journée du travail "décent", "formidable journée de mobilisation interprofessionnelle et unitaire" dont pour l'instant on ne voit pas le début de commencement de mise en place sérieuse - mais on en reparlera.
Quoiqu'il en soit, rien de vraiment précis pour l'instant, des grandes formules choc, des grands discours et moulinets à la Don Quichotte, comme d'hab quoi.
Par contre il est plus que probable qu'une nouvelle vague de grèves va débuter.
A nous d'en profiter d'une part pour tenter de l'élargir à toutes les régions (ce qui n'a jamais été le cas) et à trouver le moyen de mobiliser nos camarades isolés, les laissés pour compte de l'action avec tous les effets secondaires comme on l'a vu à la Bourse de Travail à Paris.