Les journées d'action à répétition [bidon...] ont laissé des marques dans les esprits, mais rien n'a changé dans l'optique de nos dirigeants. D'ailleurs, ils se félicitent tellement ouvertement de leur tactique, qu'ils nous demandent même de la valider au futur congrès. C'est plus que noir sur blanc, c'est en gras, encadré, souligné, dans le rapport d'orientation. Pour ceux qui n'auraient pas encore bien compris...
Donc on remet ça à la rentrée, le petit jeu de saute-moutons d'une journée à l'autre. Mais comme on sait que le ras le bol est grand, on revient au jeu des journées thématiques, ou catégorielles. En tous les cas, en cette fin du mois d'août, les dates commencent déjà à s'empiler les une dernières les autres... La couleur de l'action, le bruit de l'action, le goût de l'action... mais certainement pas la lutte des classes !
8 septembre : meeting de rentrée de la CGT à la Mutualité, avec Bernard Thibault, absent des luttes depuis janvier (sauf un écart à la SBFM), mais bien incrusté à l'Elysée (au moins six fois - preuves à l'appui - entre janvier et juillet...). Tellement absent qu'il y a à l'évidence un déplacement à Molex qui est sur le feu, histoire de rattraper le coup quand ça devient trop voyant ! Pour le 8 donc, un tract d'appel simplement consternant (voir ci contre), ça promet ! On va également retrouver des meetings régionaux, plus ou moins rituels, plus ou moins combatifs selon les régions, comme le 10 septembre à Marseille, le 1er octobre à Bordeaux, des journées professionnelles comme le 22 septembre à La Poste...
17 septembre : meeting de coordination des luttes, "Tous ensemble", à 11h devant la Bourse des valeurs de Paris (Palais Brogniart - et pas la Bourse du Travail comme l'a écrit le journaliste du Canard Enchaîné qui n'a vraiment rien compris...), avec la branche caoutchouc de la chimie, la branche automobile de la métallurgie et tous les secteurs combatifs, relayés en particulier par l'appel des ex New Fabris. Après la soirée du 5 septembre à Ford Blanquefort, ce sera la vraie rentrée de lutte de classe.
La Confédération en parle du bout des lèvres, mais on peut imaginer qu'on ne va pas en faire la pub plus que cela... De son côté la Fédé de la Chimie tente de la réintégrer dans le giron confédéral en en faisant un marche-pied pour la nouvelle journée pour "l'emploi industriel" prévue pour le 22 octobre et annoncée le 11 juin dernier.
L'appel commun des deux fédés - chimie et métallurgie - (ci-contre) est quand même nettement plus dans le sujet, et l'on y voit bien la pression des luttes en cours dans toutes les usines (enfin les Goodyear sont cités !), même si l'on y retrouve toutes les illusions sur un capitalisme à visage humain, "une politique industrielle ambitieuse, créatrice d’emplois et de progrès social"... l'exploitation sociale, quoi !
Ce 17 septembre, c'est la véritable rentrée sociale, mais là encore, comme toujours, il va y avoir deux tendances dans cette journée : ceux qui veulent en faire un rassemblement de lutte de classe, tous ensemble contre les restructurations capitalistes, et ceux qui veulent la récupérer dans le cadre des orientations du 49ème Congrès... L'impression que ça donne, c'est que maintenant que cette journée prend de l'ampleur, est relayée un peu partout, on ne va pas s'y opposer frontalement mais comme d'habitude tenter de détourner la colère ouvrière vers des objectifs purement réformistes !
Partout les syndicalistes de classe doivent mobiliser pour participer massivement à ce rassemblement, organiser des délégations, être là, au coeur de la lutte des classes. Et c'est dès à présent qu'il faut en parler dans les syndicats, mobiliser, organiser les déplacements. Camarades, tous devant la Bourse le 17 septembre !
7 octobre : Journée du travail "décent". On notera que c'est la seule date, la seule perspective concrète donnée à "la rentrée qui bouge" de la CGT (sans rire).
Tout a été dit l'an dernier sur cette journée, avec force polémiques. Nous ne participerons pas à cette pantalonnade indécente, un point c'est tout. Pour les nouveaux lecteurs, nous renvoyons à l'article de l'an passé, ICI. Il n'est pas possible pour les syndicalistes de classe de contourner la question, tant sur le fond (le travail "décent", c'est quoi ???) que sur les journées d'action bidon. Il faut se positionner clairement, et comme pour le 13 juin, refuser d'appeler à cette mascarade réformiste, en la mettant clairement en opposition avec le rassemblement du 17 septembre.
22 octobre : donc, nouvelle journée de défense de l'emploi industriel, sujet largement abordé sur ce blog, bien dans l'optique d'un capitalisme réformé, sage et à visage humain, débarrassé de ses excès financiers et pour le développement durable, mais toujours l'exploitation... (elle est pas belle l'affiche de la Conf' ??? - elle date pas des années 50, mais du mois de mai de cette année, si si !!). Manifestement, c'est vers cela qu'on va entraîner le rassemblement du 17...
28 octobre : à La Plaine Saint-Denis, nouvelle journée de mobilisation sur la pénibilité, à l'appel de la nouvelle fédération fusionnée Construction-Bois-Ameublement. Alors pourquoi seulement une journée fédérale, mystère et boule de gomme, on est en pleine régression par rapport à Dunkerque. Déjà que la journée nationale du 4 mars a été carrément escamotée cette année, alors qu'il s'agit vraiment d'une question d'importance vitale pour les ouvriers !
On le voit, on est bien reparti pour le saute-moutons traditionnel !
Il va falloir donner du sens à tout cela, arrêter de répondre au cas par cas à la tactique de la confédération ! Il va falloir construire, ensemble, une opposition solide à la dérive CFDTiste de notre direction confédérale.