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1 juillet 2009 3 01 /07 /juillet /2009 06:03
Mercredi 1er juillet 2009
Sans-papiers : la confédération serait-elle mal à l'aise ???

Faisons le point des multiples soubresauts qui ont suivi l'évacuation des sans-papiers de la Bourse du Travail.

Voilà que la Confédération a publié avant-hier (!!! comme par hasard) un communiqué, ci-contre (original en cliquant dessus), faisant le point de la situation des sans-papiers face au gouvernement.

Diantre ! C'était le silence radio, et voilà un document qui fait le point, en reconnaissant tout ce que nous disons depuis des mois : il n'y a pas de texte officiel, c'est la régularisation à la tête du client (et en fait les robinets sont fermés, maintenant que la mobilisation a bien été étouffée).
Ce qu'elle n'avoue toujours pas, bien sûr, c'est que la régularisation sur critères, c'est l'immigration choisie, c'est l'acceptation que nos camarades sans-papiers ne sont finalement qu'une "variable d'ajustement structurelle" aux besoins du capitalisme. Ce que la Confédération a validé dans ses "négociations" avec Hortefeux.

Communiqué donc, qui tente évidemment de désamorcer la colère qui monte partout autour de l'évacuation de la Bourse du Travail. Nous avons publié de multiples communiqués, parfois bien embarrassés, mais partout c'est le désaveu. La Confédération, les fédés, les UD ont beau diffuser partout le communiqué de l'UD75, c'est le scandale qui se répand. Peu à peu, des structures se prononcent explicitement (CGT Educ'action 93, Educ'action Aquitaine, Educ'Action Nord, UL de Douai, syndicat Saint-Gobain, FILPAC, CNAV Tours, le SFA-CGT, le syndicat CGT des Archives de France, la CGT du CNFPT, la CGT de Paray Informatique, la CGT de l'OPHLM de Toulouse, du CHS Le Vinatier à Lyon, de l'UGICT de la CRAM Nord-Picardie, des militants de Limoges
qui réagissent sous la forme d'un texte en débat, la CGT du Conseil Général du Nord, la CGT de l'ex-OPAC de Paris, la CGT Euriware (groupe AREVA)...), mais beaucoup d'autres en discutent en ce moment, partout on sent que c'est limite.
Il faut dire que sur la forme, ça a été carrément trash. Mediapart a fait un point assez précis de l'organisation de l'évacuation, c'est clair et net, jusque dans la collusion entre la CGT et la Préfecture de Police.

Pour les camarades qui s'interrogent, à la lecture du communiqué de l'UD75, comme du 4 pages, il n'est pas inutile de revenir à l'origine de l'occupation, l'an dernier. Pour cela, nous invitons les lecteurs à relire l'article que nous écrivions à l'époque... Car il est bien trop facile à en rester au constat d'une situation qui était intenable, sans revenir sur les causes à l'origine !

Enfin, nous publions également la déclaration des militants qui animent ce blog en soutien à la CSP 75, élargissant le débat à la lutte commune contre l'impérialisme français (voir ci-contre en pdf).

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commentaires

C
La CGT Euriware dénonce les dérives de la confédération<br /> <br /> Mardi 24 juin 2009, la centaine de sans papiers qui occupaient la Bourse du Travail de Paris, ont été expulsés avec une violence digne des pires agressions policières que nous connaissons tous aujourd’hui dans nos luttes sociales, et nos manifestations.<br /> <br /> Le caractère inattendu et révoltant de cette expulsion est renforcé et décuplé par le fait qu’il est à l’origine de militants de la CGT !!!<br /> <br /> La direction de la Confédération qui a elle même envoyé ces gros bras faire un sale boulot a justifié l’action et s’en est même décerné un satisfecit par une déclaration immédiate dans la presse, je cite : « Les syndicats CGT de Paris ont contribué à mettre un terme à l’occupation. »<br /> <br /> Quelle honte, ces agissements et déclarations sont révoltants et indignes d’une direction syndicale qui est censée représenter ses adhérents, le monde du travail et les travailleurs en lutte sans exception, avec ou sans papiers.<br /> <br /> Nos valeurs sont bafouées par nos directions syndicales. Sachons et osons le dénoncer publiquement.<br /> <br /> La CGT Euriware, a adressé un courrier dénonçant cette situation et ces dérives incessantes vers une position droitière et de compromission avec la politique du gouvernement et du MEDEF.<br /> <br /> La CGT-Euriware ne cautionnera pas de telle actions et dérives des instances confédérales, et demande une remise en cause de ses dirigeants actuels.
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D
J'y comprend plus rien !!!<br /> LA CGT A LIMOGÉ L’EXPULSEUR DE LA BOURSE (France)<br /> Sans-Papiers . Fin juin le syndicat «évacuait» ses locaux parisiens. Par KARL LASKE 14/07/2009 - L’expulsion des sans-papiers de la Bourse du travail de la rue Charlot à Paris, le 24 juin, n’a pas été cautionnée par la direction nationale de la CGT, malgré le silence de ses responsables. Dès le 29 juin, le bureau confédéral du syndicat a «démis de ses fonctions» son responsable confédéral chargé de la sécurité pour avoir, entre autres choses, coordonné l’opération d’évacuation de la Bourse. Lunettes. Ce sont des hommes masqués qui ont fait irruption au siège de la Bourse du travail occupée. Equipés de matraques et de grenades lacrymogènes, ils sont une cinquantaine. Certains d’entre eux ont des lunettes de plongée, pour se protéger des gaz qu’ils ont prévu d’employer contre les sans-papiers. «Le commando du service d’ordre qui nous a gazés, avant même que nous réalisions ce qui se passait, a fait irruption par la première porte à gauche passé le portail d’entrée, la porte qui donne accès aux bureaux que nous n’avons jamais occupés», explique la Coordination 75 des sans-papiers. Après plusieurs charges du service d’ordre cégétiste, dans la cour et dans les bâtiments, la centaine de sans-papiers encore présents se réfugie dans la grande salle, d’où ils tentent de résister, avant d’être évacués par la police. «Après quatorze mois d’occupation stérile [des sans-papiers, ndlr], la CGT 75 a été malheureusement contrainte de prendre cette décision d’évacuation», a annoncé l’union départementale (UD) CGT de Paris. «Libération de la Bourse du travail», claironne leur communiqué. Mais, sur place, les responsables de l’opération ont quitté leurs masques. Sur les photos et les vidéos, on les identifie. Le responsable confédéral de la sécurité est présent. Au niveau national, la CGT met plusieurs jours à réagir. Officiellement, elle ne condamne pas l’expulsion. Au contraire, son communiqué du 29 juin, intitulé «La lutte aux côtés des travailleurs sans papiers continue plus que jamais», s’en prend aux «instigateurs de l’occupation de la Bourse du travail» coupables d’avoir fait miroiter une régularisation aux occupants. Lettre. «A la CGT, les syndicats sont automnes», lâche pour toute réponse Francine Blanche, responsable confédérale chargée de l’immigration. «Il s’agit d’une décision prise par l’union départementale de Paris, sans nous consulter, explique un permanent confédéral. Mais, statutairement, ils n’ont pas l’obligation de nous demander notre avis.» Treize conseillés fédéraux chargés des questions internationales ont par ailleurs écrit une lettre de protestation à Bernard Thibault. Le syndicat du livre national (Filpac) CGT a demandé qu’on établisse «la responsabilité du ou des organisateurs» de l’opération et signale que des adhérents avaient refusé d’y participer. De son côté, la CFDT Paris, qui poursuit en justice deux intermittents pour une brève occupation de ses locaux, s’est «félicitée» de «la libération» de la Bourse.
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E
<br /> De retour de quelques jours de congés, on va revenir sur cette info croquignolesque !!!<br /> En attendant, tous demain avec la CSP 75, 13h devant la Bourse, et 14h Chatelet.<br /> <br /> <br />
V
Compte rendu de la réunion du 1er juillet suite à l'expulsion des Sans Papiers de la Bourse du travail de Paris. <br /> <br /> <br /> <br /> RESF avait appelé à une rencontre entre le CSP 75 et les organisations de soutien ce mercredi 1er juillet car "Il nous semble indispensable que ensemble, organisations, associations, <br /> syndicats, partis politiques attachés à la défense des droits humains et de <br /> ceux des migrants s'unissent pour soutenir et protéger ces hommes, ces <br /> femmes et ces enfants sans papiers." L'appel à cette rencontre stipulait donc de " geler toutes les discussions sur les responsabilités de uns et des autres jusqu’à la résolution de la crise actuelle."<br /> Etaient présents toutes les organisations plus ou moins concernés par la situation des sans papiers (CSP 75, NPA Paris,une personne de LO, ATTAC, les Verts, Cgt Educ, Solidaire Belleville et Solidaire nationale, Alternative Libertaire, MRAP, FSU, un représentant du PCF paris...).<br /> <br /> Dés le 1er tour de table, tollé dans la salle: le CSP75 annonce qu'ils acceptent de signer la déclaration commune si la CGT75 n'est pas présente. <br /> ATTAC se retire de la table à cause de cette position, ainsi que le PCF et CGT educ Paris qui se sentent visés. ils ne veulent pas participer à une réunion dans laquelle on refuse une partie des "soutiens". LO fait de même. Les Solidaires réservent leur signature au vu de cette nouvelle donne, ainsi que Alternative Libertaire. <br /> <br /> En fait, on demande aux Sans Papiers qui se sont fait matraquer d'oublier plusieurs mois d'humiliation. <br /> Toutes les organisations présentes étaient dans de l'humanisme: ne regarder que l'urgence de la situation qui est réelle, mais surtout ne pas réfléchir sur les causes et les responsabilités. Il faut sauver ces "pauvres gens", "ils ne comprennent pas que ce n'est pas le moment de parler des choses qui fâchent": PATERNALISME. On les soutien à la condition qu'ils ne mettent pas au devant de la scène les contradictions de chacun. Il n'y a qu'un seul ennemi, c'est ce gouvernement. <br /> <br /> Pourtant, l'ennemi principale, c'est le capitalisme. Ce gouvernement n'est pas plus légitime qu'un autre. Et aujourd'hui, nous voyons bien que les directions syndicales servent de sbires aux gouvernements. On ne soutien pas des sans papiers parce qu'ils sont gentils ou parce qu'il faut les protéger. Soutenir les sans papiers, c'est lutter avec eux contre les politiques gouvernementales qui organisent leur précarité et qui, au travers d'eux, attaquent chaque jour un peu plus la classe ouvrière dont ils font parti. "La bourse du travail appartient normalement aux travailleurs... Pourquoi on n'y a pas le droit puisque nous sommes des travailleurs?" me dit un sans papier assis sur son matelas devant la bourse du travail. <br /> <br /> Dans l'assemblée, tous ceux qui veulent parler d'autres choses sont des menteurs qui ne respectent pas l'appel de RESF qui disait qu'on ne devait pas revenir sur ce qui s'était passé. Résultat censure: on ne les laisse pas parler.<br /> <br /> Une autre rencontre est demandée par les organisations restantes pour le vendredi 3 juillet. Elle est annulée au dernier moment par RESF. <br /> <br /> <br /> <br /> Les expulsés dorment toujours devant la Bourse du travail de Paris. Les soutiens présents sont ceux qui reconnaissent la responsabilité de la CGT 75 et de la direction nationale de la CGT. Beaucoup sont des inorganisés mais aussi des syndiqués de base présents à titre personnel et d'autres plus organisés comme une fraction du NPA ou des membres de VP-PARTISAN dont le tract est affiché à coté de la déclaration de la CGT Saint Gobain. <br /> <br /> La question est de savoir comment ne pas laisser pourrir la situation. Allons les soutenir car nous sommes maintenant les seuls à pouvoir le faire. Nous devons amener tous les collègues de travail, toutes les sections syndicales qui sont d'accord ou même hésitants afin de trouver ensemble, avec les sans papiers, une solution. <br /> <br /> Une syndiquée CGT<br /> <br /> <br /> *la réunion a été filmée: vous pouvez normalement la voir sur "www.netoyens.info"
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O
Merci Vero pour ce CR, très intéressant.<br /> Contrairement à mes autres interventions qui étaient (très) critiques envers la CGT (à juste titre), je vais cette fois apporter un autre point de vue.<br /> Je trouve extrêmement simpliste que la CSP75 fasse une distinction aussi marquée entre la CGT d'une part (voire même la CGT75 si j'ai bien compris) et les autres orgas.<br /> La CGT dans cette affaire a fait ce qu'elle DEVAIT faire, dans son intérêt. La défense des sans-papiers (et de leur régularisation ou non) est un buziness comme un autre, et c'est la CGT qui co-gère ce buziness en France avec le gouvernement, notamment à Paris où il s'est extrêmement développé ces 2 derniers années. Le buziness ne peut continuer à fonctionner que si les sans-papiers "restent à leur place", dans la logique ils doivent adhérer à la CGT, remplir un dossier et ensuite espérer obtenir une carte de séjour, sans remettre en cause l'action de la CGT (qui doit décider de TOUT), le gouvernement (voire Sarkozy) étant SEUL responsable. En occupant la Bdt, la CSP75 a remis en cause les termes du contrat "moral" passé avec la CGT et mis en péril leur buziness. Une attitude qu'habituellement les syndicalistes traitent de "gauchiste", voire de "terroriste". Moi ce qui m'étonne, ce n'est pas que la CGT ait tabassé et expulsé des sans-papiers, c'est qu'elle ne l'ait pas fait plus tôt...! Ils ont les gros bras pour ça (c'est quand même LE syndicat, et de loin, réputé pour avoir le + de miliciens fascistes dans ses rangs) et ils ont suffisamment d'expérience pour savoir que ce genre d'actions ne leur coûtera pas grand'chose en terme d'image ou de "rendus" de carte. Par ailleurs ça leur permet de faire passer un message aux autres sans-papiers: "Soit vous fermez votre gueule et vous nous laissez tout gérer de A à Z, soit on vous dégage". <br /> Maintenant j'aimerais bien savoir quelle orga, parmi celles qui ont été citées, aurait accepté d'héberger des sans-papiers dans ses locaux pendant des mois...? AL peut-être mais les autres? Attention je ne dis pas que toutes seraient allées jusqu'à les expulser par la force, mais en même temps elles n'ont pas forcément les miliciens pour le faire (avec plaisir qui + est comme c'est la cas avec ceux de la CGT, bien rodés dans les manifs dans toute la France...). Quelle orga est véritablement pour la régularisation de TOUS les sans-papiers, et travaille dans ce sens? Je sais bien que dans toutes ces orgas soc'dem il y a des militants sincères à la base, mais enfin l'objectif pour chaque orga reste le même, se faire de la pub en montrant qu'on s'investit pour la régularisation des sans papiers, sur les bases de l'humanisme judéo-chrétien, mais faut quand même pas trop régulariser non plus, parce que sinon on risque de se couper de ceux qui soutiennent, qui font rentrer la caillasse, la majorité d'entre eux étant certes humanistes également, mais considérant aussi "qu'on ne peut pas accueillir toute la misère du monde", et on sait que ce sentiment se renforce au fur et à mesure que l'impérialisme français régresse et que les destructions d'emplois augmentent. On s'en prend aux orgas qui soutiennent la CGT (ou au moins qui ne la condamnent pas) mais c'est essentiellement parce qu'elles sont moins hypocrites...<br /> Voilà cela étant dit, je n'ai malheureusement aucune solution à proposer, à partir du moment où la CGT gère le buziness, ça me paraît illusoire de vouloir fonctionner sans eux, sauf à généraliser le boycott pour pousser l'Etat à choisir un autre partenaire, mais ça a peu de chances d'aboutir, et ça ne changerait pas fondamentalement la donne. Après est-ce-que ça vaut la peine de lancer le boycott et de le médiatiser pour dénoncer l'attitude de la CGT? J'ai peur que les autres orgas soc'dem impliquées s'en désolidarisent, d'autant plus que le chauvinisme (voire le nationalisme) y progresse à grand pas. La lutte pour la régularisation de tous les sans-papiers est l'un des nombreux exemples où l'absence d'un parti communiste en France, prolétarien, internationaliste, se fait durement ressentir.
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P
« On n'a guère avancé : force est de constater que la "brèche" ne s'est pas ouverte, mais singulièrement et brutalement refermée. »<br /> Je ne te pensais pas naïf à ce point Patrice; la vraie question est: comment pouvait il en être autrement?<br /> Reprenons le fil historique car la confusion la plus grande commence à régner; chaque groupe en rajoute selon ses lunettes idéologiques propres; alors que le mouvement a surtout besoin de clarté politique mais reposant sur une réalité vécue et non fantasmée :<br /> Les CSR , par exemple, minimisent le rôle de l'UD CGT dans le déclenchement des grèves!<br /> « La grève est partie des travailleurs eux-mêmes soutenus par leurs Unions Locales CGT et Solidaires avec les militants de terrain. »<br /> (voir Travailleurs Sans-Papiers expulsés de la Bourse du Travail : le signe d’un double échec<br /> syndical - IMC Nantes )<br /> L'UD CGT a bien préparé des grèves ciblées dans plusieurs entreprises et dans des secteurs aussi différents que le bâtiment, le nettoyage, la restauration ou la sécurité;<br /> Cette stratégie, dite de vagues, n'est pas A PRIORI à rejeter... mais pour la suite...<br /> C'était une première de lancer un tel mouvement et on ne peut reprocher aux buros leur prudence;<br /> Mais, rapidement, s'est manifesté le vrai but de ces grèves; l'objectif de cette première vague n'était pas de servir de test pour une extension du mouvement vers une grève générale des sans papiers et pour la régularisation de tous mais d'assurer à la structure CGT le leadership syndical à la table des négociations, sur la question de l'immigration et plus généralement du salariat précaire!<br /> En clair et en langage marchand, les buros défendaient leur part de marché sur ce secteur de la main d'oeuvre salariée et se taillaient un quasi monopole par ces grèves ciblées contre leurs concurrents syndicaux directs mais aussi des Collectifs sans papiers; encore fallait-il qu'ils puissent<br /> contrôler ces grèves, les limiter et les orienter dans le sens de « leurs clients», les patrons et le<br /> gouvernement, pour une meilleure application « pacifiée et harmonisée » de l'immigration choisie; ces grèves n' étaient, pour la confé, qu'une opération de marketing bien dans la tradition<br /> du management d'entreprise qui ose... La CSP75 en constituant un pôle de regroupement autonome des prolétaires sans papiers sur leurs intérêts communs , ne pouvait qu'entraver cette stratégie!<br /> Par contre une deuxième vague n'était prévue qu'en cas de mauvaise volonté du gouvernement, une vague de confirmation menaçante, une vague d'appoint en quelque sorte... qui ne devait surtout pas sortir de la région parisienne. Le courrier de Blanche-Chauveau en direction des structures de province est très clair à ce propos: hors de question de lancer des grèves en Province tant que tous les grévistes de la première vague n'ont pas été régularisés. Il faut se rappeler que Chauveau, dans une interview, déclarait que tout le monde ne serait pas régularisé mais qu'il se<br /> satisferait de 90%! voilà qui en dit long sur la volonté d'extension (sans parler de ce "IO% de pertes", comme à l'armée!)<br /> Déjà les limites fixées à ces grèves étaient inscrites dans les revendications et je m'en suis expliqué par ailleurs (cas par cas, critères harmonisés...).<br /> Quant à une troisième vague...<br /> D'où l'incompréhension des camarades de la CSP75 majoritairement syndiqués CGT qui avaient été des alliés fidèles, jusqu'à se couper du 9ème Collectif pour ne pas rompre avec la CGT en 2007 (occupation de la BdT Stalingrad et expulsion); ils se sont sentis trahis par leur allié; si on peut reprocher quelque chose à nos camarades de la CSP75 est justement leur naïveté devant la CGT et la rupture d'avec le 9ème que le mouvement a, est en train et n'a pas fini de payer.<br /> Derrière l'occupation de la BdT Varlin, aucune stratégie délibérée de la CSP75, nul calcul politicien mais bien un mouvement de colère de tous les sans papiers qui se sont sentis trahis par leur syndicat!<br /> La CSP75 a su élaborer une stratégie d'occupation « amie » de la BdT en se fondant sur cette réalité<br /> avec un pragmatisme assez remarquable; elle a fait au mieux mais n'a jamais pu se sortir du carcan imposé par la CGT; toutes ces tentatives et celles de leurs soutiens vers les lieux d'occupation ou pour étendre la grève se sont cassées les dents sur le front uni de la CGT et des orgas françaises<br /> de soutien; une seule exception à Man BTP où la grève est partie de la BdT occupée mais pour retomber rapidement sous la coupe des orgas françaises; une autre exception est celle de nos camarades de Viry-Chatillon qui ont contrôlé leur lutte en dehors de tout colonialisme; les structures françaises ont bien été obligées de suivre; malheureusement ils sont restés trop isolés et la seule fois où ils sont intervenus, au meeting du 29 novembre, je l'ai ressenti comme une tentative d'orgas politiques françaises de les instrumentaliser dans la lutte interne à la CGT pour le pouvoir dans l'appareil...<br /> Maintenant, nous sommes mal venus (moi, y compris) de donner des bons ou mauvais points et de stigmatiser seulement les buros ou de pointer les erreurs de nos camarades de la CSP75; ils ont répondu avec une rare intelligence tactique à des situations imposées et ont su, malgré tout maintenir une cohérence interne et leur autonomie contre tout l'attirail des orgas françaises alignées de fait sur l'orientation de la confé CGT.<br /> À aucun moment nous n'avons été capables de dégager une stratégie claire qui rompent radicalement avec la stratégie réformiste et de regrouper sur cette orientation, une force réelle de soutien à nos camarades; j'étais régulièrement à la BdT pendant les premiers mois de l'occupation<br /> et je peux vous dire que les soutiens ne se bousculaient pas et rares étaient les « piliers français » de l'occupation; nous avons donc notre part de responsabilité dans la situation mais le plus inquiétant est ce mouvement de soutien des orgas (syndicats, partis politiques et associations) qui continuent leur travail de sape (cf. le CR de la réunion du 01-07-09 à l'EDMP) de l'autonomie et de<br /> l'union entre nos camarades de la CSP75 en leur faisant du chantage à la solidarité.<br /> Pour inverser cette tendance catastrophique pour le mouvement ouvrier français dans son ensemble et les syndicats en particulier, les déclarations de soutien à la CSP75 ne suffisent pas, même si elles rompent le silence de 14 mois d'occupation; encore faut-il qu'elles se concrétisent!<br /> – En allant voir nos camarades du Bd du Temple, devant la BdT, seuls ou en délégations d'entreprise ou de syndicats.<br /> – En aidant et en respectant leur autonomie d'organisation, premier pas vers une union réelle entre prolétaires français et immigrés.<br /> – En allant soutenir les délégués de la CSP75 dans ces réunions unitaires (qui unissent surtout les orgas françaises dans une vision colonialiste du mouvement sans papiers).<br /> – En dégageant des perspectives revendicatives claires et unifiantes pour l'avenir du mouvement sans papiers.<br /> – En travaillant, sur la base de ces perspectives, une force de solidarité agissante pour nos camarades sans papiers.<br /> – En travaillant aux côtés de nos camarades de la CSP75 à l'unification du mouvement immigré sur cette orientation revendicative.<br /> Il ne s'agit pas de recettes de cuisine qui marchent à tous les coups; il me semble que travailler dans ce sens est, dans l'immédiat, un minimum indispensable pour sortir de la spirale des défaites programmées; -pj49-
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P
le communiqué de la conf' se veut apaisant. C'est le moins que l'on puisse en attendre.<br /> <br /> Il reconnait aussi les difficultés, qui avaient déjà été diagnostiquées il y a un an (juin 2008, mais je ne retrouve pas le comte-rendu -lors de la réunion entre les UD et la confédé<br /> <br /> Ce sont les mêmes difficultés, les mêmes obstacles<br /> <br /> On n'a guère avancé : force est de constater que la "brèche" ne s'est pas ouverte, mais singulièrement et brutalement refermée.<br /> <br /> L'expulsion des Sans Pap' de la CSP75, répétons le, est absolument inadmissible.<br /> <br /> Pour autant, le mouvement ne peut se passer de la seule confédération qui a considéré important de lancer les grèves, sous l'impulsion des camarades de l'UD75, du collectif femmes égalité, de droits devant<br /> <br /> Ce fiasco -pour tous- d'une année d'occupation, l'évacuation de la Bourse - que certains camarades ont osé qualifié de "libération" ( la dernière fois que la Bourse avait été occupée, et libérée , c'était par les nazis) démontre que le mouvement ne peut se passer de notre CGT, mais d'une CGT combattive : sans compromis, si ce n'est d'étape dans la lutte qui continue<br /> <br /> Il est à craindre que cette évacuation donne quelques prétextes aux structures de la CGT, mais aussi à bon nombre de militants... de se replier sur soi, et de regarder passer le train<br /> <br /> Les "crispations" constatées lors de la dernière réunion le 1/7 à l'initiative du RESF sont inquiétantes<br /> <br /> Il est temps de surmonter les divisions, de tirer les leçons de cette année passée
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S
Syndicat des Archives de France CGT<br /> 56 rue des Francs-Bourgeois 75003 Paris<br /> téléphone : 01 40 27 63 33 télécopie : 01 40 27 63 66<br /> <br /> A PROPOS DE L'EVACUATION VIOLENTE DES TRAVAILLEURS SANS-PAPIERS<br /> REFUGIES A LA BOURSE DU TRAVAIL DE PARIS (ANNEXE VARLIN)<br /> <br /> Le Syndicat des Archives de France CGT condamne avec la plus extrême rigueur les violences physiques qui ont été perpétrées le mercredi 24 juin 2009 à l'encontre des travailleurs sans-papiers qui avaient trouvé refuge dans les locaux de la Bourse du Travail de Paris (Annexe Varlin, dans le 3ème arrdt).<br /> Nous jugeons ces méthodes indignes et contraires au mouvement ouvrier démocratique.<br /> Nous faisons nôtre et relayons ci-dessous le communiqué de nos camarades de la CGT Saint-Gobain.<br /> <br /> N.B. : Les travailleurs sans-papiers ont depuis établi un campement de fortune sur les trottoirs du boulevard Beaumarchais (angle rue Charlot/boulevard Beaumarchais). N'hésitez pas à leur rendre une visite de soutien et si vous le pouvez amener leur des bouteilles d'eau, gâteaux secs, fruits secs, chocolat ou bonbons pour les enfants, etc.<br /> Paris, le 1er juillet 2009
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T
Dans certains syndicats de cheminots, des nervis de la fédération sont descendus en demandant de distribuer le tract 4 pages en masse sur le terrain et, c'est là le plus dégueulasse, dire que la coordination des sans-papiers était manipulé par Sud, donc le NPA.
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D
lundi 29 juin 2009 (17h46)<br /> <br /> La Garde, le 29 juin 2009<br /> <br /> Au secrétaire général de l’UD 75, Aux administrateurs CGT de la Bourse du Travail,<br /> <br /> Chers camarades,<br /> <br /> Nous avons appris par les médias que les « sans-papiers » qui occupaient depuis plusieurs mois des locaux de la Bourse du Travail ont été évacués dans la nuit du 24 au 25 juin. Ces mêmes médias imputent la responsabilité de cette évacuation « au service d’ordre de la CGT ». (Libération du 25 juin 2009).<br /> <br /> Le secrétaire général du l’UD de Paris a déclaré dans la presse : « Après avoir essayé en vain de négocier pendant des mois, nous avons décidé de mettre un terme à une occupation qui était devenue un squat » (Libération, ibidem)<br /> <br /> Une telle information a crée un vif émoi parmi les membres de notre syndicat. D’autant que plusieurs membres de notre syndicat sont ou ont été engagés dans des actions de soutien aux travailleurs sans-papiers. Nous avons lu attention la déclaration de l’UD CGT de Paris concernant cette expulsion.<br /> <br /> C’est l’incompréhension et la colère qui dominent : comment des syndicalistes de la CGT peuvent-ils agir ainsi ? Nous nous devons, même si la situation est complexe avec la coordination nationale des sans papiers, même si cette occupation entrave le fonctionnement de la bourse du travail, de protéger ces femmes, ces hommes et ces enfants victimes d’atrocités ou de misères dans leurs pays ! Nous nous devons de les accueillir, de les soutenir et surtout de les défendre. La CGT est là pour protéger les sans-papiers ! La CGT est là pour combattre sans faille la politique xénophobe de Sarkozy, de son ministre Hortefeux et des gouvernements précédents qui ont mené des politiques anti-immigré. L’action du service d’ordre de la CGT est contraire à nos principes de solidarité et de fraternité ! Nous souhaitons que ce débat ait lieu dans les instances de la CGT et qu’une position ferme soit prise pour que de tels comportements ne se reproduisent plus jamais.<br /> <br /> Pour sa part, le syndicat CGT du CNFPT, fidèle à l’internationalisme du mouvement ouvrier, soutient la revendication des travailleurs sans-papiers de leur régularisation sans condition. Il demande l’abrogation des lois anti-immigrés prise au cours de ces dernières années.<br /> <br /> Confiant dans l’esprit internationaliste qui anime la CGT depuis sa création, recevez chers camarades, nos sentiments fraternels.<br /> <br /> Le Secrétaire général<br /> <br /> Copie : Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT Baptiste Talbot, secrétaire général de la fédération CGT des services publics
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F
Les communistes restés fidèles aux principes du marxisme-léninisme, eux-mêmes engagés dans la lutte syndicale ou représentants du personnel, condamnent avec la plus grande fermeté l’agression violente commise par des nervis de la CGT et l’appel à une intervention policière, sous la direction d’Olivier Villeret, secrétaire de l'union départementale de la CGT-Paris contre les travailleurs sans papiers –y compris femmes et enfants - le mercredi 24 juin à la Bourse du Travail du IIIe arrondissement de Paris.<br /> <br /> De toute la classe ouvrière, les travailleurs sans papiers sont les plus exploités, livrés pieds et poings liés à la rapacité patronale.<br /> Traqués par la police, enfermés dans les Centres de Rétention Administrative, leurs familles ont été déchirées, leurs enfants arrachés des bancs de l’école et expulsés.<br /> Leur combat pour la régularisation de tous les sans papiers, mené depuis de longues années,<br /> a rencontré d’innombrables obstacles.<br /> La 13ème résolution du 48ème congrès affirmait : "la CGT se prononce pour la régularisation de tous les sans papiers" .<br /> Or on a vu ces derniers mois les dirigeants de la CGT fixer, selon les voeux du sinistre Hortefeux, des "critères de régularisation pour les travailleurs sans papiers" exigeant 5 ans de présence, un an de feuilles de paye, et un contrat de travail.<br /> <br /> L’acte odieux des dirigeants CGT, commandité au plus haut niveau, dresse entre les ouvriers français et immigrés un mur de mépris, hérité des plus sombres heures du colonialisme.<br /> <br /> Ce comportement indigne salit aussi le combat des syndicalistes fidèles à leur classe qui mènent de durs combats contre les licenciements annoncés tous les jours et sont victimes de la répression capitaliste, des poursuites judiciaires de l’Etat bourgeois, voire emprisonnés pour avoir mené la lutte sans compromis.<br /> Ceux-là sont laissés dans l’isolement par les mêmes dirigeants vendus qui se gargarisent avec des phrases creuses : « mettre en œuvre un plan ambitieux au service de l’emploi et de la qualification des jeunes », « développer l’emploi et résorber la précarité par une politique industrielle forte, axée sur le développement durable », qui enterrent la lutte dans des défilés inoffensifs et mènent des pantomimes de négociation avec un Etat bourgeois de plus en plus arrogant.<br /> <br /> Il est de notre devoir internationaliste de communistes de lutter de toutes nos forces pour préserver l’unité de toute la classe ouvrière, au moment précis où les capitalistes jettent des centaines de milliers d’ouvriers sur le trottoir.<br /> <br /> <br /> Régularisation de tous les sans-papiers !<br /> Travailleurs français et immigrés, une seule classe ouvrière !
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