La lutte pour l'emploi se poursuit un peu partout, chaque jour apporte ses mauvaises nouvelles, dans l'automobile ou dans d'autres secteurs, comme Steelcase en Alsace...
Aujourd'hui, les Goodyear rejoignent les Continental à Compiègne, en retour de la visite de ces derniers à Amiens mardi dernier. "Les Goodyear rendent la politesse aux Conti", titre le Courrier Picard. C'est exactement cela. [Mise à jour le 7 juin : ICI l'article du Courrier Picard qui rend compte de cette journée]
Rencontres de lutte, rencontres fraternelles et de solidarité, rencontres pour se serrer les coudes, pour se redonner le moral.
Mais ce n'est pas une lutte commune, "Tous ensemble" pour un objectif commun.
Il est vrai que le contexte est difficile. Une lutte "Tous ensemble contre les licenciements" supposerait un regroupement, une coordination, une volonté forte de porter le combat au niveau de l'Etat, contre le Medef et le gouvernement. C'est une "Marche nationale pour l'emploi" qu'il nous faudrait, c'est ce que nous défendons, et les Goodyear comme les Conti nous montrent que c'est parfaitement possible. Ce qu'ils font à leur échelle de voisins en Picardie peut tout à fait s'imaginer à l'échelle nationale. Pourvu qu'on le veuille.
Or, pratiquement personne n'en veut, de cette mobilisation. Les directions syndicales (CGT incluse) sont engluées dans leur accompagnement syndical avec le gouvernement et ne veulent surtout pas de véritable lutte centralisée. Les partis réformistes (jusqu'au NPA) n'ont qu'une préoccupation en tête, leur score aux européennes pour justifier leur existence dans le minable jeu politicien bourgeois...
Résultat, la classe ouvrière en lutte fait ce qu'elle peut. Se bat avec un courage et une détermination exemplaires, dans un contexte difficile. Et se retrouve acculée, isolée, au cas par cas, entreprise par entreprise.
Alors, on tente tout. On fait grève, on cherche les recours juridiques, on négocie les contreparties (prime supralégale, mesures d'âge... ) en acceptant la fermeture ou les licenciements. C'est ce qui se passe à Continental.
C'est ce qui se passe aussi à SONAS, où tous les espoirs sont mis dans le repreneur éventuel Halberg, qui lui, bien sûr ne voit que son intérêt économique de bon capitaliste. Et donc, jour après jour, s'imprègne l'idée que l'emploi ouvrier est lié au sort du patron, qu'il faut accepter, qu'il faut être réaliste, que "Zéro licenciement" c'est utopique et que de toutes les façons il y aura des pertes...
La lutte pour l'emploi est une lutte très dure, qui ne peut apporter absolument aucune solution au cas par cas.
Partout, les syndicalistes de classe doivent prendre en charge le soutien aux camarades qui se battent pour l'emploi. Partout, ils doivent organiser les rencontres, les manifestations communes, chercher à élargir, proposer des initiatives de regroupement.
"Ensemble dans la galère, ensemble dans lutte".
Ensemble pour imposer au patronat et au gouvernement