Journée d'action nous ont-ils vendu pour ce 26 mai.
Nous n'allons pas avoir ici la cruauté
de revenir sur le
débat sur les journées d'action bidon que nous avons eu à propos d'une précédente journée
d'action de l'automobile : on ne tire pas sur une ambulance.
Nous avons tenté de recenser ce qui s'est fait hier. Franchement, à part une légère grève à la SNCF qui rend les choses un peu visibles, c'est moins que rien... "L'objectif n'est pas de donner à
cette initiative un caractère visible, mais de rechercher l'enracinement et la territorialisation du mouvement", assure la dirigeante de la CGT Maryse Dumas. Ouf, si jamais la colère des
travailleurs avait pu se voir !
Comme l'a dit un commentaire sur un autre site, "Les formidables mobilisations se transforment en appel discret à des actions symboliques sans efficacité réelle !". Fermez le ban.
Jusqu'à quand les syndicalistes de classe vont-ils relayer ces comédies ?
Comme l'a dit hier matin Pierre Rosanvallon à la radio, spécialiste du syndicalisme recentré, "il est peut-être temps d'imaginer d'autres formes d'action que le rapport de forces". On y
reviendra, mais la Confédération ne dit pas autre chose pour le Congrès !
Revenons à une autre actualité
présente, celle qui avait été oubliée et ressurgit brutalement sous
les feux de la rampe, des milliers de licenciements supplémentaires à la clé.
Caterpillar : 600 licenciements validés,
présentés comme une victoire, puisqu'inférieurs aux 733 initialement prévus, et en plus un accord sur l'aménagement du temps de travail !
Molex : annulation du plan social pour défaut de consultation, redémarrage de la procédure.
Continental : négociations en Allemagne, les
salaires seraient maintenus jusqu'à fin 2011, mais l'usine bien fermée.
SONAS : Après le TGI à Guéret mercredi dernier, suspension de la grève à la Souterraine, poursuite à Beaucourt et
Saint-Nicolas, c'est la pression des
repreneurs qui impose son rythme.
Goodyear : La direction annonce hier 26 mai en CCE l'arrêt de la production de pneus tourisme sur le
site Amiens Nord, avec le cortège de licenciements qu'on peut imaginer.
C'est à dire que les luttes pour l'emploi se poursuivent partout, éparpillées, chacun pour soi, en tentant d'arracher le maximum dans les
conditions locales, c'est à dire difficiles. Et avec des résultats maigres... et des centaines, des milliers de chômeurs supplémentaires.
Quel rapport de forces quelques
centaines d'ouvriers peuvent-ils construire ici ou là face aux lois du capital, au marché, à la guerre économique mondiale, à la concurrence, aux délocalisations ?
Nous parlons journée d'action bidon.
Mais nous avons le souvenir de journées de lutte qui n'étaient pas du tout bidon ! Journées de "Tous ensemble" qui ont permis de renforcer
la mobilisation de chacun, de construire le rapport de forces face au patronat et au gouvernement. Et donc de renforcer la lutte de chacun, en marchant vers une véritable offensive pour les faire
plier.
Nous avons le souvenir de la journée au Mondial de l'Automobile, le 8 octobre dernier.
Nous avons aussi le souvenir de la manifestation pour l'emploi du 9 juin 2001, appelée par les
syndicats de Lu-Danone, de AOL et de Marks et Spencer. Manifestation qui a réunis 20 000 personnes en colère, et pourtant sans appui des confédérations...
Comment se fait-il qu'aujourd'hui chacun reste dans son coin ? Comment se fait-il que tous les partisans du "Tous ensemble" ne travaillent pas à une énorme MARCHE NATIONALE POUR L'EMPLOI
sur Paris, vers le gouvernement et le Medef ?
Imagine-t-on l'impact de dizaines de milliers d'ouvriers dans la rue, banderoles en tête, de Caterpillar, Goodyear, Continental, Molex, SONAS, Plastic Omnium, Valeo,
Wagon, Lear, Faurecia, SBFM, Renault, PSA, Ford et GM, Freescale, Altis, EDA et bien d'autres ? Voilà un sens véritable au "Tous ensemble", tous ensemble contre la loi du capital, tous ensemble
pour l'intérêt ouvrier. Nous remettons ci-dessous la carte des licenciements de Mediapart, juste pour rafraîchir la mémoire des distraits.
Aujourd'hui, il nous faut tous populariser cette
qui peut parfaitement se faire avant l'été, il n'est pas trop tard !
Nous n'allons pas éternellement pleurer sur les refus des confédérations d'organiser cette lutte commune. Il est temps pour nous tous de prendre nos affaires en main, sans attendre un quelconque "sauveur suprême". Alors partout dans les grèves, dans les entreprises, popularisons cette idée pour la faire prendre racine, pour qu'elle s'impose comme une nécessité, autrement plus riche, efficace et combattive que les prétendues journées bidon qu'on va nous resservir !
Marchons sur le MEDEF et le Ministère de l'Economie !
Zéro licenciement !
Travailler tous, travailler moins, travailler autrement !
Cette crise n'est pas la nôtre, nous n'en serons pas la chair à canon !
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