Hier, plus de 300 personnes se sont rassemblées devant l'usine de La Souterraine (23) lors de CCE qui devait présenter les projets de reprise. Nous publions ci-dessous l'article du Populaire qui en fait le compte rendu. Egalement un reportage (à la sixième minute) sur le journal régional de FR3 : ICI
On notera deux choses :
1) Malgré de redressement judiciaire, le chômage partiel, les cadres supérieurs ont touché des primes de plusieurs milliers d'euros. Voilà le monde du capital : même pas de honte !
2) L'administrateur judiciaire a "fait fi des propositions du CCE", qui s'était effectivement lancé dans un contre projet industriel. Mais les lois du marché, de la concurrence, de la productivité sont plus forte que la bonne volonté des hommes. Et ces "contre-projets" ne sont que des tentatives désespérées de refuser encore de regarder la sombre réalité en face : nous ne vivons pas dans une société de démocratie, de bien-être, de satisfaction des besoins, mais dans un monde dont les règles sont définies par nos exploiteurs, et eux-seuls, pour leurs profits, et rien d'autre.
Nous renvoyons pour plus de discussions aux articles précédents de ce blog, celui sur l'emploi industriel, et celui sur les "questions et tentatives de réponses" sur l'emploi...
Le combat commence sérieusement à SONAS. L'usine de Saint-Nicolas (76) est déjà paralysée, c'est aux autres usines d'y aller maintenant !
L'intersyndicale de Sonas a rejeté les propositions de reprise présentées en comité central d'entreprise à La Souterraine. La « moins pire » prévoit la suppression de près de la moitié des 854 salariés employés sur les quatre sites de Sonas en France.
Il n'y a pas eu de divine surprise, hier, lors du comité central d'entreprise du groupe Sonas à La Souterraine : le détail des trois dossiers de reprise du groupe, dévoilés la semaine dernière, a été confirmé aux représentants des salariés par l'administrateur judiciaire Carole Martinez.
À l'issue de la réunion qui a duré près de trois heures et demie, le porte-parole de l'intersyndicale, Emmanuel Jacquet, délégué central d'entreprise CGT, a dénoncé « des projets de reprise inadmissibles faisant fi des propositions du CCE, de la diversification et de la complémentarité des quatre sites du groupe ».
Les syndicalistes ont pointé dans ces projets une volonté de casser l'unité du groupe, certains en effet, comme ceux des groupes Defta et Amstutz, allant même jusqu'à prévoir la fermeture de sites, en particulier celui de Saint-Nicolas en Haute-Normandie.
Le « moins pire » de ces projets de reprise, celui du groupe Halberg, conserve les quatre sites, mais il entraîne la suppression de 45 % des 854 salariés de Sonas. « Un projet incohérent qui fragiliserait tous les sites », selon Bruno Grimaux, délégué FO, qui a, comme ses collègues du CCE, invité les salariés à se mobiliser pour empêcher ces projets de se concrétiser.
En attendant, les syndicalistes ont obtenu de l'administrateur judiciaire de rencontrer ces repreneurs avant le dépôt de ces propositions au tribunal de grande instance de Guéret, mardi prochain dans l'après-midi. Ces rencontres devraient avoir lieu lundi et mardi matin.
Ces trois rendez-vous sont une maigre consolation pour les salariés de Sonas qui vivent dans l'angoisse depuis la mise en redressement judiciaire de leur entreprise en novembre dernier. D'ailleurs, la confirmation du contenu des projets de reprise a, certes, été accueillie avec colère par les quelque 250 salariés de La Souterraine et de Bessines réunis sur le site sostranien. Mais il n'y a pas eu de réactions violentes à l'encontre des dirigeants comme certains syndicalistes le craignaient. Seuls quelques quolibets ont été adressés à l'administrateur judiciaire et ses conseillers quand les salariés ont été informés du fait que plusieurs cadres de la société avaient bénéficié de parts variables de plusieurs milliers d'euros, des primes en quelque sorte, ces derniers mois. Des versements que Henri Habert, directeur général de Sonas, a justifiés en indiquant qu'ils étaient prévus dans les contrats des personnes concernées.
Pour les salariés qui ont perdu une partie de leur salaire pour cause de chômage partiel plusieurs mois durant, la pilule aura visiblement du mal à passer.
Hervé Moisan
herve.moisan@centrefrance.com