Depuis 2007, les travailleurs sans-papiers sont en lutte pour leur régularisation, et nous en rendons compte sur ce blog. Depuis 2007 et pas depuis le 15 avril 2008 comme veut nous le faire croire l'histoire ré-écrite de la Confédération pour se faire mousser.
ParisStore, Modeluxe, Coperl, OSP et bien sûr Buffalo Grill ont été l'avant-garde du mouvement de 2008, révélant le formidable potentiel de lutte de classe de nos camarades sans-papiers.
Depuis, bien de l'eau a coulé sous les ponts. Des dizaines de milliers de camarades sont rentrés dans la lutte, deux petits milliers ont été régularisés... Après l'espoir de la mise en branle de la CGT en 2008, on s'est d'abord rendu compte des réticences de la Confédération à élagir le mouvement au delà des quelques conflits bien sous contrôle en région parisienne, puis lors de la "troisième vague" de grève enterrée fin juin avant d'avoir vu le jour.
On a compris que la CGT ne cherchait qu'à faire quelques exemples pour faire pression dans des relations obscures avec Hortefeux et le gouvernement. Obscures... enfin pas tant que cela : quand il s'agit de se poser en interlocuteur incontournable, mais responsable, en partenaire privilégié de la négociation souterraine qui sait garder le contrôle sur une situation explosive, tout est bon. La direction confédérale a délibérémment sacrifié un mouvement de grande ampleur et donc certainement des dizaines de milliers de régularisations pour ménager des relations privilégiées avec Sarkozy/Fillon. La direction a mis en avant les critères ségrégationnistes pour les faire passer comme une grande victoire, et tente maintenant de les faire valider par les associations de soutien.
Nous avons largement rendu compte de cette lutte sur ce blog.
Mais nous refusons de parler au passé.
Ce n'est pas parce que la Confédération a décidé de changer de sujet que les sans-papiers ont vu leur sort s'améliorer franchement. Par contre, ils ont bien vu que la lutte payait. Que la détermination de classe, la grève, valaient toutes les négociations de ministère. Et quand on est le dos au mur, quand on n'a plus rien à perdre, quand on voit des expériences qui donnent de l'espoir, et bien qu'est-ce qu'on fait ? Et bien on y va !
Il y a d'abord eu les grèves sous contrôle de la CGT. Puis des grèves qui lui ont échappé, soutenues par SUD et la CNT. Puis des grèves où des sans-papiers ont eu le culot extraordinaire de vouloir diriger eux-mêmes leur lutte. Et puis, des grèves parmi les intérimaires, comme ManBTP alors qu'ils sont quasiment exclus des critères. Des grèves comme Griallet, où la victoire a été obtenue en dehors de tous les cadres négociés souterrainement.
Et ça continue.
La grève début mars à la déchetterie à Val Horizon, qui vaudra curieusement une vidéo officielle sur le site de la CGT, vidéo en décalage avec tout le discours négociateur de la CGT, et qui vise à redorer une image en train de se ternir... pas de référence aux métiers en tension, à la marche de l'économie aux critères ! Francine Blanche presque radicale, on croit rêver. Normal, la CGT doit garder le contrôle, il faut donc de temps en temps se faire voir ! Mais rassurez-vous, tout cela n'était qu'un rêve, cette vidéo a tout aussi curieusement aujourd'hui disparu du site de la CGT remplacée par une déclaration très officielle de la fédé des transports... heureusement que votre blog préféré l'avait capturée à temps, et est heureux de vous présenter ci-dessous !
Et puis il y a la poursuite de la grève de Plus Net à Montreuil, les camarades viennent d'ouvrir un blog, déjà six mois de lutte pour la régularisation. Et puis, il y a la poursuite de la lutte des camarades de KFC.
Et puis, malgré les régularisations de ManBTP (que la CGT essaye misérablement de récupérer après avoir été absente de toute la lutte), il y a le constat que chez les intérimaires, rien n'a vraiment bougé, ce que fait honnêtement la CGT de l'Intérim. Il y a toujours l'occupation de la Bourse du Travail par les sans papiers de la CSP75, abandonnés de tous.
Le conflit des sans-papiers n'est pas du passé ! Partout, dès que les conditions sont réunies, les camarades rentrent en lutte, pour la régularisation de tous, pour faire sauter les critères de ségrégation, le tri sélectif officialisé par Hortefeux et validé par la Confédération. Partout, des militants CGT de classe et bien seuls, tentent de faire vivre l'unité de classe !
Français - Immigrés, une seule classe ouvrière !