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17 mars 2009 2 17 /03 /mars /2009 13:54
Mardi 17 mars 2009
19 mars : c'est Chérèque qui mène la danse

Sept semaines entre le 29 janvier et le 19 mars. Le temps de se préparer, quoi...
Ou peut-être plutôt le temps de laisser retomber la pression...
Le 29 janvier, c'était "la rage", à l'annonce des vagues de licenciements, des premières conséquences visibles de la crise. Pas vraiment une détermination structurée, pas un début de grève générale. Simplement, la colère portée au niveau de la rage. Du rejet de ce monde où on licencie en masse quand les profits augmentent. Quand on voit que les "aides" aux banques et aux industries ne vont servir en fait qu'à payer les actionnaires. La rage de l'impuissance dans un monde où l'ouvrier n'est que "ressource humaine". Où soi-disant, la réussite se mesure à 50 ans à la Rollex au poignet... La "rage", la "haine", exprimée dans les manifestations.
Un tract pour les manifestations du 19 mars

Dans ces manifestations, un tract un peu sur les thèmes de cet article, qui sera diffusé par les militants qui animent ce blog. En .pdf ci contre...




Aujourd'hui, la tension est un peu retombée.
Jeudi, c'est un peu la désillusion. Bon on va y aller bien sûr, parce que quelque part, il faut la réussir cette journée,
il faut pas perdre la face devant Sarko et tous ses larbins. Et même pour une fois, on a les médias avec nous, qui en font la pub de cette journée, ça ne vous surprend pas quelque part ? C'est que la détermination est retombée bien bas.
On peut se gargariser de tous les discours sur l'exemple de la Guadeloupe, il n'y a qu'une seule leçon : là-bas, il y a l'arrière-plan colonial qui pousse à la révolte, et en plus il y a un syndicat de classe et de masse, largement majoritaire, qui mène la danse. Elie Domota, il ne tombe pas du ciel. C'est un dirigeant de l'UGTG, plus de 50% aux prud'hommales, ça vous dit quelque chose ? Evidemment sur la détermination, sur le déroulement et l'organisation de la lutte, c'est pas tout à fait pareil...

Ouaip... C'est ça le souci.
Domota, c'est pas Thibault ou Chérèque. On va pas prendre du vocabulaire ouvrier quelque peu macho, mais il en a, lui. Ou plus exactement, le syndicat qu'il dirige (l'UGTG) est peut-être indépendantiste, mais c'est aussi et d'abord un syndicat de lutte de classe !

Nous ici, en France, c'est Chérèque qui mène la danse...
C'est pour dire où on est tombés...
C'est dimanche qu'on a eu la preuve. Grand Jury RTL le Monde (on a mis le lien, mais c'est pour les masos).
Chérèque y va tranquille "Oui, voilà, les journées c'est pour canaliser le mécontentement, vous savez, autrement ça pourrait exploser de manière incontrôlée". Bon, là, on vous la joue trafiquée, il a pas dit ça exactement comme ça, mais c'est le sens profond, comme on dit !
C'est sûr. Continental, les sous-traitants automobile, les licenciements partout, ça craint un peu. Sarko crache le chômage partiel à 70%, c'est pas pour rien.
Et Chérèque de poursuivre avec des perspectives exaltantes comme le premier mai, une manif à Londres (non, là, franchement, trop fort...), les élections européennes peut-être ?

Alors vous allez me dire, Chérèque, c'est la CFDT et Chérèque, pas de surprises. OK, on est d'accord.
Le souci, c'est que c'est lui qui mène la danse, manifestement. Et la CGT est au cul, ni plus ni moins, syndicalisme rassemblé oblige sans doute.
La Conf n'a rien à dire sur l'après 19 mars. Pourtant le constat est fait, jusqu'à la CE confédérale comme le note F.Dupont dans son introduction : le ras le bol augmente, la situation est mûre... et ce qui compte au final c'est... (allez, devinez, un petit effort ?) la syndicalisation !!! [vous aviez trouvé au moins, j'espère, sinon, vous êtes vraiment des nazes !]
On a simplement en vue une campagne sur l'emploi industriel entre février et juin pour proposer les bons offices des experts économiques de la CGT pour la sauvegarde du capitalisme français... Triste de chez triste... Tellement triste qu'il n'est même pas sur qu'on prenne le temps d'y revenir sur ce blog tellement ça n'intéresse et ne motive pas les militants...

Quelque part, on est mal barrés, mais on le savait déjà. La seule question intéressante aujourd'hui, c'est de savoir si les militants les plus avancés de la classe ouvrière, des travailleurs, de la CGT, seront capables ou pas de rompre avec la collaboration de classe, de la cogestion du capitalisme en crise, de rompre avec leurs directions corrompues, de réfléchir en toute indépendance à "quelque chose" d'autre pour le prolétariat, sans avoir l'esprit enchaîné au marché, à la guerre économique, la compétitivité ou on ne sait quoi...
Un seul enjeu, une seule question. Jamais la question n'a été aussi simple. Jamais la réponse n'a été aussi embrouillée... Et c'est pourtant à cette réponse que tous les articles de ce blog, section par section, tentent de répondre !

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commentaires

P
Avertissement:<br /> Nous ne pourrons pas faire l'impasse de discussions théoriques et les échanges précèdent le montrent comme<br /> l'ont montré les commentaires d'autres articles. Mon commentaire n'étant ... qu'un commentaire je ne peux développer correctement un argumentaire étayant ce qui va suivre.<br /> <br /> Je ne peux que partager les interrogations de Lili et des autres et sans "anti-syndicalisme de principe" et je ne peux que constater qu'ils-elle se situent sur le seul terrain qui doit nous préoccuper réellement; celui de la lutte et de l'union CONCRETE de nos forces:<br /> Une analyse critique du monde actuel (bien souvent limitée aux frontières hexagonales, d'ailleurs) et une dénonciation de structures syndicales archi-pourries ne débouchent au final que sur le constat de notre impuissance si on s'en contente et si la volonté individuelle de transformer le réel ne se concrétise pas collectivement.<br /> Assimiler le syndicalisme de MAINTENANT à une « école de la guerre de classe » est une réduction abusive et simpliste car le capitalisme pour trouver de nouveaux débouchés a non seulement marchandisé la force de travail mais TOUT l'espace humain; il a même envahi l'espace virtuel et a déconnecté valeur d'usage et valeur marchande dans certaines sphères de la production...<br /> Ce qui en découle c'est que les luttes immédiates (l'école de la guerre de classe) dépassent largement la sphère productive pour envahir tout l'espace de la reproduction de la force de travail; cela pose les problèmes de stratégie de manière complétement différente de l'époque de la 1ére boucherie mondiale.<br /> Le capitalisme a provoqué et survécu à deux boucheries mondiales et, sous l'aiguillon de sa dynamique interne, a réussi à s'adapter. <br /> Notre problème n'est pas seulement théorique et organisationnel sinon un super syndicat de classe aurait vu le jour depuis longtemps (je me souviens de LIP et de l'autogestion, piège à... et du syndicat « révolutionnaire » des années 70, la CFDT!) ;<br /> Il est temporel!!!<br /> Nous appliquons des recettes du passé (bonnes ou mauvaises, là n'est plus la question) à une réalité constamment en devenir et les crises déclenchées par la fin du cycle d'accumulation dans les années 80 n'y change rien bien au contraire; elle ne fait qu'aggraver notre décalage horaire!<br /> Le mouvement prolétaire a trouvé, par le passé, des formes d'organisation adaptées à la réalité de son époque; le syndicat en est une; plutôt que de perpétuer ces formes pourquoi ne pas simplement faire de même; de nouvelles formes ont surgi des mouvements récents; que ce soit des collectifs ou des réseaux, ils correspondent à la fragmentation et à la diversité des attaques de l'ennemi; l'ennemi est toujours le même mais les champs de bataille se sont multipliés jusqu'à gagner tous les espaces de l'activité humaine. La véritable question à mon sens est de savoir si nous avons la capacité et surtout la volonté de coordonner ces champs de bataille sans les gangrènes idéologiques que d'aucuns nomment idées politiques. -pj49-
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M
EFFECTIVEMENT, je n'ai pas parlé de quiter le terrain et il est hors de question de le laisser aux bourgeois. je ne croix pas non plus à l'impuissance, sinon je ne m organiserais pas.<br /> je pense aussi que le syndicalisme est la première forme d'organisation collective, l école de la lutte des classes et que les travailleurs ont en besoins, ca nous est vital.<br /> mais à l heure actuelle les gens se rendent bien compte de qui sont ces ennemis. ils se rendent compte qu ils sont trahis, qu on les inorganise.<br /> et nous on veut les faire rentrer!!!!sans aucune illusion, nous ne les renverserons pas dans cette structure.<br /> préparer l avenir d'accord, je le comprend......mais on est bloqué.<br /> soi nous devons construire une autre structure, et je sais l énergie qu il va falloir déployer, ou utiliser le terrain différemment......je sais pas je sais plus.....?
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L
Que ce soit moi, Yves ou MB, il me semble que personne ici ne vire dans l'anti syndical, ni que personne ne remet en cause la nécessité de s'organiser et de mener la lutte des classes, ....<br /> Par contre, ce que nous remettons clairement en cause, ce sont justement les syndicats, et en particulier la CGT, qui eux ont belle et bien abandonné la lutte des classes et qui ne portent aucun projet alternatif (comme tu le dis très bien dans ton dernier article Eugène).<br /> <br /> Alors poser la question de s'organiser autrement, ailleurs, de manière indépendante et démocratique me semble encore une fois plutôt légitime. Tous les arguments que tu avances Eugène, je les connais bien pour les avoir partagés, et y avoir cru, mais aujourd'hui, je ne sais plus car quand on fait l'analyse que tu fais dans ton dernier article, on peut très bien en tirer d'autres conséquences que les tiennes, et apporter d'autres réponses.....<br /> <br /> Comme tu dis, il n'y a pas d'illusion à avoir, les dirigeants syndicaux sont clairement des bourgeois à combattre, et je ne sais pas si c'est en restant dans la même organisation qu'eux que nous permettrons la rupture des militants combattifs d'avec le réformisme. D'ailleurs, peut être que des militants ont encore beaucoup d'illusions, mais ils ont aussi nombreux à les perdre assez rapidement en ce moment.<br /> Pour mener la lutte contre ces traitres à la classe ouvrière, il faut être nous même organisés, et pas seulement quelques militants politiques, mais l'ensemble des militants qui partagent la même vision du syndicalisme de classe et de masse.<br /> Malgré nos tentatives, nous faisons le constat qu'à l'intérieur des syndicats existants, nous n'y arrivons pas, alors pourquoi refuser d'envisager le fait de le faire à l'extérieur????? Je ne dis pas que c'est simple, ni que ça se ferait du jour au lendemain, car la question de l'organisation se pose aussi, mais de manière différente.<br /> Je dis simplement que la lutte de classe ne se mène pas en silence, ni en douceur, et qu'à moment donné, il va bien falloir assumer la rupture d'avec le réformisme pourri et de cogestion!!!!! Sinon, à quoi ça sert tout ça?????<br /> <br /> <br /> Si « la question du syndicalisme c'est pour beaucoup celle de la première résistance collective aux exploiteurs, aux empiètements du capital », encore faut-il avoir des syndicats qui résistent, au lieu de collaborer...Je ne crois pas que la question de la lutte des classes soit à voir selon des contextes locaux, et pour moi, ce qui est principal aujourd'hui est bien la construction d'un syndicalisme de lutte de classe et de masse.<br /> <br /> Je crois que les militants politiques ont beaucoup à apporter par leurs expériences et leurs analyses, mais qu'il faudrait qu'ils apprennent réellement à nous écouter et à remettre en cause leur ligne et leur tactique, qui, si elle était si juste, parlerait un minimum d'elle-même....et ils ne devraient pas avoir peur de débattre et oser enfin remettre en cause leurs certitudes....<br /> <br /> <br /> <br /> Lili
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M
ca fait 1 ans que je suis à la cgt, et je me pause aussi la question de notre intervention.quels sont les récoltes que nous avons et que nous semons.......la cgt nous reconnait le travail de terrain comme l a dit lili, et normal nous le faisons avec coeur, sacrifice, mais au bénéfice de thibaut et ses réformistes bourgeois. il me semble aussi que nous travaillons pour l énnemis : nous cotisons pour les enrichir, nous leur ramenons des gens pour les manifs, nous syndiquons POUR L ENNEMI.<br /> ces syndicats ne sont plus depuis longtemps pour les travailleurs, les prol.....cet organe est tellement pourri de l intérieur (je ne parle pas des militants biensure). mise à part nous épuiser, meme avec la force de notre rage, je pense qu on se plente aussi dans notre tactique.quand on est plus sur de notre strtégie on perd de la force, et il me semble que c est ce qu il se passe. on nous garde dans ces structures tant que nous ne sommes pas offensif, puis on fini comme la CGT-E...ou autre sindicat. est ce que nous leur donnons pas le battons pour nous faire battre???nous nous auto régulons dans dans ces structures,pour ne pas dépasser le bordeur-line. combien de temps allons nous nous contenir? je ne nie pas le travail des camarades à l intérieur, je pense savoir à quel pris ils le font.<br /> <br /> j ai 24 ans, et je me vois mal organisée à la cgt jusqu a ma retraite (lol, y en aura plus!!!)et continuer de faire la pub pour eux.......qui ne les défend plus! Nous y militons , faisont rentrer nos contacts sur nos pratiques.;les bénèf c est pour eux.Ils nous contiennent et nous jouons le jeu (a degrés différent).on s'épuise.<br /> il faut réfléchir à une autre intervention.<br /> MB
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E
<br /> Salut MB,<br /> Si nous limitons notre vision du monde au syndicalisme et à la lutte, c'est sur, on est morts, et on ne fait que leur préparer la soupe, comme tu le dis. Toute la question est de savoir, dans la<br /> lutte des classes, comment on prépare l'avenir, syndicalisme ou pas.<br /> Et néanmoins, dans toutes les grosses entreprises, le syndicalisme, c'est carrément obligé pour se défendre collectivement, c'est une école de formation, une école de la guerre de classe, c'est dans l'affrontement quotidien qu'on s'arme pour un autre monde !<br /> La question n'est pas de s'épuiser, de passer toute son énergie à ça. Ca ne sert à rien. Mais abandonner le terrain aux bourgeois, c'est carrément impossible, et ce n'est pas que bosser pour<br /> Thibault, c'est vital, pour nous ! Et c'est notre crédibilité, notre légitimité par rapport à nos collègues qui est en cause...<br /> Après, pour tous les camarades éparpillés dans les toutes petites boîtes, ça demande à être réfléchi, c'est sûr, inscrit dans un projet plus large et qui tient la route !<br /> Mais attention à ne pas tomber dans le travers anti-syndical par principe, d'ailleurs défendu par certains courants, c'est d'une autre<br /> manière se condamner également à l'impuissance<br /> <br /> <br />
L
Sur ce blog, nous sommes beaucoup à être d'accord, à critiquer le syndicalisme de cogestion, la collaboration de classe, les trahisons de toutes les centrales syndicales qui au final comme le dit très bien Yves ne sont pas autres choses que des soupapes qui servent à nous contenir, nous et notre rage, nous et notre révolte. Les militants qui animent ce blog nous font partager leurs expériences, leurs analyses, et nous permettent ainsi de faire part des nôtres, et de débattre. C'est bien, ça permet de ne pas se sentir isoler, et tant bien que mal de ne pas nous perdre dans la lutte des classes, parsemées d'embuches.<br /> Mais cela fait déjà un moment que je m'interroge et en lisant la lettre d'Yves je me demande d'autant plus jusqu'où nous allons les laisser aller, les dirigeants syndicaux comme les patrons. Je sais bien que je ne suis pas la seule à me le demander, mais là j'aimerais vraiment qu'on me réponde, qu'on en débatte, que faisons nous dans ces syndicats collabos jusqu'à la moelle? <br /> Je sais aussi que les syndicats, et en particulier la CGT, regroupent beaucoup d'ouvriers, de prolos combattifs, honnêtes, prêts à se battre, et que nous sommes beaucoup à vouloir construire un syndicalisme de classe et de masse, réellement indépendant et démocratique. Je sais aussi, malgré mon jeune âge, que le combat contre les bourgeois à l'intérieur des syndicats est difficile, que nous sommes minoritaires, et qu'il ne faut pas se décourager, car la lutte est longue et le chemin sinueux. Certains militants y sont depuis trente ans dans la CGT, et ils le savent mieux que moi.<br /> Tout cela je le sais, je l'ai appris en luttant et en militant.<br /> Par contre, j'aimerais savoir en quoi le fait de rester aujourd'hui dans ces syndicats aussi pourris aident la classe ouvrière, surtout si nous sommes incapables de créer un véritable rapport de force???? Il me semble que l'opposition n'a jamais été aussi silencieuse et inorganisée qu'actuellement, que les exclusions de structures et les départs individuels se multiplient (même si c'est loin d'être nouveau), et que beaucoup de militants, comme Yves, finissent tout simplement par être écœurés et ne préfèrent rien faire plutôt que de collaborer à ce massacre...J'espère qu'on ne me dira pas que ceux qui comptent, ceux sont ceux qui restent, qui résistent, car pour moi, tout le monde compte, ceux qui sont organisés comme ceux qui ne le sont pas ou plus. En tout cas, ceux qui comptent, ce sont ceux qui font partie de ma classe et qui aujourd'hui s'en prennent plein la gueule et qui se font littéralement tourner en bourrique. Car on aura beau le dire et le crier haut et fort que ce sont des collabos, qu'on savait qu'après le 19 mars, il n'y aurait rien, on y est quand même tous allés......On a ainsi montré à nos patrons qu'on était des gens responsables, qu'on savait terminer rapidement une grève, et à nos dirigeants syndicaux que malgré notre colère, on était bien obligé de faire ce qu'il nous disait. Et comme on y était allé le 29 janvier, on ira à la prochaine.....Pourtant, on était beaucoup à espérer que la grève serait reconduite, que ce ne serait pas encore une journée de salaire en moins pour rien, car quitte à perdre du fric, mieux vaut savoir pourquoi....La grève n'est pas un jeu, mais une arme, à condition de savoir l'utiliser intelligemment, et pour servir nos intérêts.<br /> Je ne sais pas, je n'ai pas de solution toute faîte, mais je me demande si nous ne ferions pas mieux de tous rendre nos cartes, de crier haut et fort que nous ne sommes ni des chiens, ni des moutons, que nous ne voulons plus engraisser les bureaucrates comme les patrons, et pour une fois compter sur nos propres forces!!!!!<br /> Le réformisme, la cogestion et toutes ses conneries nous ont fait tellement de mal que nous sommes aujourd'hui incapables de nous y retrouver, et j'ai l'impression qu'à vouloir servir notre classe, on sert surtout celle d'en face.... Et honnêtement, n'étant pas organisée politiquement, je ne sais pas si je tiendrai encore longtemps dans la CGT. Tu me diras, ce ne sera qu'un départ de plus, et une chieuse de moins pour l'UD d'ici, même si malgré toutes les critiques qu'ils peuvent nous faire, ils nous reconnaissent certaines qualités, et en particulier celle d'être sur le terrain, pendant qu'ils boivent le café dans leurs beaux bureaux!<br /> <br /> Lili
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P
Le gros soucis c'est que les gens sont mobilisés et c'est pas un "rituel" tous les deux ou trois mois qui va continuer de les canaliser. Sûr que les copains de Guadeloupe ça les fait bien marrer .........!<br /> Par contre la situation est grave et sous pression et personne ne veut prendre l'engagement de gravir un étage de plus dans la contestation.<br /> Les manifs du samedi, bof "on a autre chose à faire...". Maintenant la "fête du travail - 1er mai" ça fait plus partie d'une autre époque ! Plutôt ancien combattant.<br /> Aujourd'hui c'est plutôt la "fête du chomedu" et de la crise qu'il faudrait instaurer. Le jour de la colère et de la haine !<br /> <br /> Quand on regarde la composition des deux dernières manifs , le syndicalisme a un regain, un renouveau à en tirer, c'est le moment, mais j'ai bien peur que l'on passe à côté (comme d'hab !). <br /> Je pense également que de ce fait nos syndicats ne se positionneront réellement que pour emboiter le pas à une prise de pouvoir de la rue, le jour où ça va péter. Mais c'est malheureusement pas une organisation syndicale qui tirera vers l'avant. Pour l'instant c'est mal barré !
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S
Je suis d'accord ave"c toi les copians et copines de Solidaires auraient dû partir de cette intersyndicale qui sentait déjà le sapin<br /> Je ne comprends pas qu'on ait pu signer ce texte merdique <br /> Mais là où je ne te suis pas c'est quand tu mets en question notre côté "alternatif" je te trouve de mauvais foi, nous n'avons rien à prouver de ce côté là<br /> Victoria Sud Education 59/62
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Y
Lettre à Monsieur Thibault<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> j’ai longtemps hésité avant d’écrire cette lettre. Et puis je me suis dis qu’il était normal vu le temps que je leur ai consacré, que remonte pour une fois mon avis auprès des instances syndicales de ce pays.<br /> <br /> Depuis plusieurs décennies j’ai été de toutes les journées de mobilisation, de toutes les grèves, de tous les défilés. Au désespoir de ma famille j’ai passé des dimanches en car pour des manifs à Paris, rogné sur les vacances à cause des jours de grève non payés, perdu des soirées à avaler la « messe venue d’en haut » dans des réunions syndicales… bref j’ai toujours été un de ces 3 millions de français qui hier encore vous ont suivi dans la rue.<br /> <br /> Des guéguerres syndicales j’en ai connu, des trahisons aussi, des syndicats qui vont signer dès les premières propositions (comme la CFDT en 2003, où à l’époque j’avais rendu ma carte) aussi, mais que tout un mouvement syndical décide de saborder le navire, cette fois-ci ça en est trop !<br /> <br /> Parce qu’effectivement, en refusant malgré les nombreux appels de la base de reconduire rapidement la grève, vous sabordez le navire syndical. Vous savez comme moi qu’une grève ça se construit. Par contre il semble que vous ayez oublié qu’il faut battre le fer quand il est chaud.<br /> <br /> Alors qu’allez-vous décider le 30 mars ? De faire du 1er mai : un « 1er mai offensif » dans une stratégie globale défaitiste ? C’est quoi être « offensif » quand on court à sa perte ? Y courir encore plus vite ?<br /> <br /> Pourtant vous connaissez comme moi le calendrier syndical. Et vous savez qu’à l’approche de l’été les gens sont plus durs à motiver. Vous savez qu’un gouvernement ne tient jamais plus facilement qu’à l’approche de la trêve estivale. Malgré tout ça, rien à faire, vous vous forcez à retenir la grogne sociale.<br /> <br /> Et vous repoussez de 10 jours. Pourquoi ? Que se passera-t-il dans 10 jours ? Est-ce que les vaudous syndicaux auront sacrifié quelques volatiles pour lire dans leurs viscères l’avenir à donner à la lutte ? De nouveaux sondages Ifop-Parisot vous auront donné quelques garanties chiffrées ? 3 millions de manifestants, n’est-ce pas la plus belle garantie chiffrée ?<br /> <br /> Pourtant la Guadeloupe venait de nous donner une belle leçon. Tous les cortèges se retrouvaient dans ce récent exemple victorieux. Retrouver le chemin des victoires, punir le mépris du gouvernement et du patronat, on tenait une vraie revendication comme on n’en avait pas eu depuis longtemps !<br /> <br /> Alors je vous le dit : moi qui avait passé mes dernières semaines à motiver mes collègues, moi qui en ait parlé à toutes mes connaissances en leur soutenant « Il se passe un truc », moi qui était enthousiaste comme un gamin hier soir, je rends aujourd’hui mes cartes à vos 8 organisations syndicales (et même à SUD qui sous des dehors d’alternative n’a pas le courage de quitter la table de peur d’être privé du digestif au salon…).<br /> <br /> Je ne vous rends pas ma carte de syndiqué, celle-là ça fait longtemps que c’est fait. Je vous rends ma carte de gréviste ainsi que celle de manifestant.<br /> <br /> Parce que tant qu’un syndicat ne m’aura pas remontré qu’il peut être autre chose qu’une soupape sociale contenant le mécontentement des populations, je n’en ai plus besoin. Elle a certes un petit côté historique qui me donne toujours un pincement au cœur mais elle pue la trahison et j’ai peur qu’en la gardant on m’accuse un jour d’avoir collaboré à la société qu’on nous prépare pour demain.
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Y
bla-bla
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T
Entièrement d'accord avec cet article que je m'empresse de mettre sur mon blog.
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