La quasi-totalité des salariés de l’usine Plastic Omnium St Romain, sous-traitant de Renault Sandouville est en grève depuis le 9 février dernier. Ce sont plus de 200 salariés qui refusent la misère qui leur est octroyée comme indemnité de départ, l’usine devant fermer en juin prochain.
Comme conséquence de cette grève, l’usine Renault est à l’arrêt ainsi que deux autres sous-traitants puisque tout fonctionnant selon le principe du flux-tendu, les matériels fabriqués habituellement par les travailleurs de Plastic Omnium n’arrivent plus.
Les syndicats ont installé un barrage à l’entrée de l’usine et très peu de salariés entrent (ce sont principalement quelques « jaunes » proches de la direction). La ronde des huissiers venus constater que la « liberté du travail » n’était pas respectée a commencé.
D’ailleurs, une première assignation en justice est tombée contre 30 salariés. Devant l’ampleur du mécontentement suscitée par cette tentative de pression juridique, la direction a fait marche arrière et retirée son assignation…
Pour le moment, la mobilisation ne faiblit pas. Les camarades sont particulièrement décidés. Il faut dire que pour la plupart, ils ont été embauchés à l’ouverture de l’usine dans les années 80. Aussi, ayant la quarantaine aujourd’hui dans une région où les emplois industriels sont dévastés, ils savent qu’il sera très difficile de retrouver un emploi.
« On n’a plus rien à perdre » affirme un salarié tandis que la presse locale titre « Plastic Omnium entame une grève illimitée. Bras de fer chez Plastic ».
Le 17 février avait été décidé de faire un « barbecue » géant où tous les syndicats CGT de la région étaient invités. De nombreuses délégations étaient présentes. C’est évidemment une excellente chose pour le moral de grévistes que de sentir la solidarité des autres mais cela ne remplace pas l’action réelle d’une grève interprofessionnelle illimitée avec occupation des entreprises.
D’ailleurs le secrétaire général de l’UD 76 qui a pris la parole a bien parlé de soutien à la grève mais c’était principalement vis-à-vis des travailleurs et de la population de la Guadeloupe (ce qui est nécessaire mais largement insuffisant vis à vis de nos camarades des Antilles). Pour le reste, il faudra s’en remettre à la réunion des syndicats avec Sarkozy et certainement au 19 mars prochain. Comme quoi, nous avons du souci à nous faire et tant que n’existera pas un front des travailleurs combatifs (et un véritable parti) menant la lutte des classes et bien, le patronat aura encore de beaux jours devant lui.
Tout message de soutien peut être envoyé à l’adresse suivante :
Ludo.mius@orange.fr ou Cgt.harfleur@wanadoo.fr