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14 février 2009 6 14 /02 /février /2009 19:59
Samedi 14 février 2009
Mobilisation interprofessionnelle dans le Nord Pas de Calais

Dans un article précédent, nous notions la difficulté de "suivre" la journée de grève générale du 29 janvier, avec le délai proprement incroyable de 7 semaines posé par les Confédérations pour se rebouger un peu - histoire sans doute de ne pas risquer de s'embarquer dans quelque chose d'incontrôlé, comme en Guadeloupe et dans les colonies...
Cela dit, la tension est toujours là. Les nuages s'accumulent, dans l'éducation et la recherche, l'automobile où de nouveaux plans sont annoncés, dans la vente par correspondance et maintenant dans le secteur social avec la remise en cause de la fameuse "Convention de 1966", base des avantages sociaux dans ce secteur.
Et dans l'ensemble de ces secteurs, comme souvent par "tradition historique" de classe, le Nord Pas de Calais est en pointe. On avait déjà relevé l'ampleur de la mobilisation à Douai des travailleurs de l'automobile le 18 décembre, l'ampleur des manifestations le 29 janvier, et à nouveau aujourd'hui la région montre sa singularité.

Autour du 29 janvier s'est constitué un collectif avec un "appel militant" aux syndicalistes et non syndiqués pour résister à l'exploitation, pour l'après 29.
On retrouve dans cet appel un contenu similaire à "La lettre ouverte de masse aux états-majors syndicaux" dont nous avons déjà souvent parlé :


"Et nous syndicalistes avec les salariés, les retraités, les chômeurs, les jeunes nous en avons assez d’être baladés de journées d’action en journées d’action éclatées et sans continuité …
Faute d’une riposte généralisée, le gouvernement fera  passer toutes ses contre-réformes…
Et  ça, nous ne l’acceptons pas !

Aussi nous appelons l’ensemble des directions syndicales et les salariés qu’ils soient du public ou du privé, à tout mettre en œuvre  pour  faire converger les mécontentements et  fédérer les revendications; Pour faire front tous et toutes ensemble et en même temps, de façon prolongée (...)"


Bien raison de refuser d'être "baladés", ras le bol, plus que ras le bol ! Et d'un autre côté, cet "appel" aux directions syndicales... Comme si elles pouvaient faire autre chose que ce qu'elles font. Comme si on pouvait "pousser" en quelque sorte des réformistes convaincus et parfaitement incrustés dans les rouages de l'Etat capitaliste d'organiser la riposte. Comme si les directions syndicales étaient autre chose que les représentants de la bourgeoisie dans nos rangs... Comme si des bourgeois pouvaient organiser un combat de classe...

Mais bon. Sans doute est-ce l'état actuel du syndicalisme combatif, cette incapacité à rompre, à prendre son autonomie, à prendre ses affaires en main pour tracer son propre chemin en toute indépendance du capital et de ses larbins... Rajoutons que les militants à la tête de ces diverses initiatives n'y sont pas pour rien, en empêchant cette rupture, et en gommant tous les affrontements trop marqués. Quand ils ne se bouffent pas entre eux, pour des querelles minables de pouvoir alors qu'ils défendent en fait la même chose - saluons à ce propos la métallurgie CGT du Nord Pas de Calais qui participe à toutes les initiatives positives, d'où qu'elles viennent.

Quoiqu'il en soit, une série de manifestations est organisée dans cette région, à peine Sarkozy aura-t-il reçu nos réformistes indécrottables, sans attendre encore un mois un point de vue sur cette rencontre dont le résultat est déjà connu ! Et ça, c'est positif !
Aussi, plusieurs appels sont en cours :
- le 16 février à Lille, 14h30 Porte de Paris, avec l'Education Nationale
- le 19 février, grosse journée de mobilisation qui commence à 10h30 à Valenciennes (devant la sous-préfecture) à l'appel de la métallurgie (voir le tract de l'USTM ICI), du social et de la VPC. Et se poursuit à 14h sur la Grand Place à Lille avec les travailleurs du social.
Participons activement à tous ces rassemblements, pour construire un syndicalisme de classe digne de ce nom, débarassé de tous ces "lieutenants ouvriers du capital" (pour reprendre une formule de Lénine) qui prétendent parler en notre nom dans les directions syndicales confédérales !

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commentaires

L
À 10 h 30, au pied de la sous-préfecture, se trouve un florilège de drapeaux ornés des sigles des syndicats présents. Premier objectif rempli pour les organisateurs. Les sections CGT des métallos de toute la région ont envoyé un grand nombre de représentants : les dresseurs de Bombardier Crespin, Renault Douai, Arcelor Dunkerque... En revanche, numériquement, on semble loin des 2 000 à 3 000 personnes annoncées. Au moment où partira le cortège, les manifestants sont estimés à 1 200. « Le cortège est parti trop tôt », explique Jean-Pierre Delannoy, représentant de l'USTM CGT pour le département du Nord. Effectivement, au fil de la marche, qui s'est terminée à la gare, le cortège s'est allongé pour atteindre 3 000 participants, selon les organisateurs, satisfaits. Pour les métallos, les revendications sont simples : « Zéro licenciement, zéro suppression de postes, zéro suppression d'emploi. » Entre les banderoles, sur lesquelles on peut lire « Aux riches de payer leur crise » ou « SMIC à 1 600 E », Pascal, de Renault Douai, estime que le gouvernement « transforme la France en tiers-monde. » Cauet, d'Arcelor Dunkerque, reconnaît être pour l'instant épargné par la crise, mais il est inquiet pour l'avenir. « On fournit essentiellement l'industrie automobile. Donc on ne va pas tarder à être frappés par le chômage partiel. » Inquiets, les profs et les étudiants le sont aussi. Les suppressions de postes, la réforme des universités et des méthodes de recrutement des enseignants ont réuni un grand nombre de manifestants, près de la moitié du cortège. Ont notamment été remarqués les délégations du lycée d'enseignement professionnel Léonard de Vinci, à Trith-Saint-Léger, dont plusieurs filières hôtelières doivent être supprimées l'année prochaine et les enseignants et étudiants de l'université de Valenciennes. Généralement discrets, ils étaient hier nombreux et brandissaient des pancartes sur lesquelles était inscrit « Valérie, on n'en veut pas de ta réforme ». Le défilé s'est terminé à midi, sur les voies de la gare de Valenciennes, ce qui n'a pas manqué d'affoler la police, même si aucun incident n'est survenu, hormis quelques retards de trains et TER. « Nous l'avons décidé en cours de cortège », confesse Jean-Pierre Delannoy, précisant que « les métallos souhaitaient exprimer leur colère d'une manière plus forte. » Scandant, depuis le début de la manifestation, « Nous sommes tous des Guadeloupéens », ils ont rejoint Lille dans l'après-midi pour défiler aux côtés des salariés de la vente par correspondance et du secteur sanitaire et social.<br /> <br /> À ce sujet, Jean-Pierre Delannoy estime que « ce qui se passe aux Antilles a un écho très fort », en particulier la mort du syndicaliste Jacques Bino, « qui va mettre la pression sur le gouvernement et les confédérations les plus timides ». Il rencontrait hier soir à Lille toutes les organisations dans le but de créer un collectif intersyndical. •
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P
le collectif de militants CGT, FSU, SUD appelle à un rassemblement en soutien aux travailleurs Antillais en lutte le samedi 21 févier à Lille, 15h Place de la République ( un précédent rassemblement a eu lieu le 14)<br /> <br /> Le collectif soutient également l'appel à la grève le 19/2 des travailleurs concernés par la CCN66 (rassemblement 14h Grand Place à Lille)
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G
Le gouvernement prépare une réforme de la justice des mineurs. Nous sommes un groupe pluridisciplinaire qui voulons témoigner de la complexité de ces questions et peser, avec vous, dans le débat qui va s’ouvrir :<br /> <br /> http://quelfuturpourlesjeunesdelinquants.fr
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