Nous publions un tract de la CGT diffusé aujourd'hui à l'usine PCA-Aulnay, qui dénonce la connivence entre le patron de l'entreprise donneuse d'ordre et celui d'un sous-traitant, qui fabrique les sièges.
Tract qui fait positivement le lien de la lutte pour l'emploi de tous les salariés de la filière automobile, tous ensemble, fixe et intérimaires, PSA et sous-traitants réunis dans une même lutte. Cela dit, plusieurs formules font grincer des dents - et elles sont justement en gras !
- Mettre les cadres et les ouvriers à égalité, sans aucune réserve, est-ce bien raisonnable ? Non pas que les cadres ne soient pas également victimes des restructurations, mais on n'oublie pas aussi vite que ce sont nos chefs dans les ateliers et sur les chaînes, ceux qui jour après jour font appliquer la dure loi de l'exploitation. Alors, on veut bien les plaindre un peu, mais leur sort n'a rien à voir avec le nôtre, ni au boulot, ni au chômage - et il faut le dire.
- "Exiger le contrôle réel des comptes de l'entreprise", ça veut dire quoi ? Ca veut dire que le patron triche, qu'on va le prouver par les chiffres et pouvoir donc proposer une bonne gestion honnête et raisonnable ? Mais avec ou sans tricherie, l'exploitation et la dure vie de l'ouvrier sont les mêmes. Proposer ce mot d'ordre c'est détourner la colère ouvrière de sa cible véritable, l'exploitation, les bourgeois et ministères capîtalistes, cette société barbare. C'est laisser croire que c'est dans les comptes que se trouve la solution à nos problèmes. Ce qui est évidemment archi-faux, dit comme ça c'est évident...
- Enfin, affirmer que "les profits doivent servir à maintenir les emplois" est pour le moins étrange... Les "profits", c'est le fruit du travail de l'ouvrier, de son exploitation. Faire le lien entre emploi et profit, c'est quelque part admettre que s'il n'y a plus de profits (les perdants de la guerre économique, par exemple), perdre son emploi c'est normal ??? L'emploi se défend sans condition, du seul point de vue de nos intérêts d'ouvriers : un emploi pour vivre et faire vivre sa famille. Avec ou sans profit. Avec ou sans guerre économique. Avec ou sans marché capitaliste. Avec ou sans concurrence. Ca ce ne sont pas nos affaires, ce n'est pas nous qui sommes aux commandes de cette société, ce n'est pas à nous d'en être la chair à canon et de payer les pots cassés.