Nous avions relevé le silence syndical lors de la dernière manifestation du 3 janvier dernier.
Peu à peu (fin des vacances...?) les directions se réveillent, alors que partout les UL, syndicats commençaient à bouger en solidarité avec le peuple palestinien, côte à côte français et immigrés contre l'impérialisme et notre propre gouvernement : "Israël assassin, Sarkozy complice !"
La Confédération CGT vient de sortir un communiqué pour appeler aux prochaines manifestations du samedi 10 janvier, communiqué réduit au "minimum syndical" pour une paix juste et durable, tout en renvoyant dos à deux les deux parties en début de communiqué, parallèle scandaleux qui prétend mettre à égalité oppresseurs et opprimés...
Les discussions dans les syndicats, les UL vont bon train et on voit à la fois la colère parmi les syndiqués, et les réticences à manifester massivement par peur de "faire le jeu des islamistes".
Tout d'abord, il faut choisir son camp, et l'argument des islamistes, comme celui du voile en d'autres temps, a bon dos pour justifier toute absence de mobilisation. Ensuite, les manifestations de samedi dernier ont montré à l'évidence l'existence d'un affrontement feutré pour la direction des cortèges, où le courant intégriste a été marginalisé, tant dans les mots d'ordre que dans la participation massive.
Tous les syndicalistes de classe doivent sans hésitation aucune se jeter dans la bataille, pour montrer à tous nos collègues, français ou immigrés, quelle que soit leur origine, que ce combat est le nôtre, celui des exploités, du peuple, des prolétaires contre les exploiteurs et assassins internationaux. C'est la meilleure manière de construire un syndicalisme de classe vivant, véritablement internationaliste et anti-impérialiste.
Par ailleurs, nous prenons connaissance par le site Bellaciao (sans avoir pu le vérifier par ailleurs), d'un communiqué de la FGTB Wallone qui est au contraire de celui de la CGT française particulièrement clair, net et sans bavure, tant sur la description de la situation que sur les liens internationaux. Et nous sommes heureux de constater que ce communiqué reprend l'idée du boycott de la Histadrout, syndicat sioniste israélien, pour au contraire soutenir le syndicat palestinien. Nous savons critiquer le réformisme syndical, nous savons aussi saluer des prises de positions qui font honneur au mouvement ouvrier international, même si nous ne nous réclamons pas du tout du "droit international" dont nous savons bien ce qu'il vaut !
Au moins 635 tués. Plus de 2.900 blessés. Le bilan macabre - le plus sanglant depuis 1967 - d’un massacre programmé depuis 6 mois par le gouvernement israélien s’alourdit chaque jour. L’ambassadrice d’Israël, Tamar Samash, déclarait à la RTBF lundi matin, concernant la préparation de l’offensive, « qui veut la paix se prépare à la guerre ». Nous dirions plutôt, face aux faits, « qui veut la guerre ne préparera pas la paix ».
Tout d’abord, rappelons qu’Israël viole impunément, et avec l’appui tacite des Etats-Unis et de l’Union européenne, les articles 49, 53, 147 et 146 de la 4ème Convention de Genève de 1949, ratifiée par 194 Etats, dont Israël. Par ailleurs, Israël nie également l’arrêt rendu par la Cour internationale de Justice en 2004 contre la construction du mur et l’implantation des colonies.
Or, depuis plus de 40 ans, Israël n’a cessé d’implanter des colonies. D’occuper les territoires en étranglant ses accès. Les check-points se multiplient ; le mur segmente les terres cultivables et enferme les Palestiniens dans une « prison à ciel ouvert », transformant chaque passage en une suite d’humiliations et de frustrations toujours accrues. Dans la Bande de Gaza, l’accès aux denrées alimentaires de base, aux fournitures de soins de santé et au carburant est bloqué par un embargo dont le résultat est que 70% de la population manque de nourriture et 46% des enfants souffrent d’anémie aiguë.
Le cessez-le-feu de juin 2008 ne s’est pas accompagné de la levée de l’embargo sur Gaza. La trêve allait donc, de nouveau, dans un seul sens. Quels que soient les enjeux de cette offensive, ils constituent une infraction flagrante et massive du droit humanitaire international. Pendant ce temps, les Etats-Unis participent à raison de 2,5 milliards de dollars par an au financement de l’occupation israélienne, multipliant les accords de collaboration militaire ; l’UE décide de revaloriser ses relations avec Israël après avoir sanctionné économiquement les Palestiniens suite au résultat des dernières élections. Quelle meilleure façon d’enterrer le droit international ?
Face à cette situation tragique, qu’en est-il du devoir syndical ?
Le PGFTU (Palestinian General Union of Trade Unions) a déjà pris position publiquement, à de nombreuses reprises, contre les tirs de roquettes « Kassam » du Hamas sur Israël ; par contre, le syndicat israélien Histadrut n’a jamais condamné les exactions commises par l’armée israélienne sur les territoires palestiniens.
Aujourd’hui encore, alors que le gouvernement est en train de transformer Gaza en un véritable cauchemar pour ses habitants, le silence total d’Histadrut en dit malheureusement long.
L’Interrégionale wallonne de la FGTB recommande, si le syndicat israélien ne prend pas ses responsabilités politiques en condamnant immédiatement les massacres, qu’il soit écarté de toute instance syndicale internationale.