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27 avril 2006 4 27 /04 /avril /2006 06:17
Jeudi 27 avril 2006
Intervention (censurée) de S.Piedplat au 48ème Congrès et lue au rassemblement de Lille
Chers Camarades,

Depuis les origines du capitalisme, la classe ouvrière lutte contre son exploitation. La CGT a pour objectif d’organiser cette lutte spontanée en une lutte générale, une lutte ordonnée qui ne s’arrête pas aux conséquences de l’exploitation capitaliste mais s’en prend aux causes, camarades !

Dans ce contexte actuel de régression généralisée – pour la première fois depuis un siècle, les générations actuelles ont un niveau de vie plus bas que celles qui les ont immédiatement précédées – les travailleurs doivent dresser résolument un front de résistance.

Ce front de résistance doit être un front uni, ce qui signifie que la CGT, force motrice de cette résistance, doit rechercher l’unité la plus large possible avec les autres organisations syndicales.

Mais cette unité doit être une unité de combat, basée sur des positions claires de résistance contre les attaques des capitalistes et des gouvernements à leur service, et non pas sur des positions d’acceptation partielle de ces attaques sous prétexte de les limiter. L’unité doit toujours se construire à partir des revendications et non être une simple unité de principe « entre organisations ».
  • 2001, attaque du capital contre les retraites par répartitions dites « complémentaires », revendication défendue par la CGT : « retraite solidaire »
  • 2003, attaque du capital contre la retraite du régime général, revendication défendue par la CGT : « retraite choisie »
  • 2004, attaque du capital sur la sécurité sociale et les droits fondamentaux du droit au travail, revendication défendue par la CGT : « sécurité sociale professionnelle »
  • Attaques incessantes contre l’emploi et les salaires, revendication défendue par la CGT : « nouveau statut du salarié »
L’unité au sommet, avec des « revendications » construites au sommet nous a conduit d’échecs en échecs.

2006, lutte contre la loi Borloo, le CNE, le CPE, la jeunesse nous a remontrée la voie à suivre. Une lutte de neuf semaines sans compromission avec grèves et occupations des universités et lycées, avec pour seul slogan « retrait ».

Résultat une victoire, même si elle est partielle, contre un gouvernement soit-disant inflexible.

Ceci n’a rien du hasard. La détermination populaire contre la régression sociale s’est exprimée régulièrement depuis l’intégration Européenne, le traité de Maastricht, l’Euro.

La colère, la révolte contre l’offensive anti-sociale et le mépris du pouvoir sont si profonds qu’il a été possible de gagner le retrait du CPE, continuons le combat pour l’abrogation définitive du CNE et de la Loi Borloo et aussi gagner sur nos salaires, nos retraites, nos emplois en CDI, camarades !

Oui, les jeunes et les salariés ont raison de combattre la précarité généralisée que le gouvernement veut mettre en place, car si on laisse faire, c’est vers un contrat unique pour l’ensemble des salariés qu’on se dirige avec la casse du Code du Travail et des garanties collectives.

La question de la démocratie, des axes revendicatifs et de la méthode pour les faire aboutir est posée. Historiquement la CGT a toujours été traversée par deux courants : un « révolutionnaire » et un « réformiste ». Dans une période ou le capital avance à grands pas, il est nécessaire et même primordial de dénoncer les positions réformistes ou opportunistes. C’est par les débats, les choix revendicatifs et par les moyens d’y arriver que nous démasquerons les uns et les autres.

Notre organisation à le devoir de mettre en débats toutes les questions, la démocratie doit être notre priorité pour ensemble construire notre plate forme revendicative. Ce n’est pas en limitant le nombre de militants au 48éme congrès, ni en prônant la parité ou le jeunisme, que nous y parviendrons. La fonction première de la CGT doit être : l’écoute de sa base pour sa base. , nos dirigeants n’ont qu’un rôle celui d’écouter pour mettre en application. Comme pour le référendum sur le traité constitutionnel européen, les militants disent NON, nos dirigeants doivent dire NON !

Notre USTM du Pas de Calais réaffirme, au travers de ses syndicats, ses priorités revendicatives : salaire net de 1590 euro, une convention collective nationale plus forte, un code du travail renforcé, une retraite pleine et entière à 55 ans et 50 ans pour les métiers pénibles, une protection sociale de haut niveau, de vrais services publics, des embauches en CDI , le maintien de toutes les productions et des emplois sur place, arrêt des aides et remboursement des exonérations de cotisations sociales accordées au patronat , taxer les profits, revalorisation des retraites de 300 euro, voilà entre autre ce que réclament les travailleurs.

Nous refusons de partager la misère, en 1997 nous défilions derrière la banderole des privés d’emploi sur laquelle était écrit : « pour une économie au service des hommes et pas l’inverse ». Dans le dernier spécial NVO/CPE nous lisons en première page que la CGT exige l’ouverture de négociations pour apporter de vraies réponses, la CGT propose un contrat individuel pour promouvoir entre autre une « mobilité choisie dont a besoin l’économie de notre pays ». Nous marchons sur la tête.

Notre USTM du Pas de Calais est opposée à cette stratégie qui consiste à accompagner les choix du capital.

Nous combattrons ceux qui prônent la collaboration de classe, ceux qui pensent que la négociation est le moyen de faire progresser la classe ouvrière, ceux qui pensent que la grève est dépassée.

Il vaut mieux une semaine de grève que 10 ans de lutte stérile. Ce ne sont pas les 2 journées d’actions annuelles qui feront reculer le capital. Ceux qui refusent ce constat trahissent la CGT, trahissent la classe ouvrière.

Un changement de société s’impose ! Ce n’est pas la « sécurité sociale professionnelle » ou le « nouveau statut du salarié » qui y répondent

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