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24 décembre 2008 3 24 /12 /décembre /2008 10:54
Mercredi 24 décembre 2008
Multiplication des luttes pour l'emploi

Avec l’aggravation accélérée de la crise de l’impérialisme, les effets arrivent au galop dans le secteur industriel. L’automobile évidemment première touchée, avec en rafale les annonces de chômage technique, congés par anticipation, et maintenant licenciement chez les sous-traitants comme chez Renault, Peugeot, Ford ou GM.
Les manifestations se sont multipliées ces derniers temps, à
Douai ou Bordeaux, après Le Havre, Strasbourg et le Mondial de l’Automobile. Les luttes aussi.

Lutte à Hennebont, en Bretagne, des ouvriers de SBFM (forge), comme le rapporte le Télégramme de Brest :

« SBFM. LES SALARIES APPELLENT A LA « RESISTANCE »

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté le 20 décembre, à Hennebont (56), pour la défense de l’emploi à la SBFM. Fragilisée par la crise de l’automobile, la société, qui emploie 550 salariés, est en redressement judiciaire.
Les salariés de la SBFM (Société bretonne de fonderie et mécanique) ne baissent pas les bras. « Les fêtes de fin d’année vont se dérouler dans un climat d’anxiété. Mais nous sommes loin d’être résignés », confirme Pierre Le Ménahès, le délégué syndical CGT, rasséréné par la mobilisation d’hier matin, à Hennebont. À l’appel de plusieurs organisations syndicales et de partis politiques, des milliers personnes ont défilé derrière une banderole pour la défense de l’emploi à la SBFM. L’avenir de l’un des plus importants employeurs du pays de Lorient a permis d’afficher un front uni chez les élus. De gauche comme de droite, de Gâvres à Auray, de Guémené-sur-Scorff à Port-Louis, deux députés et une dizaine de maires, ceints de leur écharpe tricolore, ont manifesté leur solidarité teintée d’inquiétude. Seule absence remarquée et commentée : celle du maire de Lorient et président de la communauté d’agglomération et de ses adjoints.

« Nous rendrons tous les coups »
Mais ces désistements ajoutés aux commerces restés ouverts durant la manifestation - alors qu’ils s’étaient engagés à fermer leurs grilles durant une heure - n’ont pas entamé la détermination des ouvriers. « La SBFM reste l’un des fleurons de la fonderie française et elle demeure indispensable aux constructeurs tels Renault et Peugeot », souligne Pierre Le Ménahès, qui appelle à la résistance. « Nous rendrons tous les coups qui nous seront portés. Sous aucun prétexte, nous n’accepterons un seul licenciement ».

Un retour dans le giron de Renault ?
Plus qu’au propriétaire italien du site, accusé d’avoir « dilapidé l’outil industriel », cette menace s’adresse avant tout aux autorités. « Si on avait davantage écouté les travailleurs, il y aurait aujourd’hui une prise de conscience plus forte. Aujourd’hui, nous adressons un signal clair : si le gouvernement refuse de prendre ses responsabilités, il y aura une véritable explosion sociale », prévient Gérard Perron. Le maire d’Hennebont n’oublie pas que la SBFM est née en 1966 de la colère engendrée par la fermeture des forges d’Hennebont. C’est le message qu’il adressera au ministère de l’Économie, avec les autres membres de la délégation reçue mardi à Paris. « Renault est notre ancien propriétaire et notre principal client (68 % de la production pour Renault, et 16 % pour PSA). Avec le groupe PSA, ils ont déclaré que nous étions incontournables et stratégiques. Alors qu’ils passent à l’acte ! ». Pour le délégué syndical CGT, le salut de la SBFM passe par une reprise du site par Renault. Aujourd’hui, les vacances imposées (jusqu’au 4 janvier) ont un goût amer. Mais tous les salariés seront fixés le 20 janvier, lorsque le tribunal de commerce de Lyon se prononcera sur la poursuite ou non de l’activité.


Lutte à Villemur en Haute Garonne, les ouvriers de Molex (connecteurs automobile) qui luttent contre les licenciements et empêchent le déménagement des machines en Slovaquie.

Ils viennent de mettre en ligne
une pétition que nous reproduisons ci-dessous, même si pour nous, la question n’est pas de savoir si un licenciement est « boursier » ou pas, si les sociétés « engrangent des bénéfices » ou pas : un licenciement est un licenciement, et, comme indiqué dans la pétition, c’est le capitalisme qui est en cause, qui « écrase les hommes et les femmes en les enfonçant encore plus loin dans la précarité ».
Les politiques doivent prendre leurs responsabilités ? C’est ce qu’ils font ! Ils gèrent le capital, contre nous… Maintenant, c’est à nous de faire de la politique, la nôtre, celle des ouvriers, des travailleurs exploités, pour une société libérée de la misère, de la précarité, de l’exploitation, c'est-à-dire libérée du patronat, du marché et de la guerre économique ! C'est à nous de prendre nos responsabilités, car nous savons où ils nous entraînent !

Stop aux licenciements boursiers.
Stop aux délocalisations sauvages des sociétés  qui engrangent des bénéfices.
Stop à tous  ces grands groupes aux stratégies opportunistes et cyniques fabricants de chômeurs et de misères. 
Le gouvernement, les pouvoirs  publics, les politiques doivent prendre leurs responsabilités et protéger leurs concitoyens qui sont avant tout aussi des employés et des salariés devant de telles injustices.
Les salariés Molex sont rentrés en résistance victimes de ce capitalisme qui écrase des hommes et des femmes les enfonçant encore plus loin dans la précarité.
Tous ensemble, il est encore temps de dire,
STOP
"Les seuls combats perdus sont ceux qu'on n'a jamais menés"
"L’avenir ne se subit pas, il se construit"

Plus que jamais, la lutte pour l’emploi va être au cœur du combat de classe en ce début de 2009. D’ailleurs, un long article du Peuple vient de résumer la stratégie de la Confédération à ce propos, Sécurité Sociale Professionnelle en tête. Un très prochain article reviendra sur la question !

 

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