Mercredi 24 Décembre 2008

Or on apprend, dans un compte rendu du Bureau Confédéral du 9 décembre, que le cher homme vient d’être nommé au conseil d’orientation du « Fonds Stratégique d’Investissement » que Sarkozy vient de mettre en place à la suite de la crise de
l’impérialisme pour tenter de limiter les dégâts, bien sûr en y associant les syndicats. Finalement pas si
étonnant : dans une interview à l’Humanité daté du 30 septembre et reprise sur le site de
la CGT, il mettait en avant une idée exactement similaire à celle que Sarkozy allait ensuite annoncer le 24 octobre, en proposant que le fonds soit sous le contrôle de la Caisse des dépôts, ce
qui est finalement le cas…
[Mise à jour 2 février 2009 : une analyse
intéressante du FSI trouvée sur le site Bellaciao - mais un peu discrète sur les "partenaires syndicaux"...]
Déjà membre du Conseil de
Surveillance du Fonds de Réserve pour les Retraites, de la Commission de Régulation de
l’Energie, chargé d’organiser l’ouverture à la concurrence du marché de l’énergie, il vient
également de prendre son poste de Conservateur des Hypothèques.
Toujours membre du Bureau Confédéral, JC Le Duigou se retrouve donc à
un certain nombre de postes clés dans la stratégie de l’Etat pour organiser la restructuration massive du capitalisme français. Comme les administrateurs des Conseils d’Administration
des entreprises privées, le cumul permet une vision d’ensemble qui le place en expert essentiel et forcément écouté. Ce ne sont pas des postes honorifiques, ou des postes d’alerte, comme on
voudrait nous le faire croire. Ce sont des postes importants de l’appareil d’Etat.
On découvre donc peu à peu que sans aucune information, sans aucun débat dans la Confédération, JC Le Duigou est peu à peu intégré aux plus hautes
sphères du capitalisme français. Retour de monnaie pour services rendus de la CGT, évidemment, mais surtout, manifestation de l’insertion croissante de la Confédération aux règles du
jeu du monde de barbares dans lequel nous vivons.
A l’heure où la crise de l’impérialisme multiplie les drames et les révoltes, où le chômage partiel et la misère
se répandent, où on annonce jour après jour des milliers de licenciements, malgré la mobilisation et les efforts surhumains des militants sur le terrain, la Confédération préfère les fauteuils
des ministères, des institutions, des Grenelle.
Dans une barricade, il n’y a que deux côtés disions-nous dans le tract diffusé à Bordeaux. JC Le Duigou et la Confédération ont choisi le leur.