Dans leur intervention lors du meeting du 29 novembre, nos camarades de Fayat soulignaient que 1000 ou quelques régularisations sur des dizaines (voire des centaines de milliers) de sans-papiers, c'était une goutte d'eau dans l'océan. Et qu'en plus, la validation des critères Hortefeux par La CGT en tant que telle était un frein puissant à la régularisation de tous les sans-papiers qui en remplissent pas les critères.
Dans un communiqué daté du 12 décembre, la Confédération fait à nouveau le point, toujours dans le même sens. On notera avec intérêt qu'il n'y a plus aucune critique à l'égard du gouvernement et de sa politique migratoire, mais seulement aux "hauts fonctionnaires des préfectures", qui mettent de la mauvaise volonté et "laissent dépérir" les dossiers. On a ici la preuve manifeste d'une collusion de la CGT, qui a réussi à se positionner en interlocuteur responsable et du gouvernement.
Enfin, tout le vocabulaire du communiqué, "résultats engrangés", "ce n''est que justice" etc. laisse entendre que l'affaire est désormais close, et qu'il ne s'agit plus que d'application définitivement "apaisée et harmonieuse" d'une victoire de la lutte.
On ne pourra jamais retirer le mérite des camarades de la CGT qui ont impulsé ces mouvements, de Paristore à Buffalo Grill, jusqu'au lancement du mouvement du 15 avril dernier, ces dizaines de militants qui se sont investis dans ce combat, en soutien à la lutte des travailleurs sans-papiers. Cette reconnaissance ne doit pas masquer que dès que la Confédération s'est emparée du dossier, évidemment pour circonscrire un conflit qui prenait une ampleur non maîtrisable, la grève des sans-papiers a été limitée à des conflits dont il fallait qu'ils restent symboliques, en empêchant tout élargissement à l'ensemble des sans-papiers dans tous les départements.
Aujourd'hui, la question posée est celle avancée par nos camarades de Fayat, ainsi que par certains soutiens : l'organisation autonome des sans-papiers, pour prendre eux-mêmes leur lutte en main et ne plus dépendre d'experts syndicaux ou administratifs, pour assumer eux-mêmes leur libération.