Dans le compte rendu du meeting du 29 novembre, nous avons parlé de l'intervention de ces camarades, particulièrement remarquable. Nous publions ci-dessous le texte de cette intervention.
Par ailleurs, on peut suivre le développement de cette lutte sur un site local, le Réveil citoyen.
Mes chers camarades, nous ne vendons pas la peau de la bête avant de l'avoir tuée. La lutte des travailleurs sans-papiers est loin d'être terminée, même s'il n'y a plus d'information dans les mensuels de la confédération, même s'il n'y a plus de mobilisation de leur côté, les comités de grève dirigés par les travailleurs prendront le relais et nous poursuivrons la lutte avec une détermination farouche jusqu'à la victoire finale.
La CGT est l'interlocuteur responsable dans ses rapports avec l'Etat, et refuse l'unité avec les comités de sans-papiers pour l'extension de la lutte. Là, aujourd'hui, il y a nécessité de la direction de la lutte par les sans-papiers eux-mêmes. Cette lutte d'envergure ne peut et ne doit pas repose entre les mains de quelques spécialistes syndicaux qui poursuivent leurs tractations confidentielles avec le sinistre Hortefeux, sans associer les sans-papiers à ces négociations souterraines.
Après les négociations avec le cabinet du ministère le 16 octobre, j'aimerais demander à mes camarades de la confédération quel va être le devenir des milliers de travailleurs sans-papiers qui ne rentrent pas dans ces critères, soi-disant "apaisés et harmonieux". Avec ce rapport officiel ministériel, et validé par la CGT, ce sont des milliers de travailleurs qui se sont vus exclure de la régularisation.
Sur les 150 000 € récoltés par la confédération en guise de solidarité aux travailleurs sans-papiers, l'UD 75 affirmait que chaque gréviste avait obtenu 200 €. Je tiens à vous informer qu'à ce jour, rien n'a été donné aux 31 grévistes de Viry-Châtillon, abandonnés par l'UL CGT de Viry et l'UD 91, parce qu'à Viry, ce sont les travailleurs eux-mêmes qui dirigent leur mouvement, au grand silence des hommes politiques. Pendant cinq mois, aucune visite des élus de la ville de Viry, ni de Grigny. Et malgré la pression, nous avons obtenu à ce jour 20 régularisations sur 31 et nous restons unis et fermes pour nos revendications avec un seul mot d'ordre, la régularisation de tous les travailleurs sans-papiers !
Car c'est simplement ces hommes et ces femmes qui se lèvent à cinq heure du matin pour aller faire vos ménages, garder vos enfants, la restauration, l'aide aux personnes âgées, le bâtiment et les travaux publics, qui font des cotisations sociales et qui paient des impôts et taxes, mais qui sont traités avec hypocrisie dans le plus grand silence de certains apapreils syndicaux, comme chez Fayat avec ses 16 000 salariés et des hommes politiques de gauche comme de droite.
Dans cette Europe forteresse, la libre circulationd es personnes et devenue un privilège pour ces pays impérialistes qui ne fermeront jamais leurs frontièrtes, aux américains, aux japonais et aux bourgeois des pays dominés.
Dans ces pays de droits de l'homme, ce sont les centres de rétention qui poussent comme des champignons et des hommes et des femmes qui y laissent leur vie dans des conditions obscures, juste pour la liberté. Les enfants terrorisés par la police, et que doit-on dire à ces enfants de la liberté, de l'égalité et de la fraternité qui sont les valeurs de ce pays ?
Ces hommes et ces femmes qui fuient nos pays respectifs assiégés par les impérialo-capitalistes ou attirés simplement par l'aimant du capitalisme.
On se défenestre à l'arrivée de la police, la police se fait accompagner par les pompiers, ces farces épouvantables sont devenues non seulement une réalité mais aussi une banalité de cette première décennie du 21ème siècle..
La presse en donne régulièrement des nouvelles, le sinistre ministre responsable de cet état de fait se félicite publiquement de la réussite de son action, de l'efficacité de son ministère en annonçant son score du nombre de personnes expulsées par la force, avec une fierté à rougir pour longtemps.
Nous, les travailleurs sans-papiers avons décidé d'affronter cette politique discriminatoire,pour engager des luttes pour le respect de nos droits en tant que travailleurs. 1000 régularisations sur plus de 400 000 sans-papiers, c'est une goutte d'eau dans la vase. Ce sont des milliers de travailleurs qui subissent le poids de l'exploitation, de l'esclavage. Ce système, qui fait de notre dignité de travailleur une valeur d'échange, cette valeur se mesure au degré d'émancipation, de l'hypocrisie des hommes politiques à tous les niveaux.
La fermeté du gouvernement n'explique pas la situation. C'est plutôt la faiblesse de la classe ouvrière.
Que l'immigration ne soit pas un moyen pour eux de diviser les travailleurs, et que ceux qui cultivent le nationalisme et le rejet de l'étranger ne camouflent pas les causes de la crise ! C'est simplement le système capitaliste qui a atteint ses limites.
Et une fois de plus, ce ne sont pas les immigrés qui doivent s'intégrer, c'est plutôt la classe ouvrière qui doit les intégrer !
Nous entamons notre sixième mois d'occupation et nous avons besoin de votre soutien (vous avez une caisse de solidarité à l'entrée pour ceux qui souhaitent nous soutenir). "C'est à nous de prendre la bête par les cornes", et aux appareils syndicaux de nous suivre ! Et pas le contraire. Et c'est ce qui pose problème aujourd'hui pour la continuité du mouvement (pour une grève générale).
Nous remercions les camarades de Continuer la CGT qui nous ont soutenu jusqu'ici et merci pour l'invitation.