"Tous ensemble", c'est l'aspiration profonde des exploités en ce moment. Face au rouleau compresseur du patronat et du gouvernement, face à l'incapacité des directions syndicales engluées dans la collaboration de classe, qui ne savent plus qu'organiser des journées bidon à répétition, face à l'absence d'une perspective politique un minimum crédible, il faut une réaction dure, organisée, sérieuse de la classe ouvrière et des travailleurs. "Tous ensemble"... évidemment.
C'est le mot d'ordre des manifestations du Havre, de Strasbourg, du Mondial de l'automobile. C'était le mot d'ordre des Goodyear. C'est le mot d'ordre des signataires de la Lettre Ouverte aux directions syndicales, qui se réunissent en ce moment dans les régions... Cela devient un des mots d'ordre principaux du futur NPA.
Et voilà maintenant une nouvelle initiative, à l'appel cette fois de syndicalistes CGT et à l'initiative de la métallurgie du Nord Pas de Calais. Une réunion publique à Paris, Samedi 29 novembre (voir les références dans l'agenda sur la page d'accueil du blog). Nouvelle initiative qui se présente en opposition syndicale de classe, sur la base d'un texte que nous reproduisons ci-dessous, disponible également en intégral ICI pour utilisation éventuelle.
Le blog participe depuis sa création à la constitution d'un courant syndical de classe dans la CGT et d'un certain côté, nous ne pouvons que nous réjouir de cette initiative. Pendant près de deux ans, nous avons participé à l'organisation du Forum national pour un syndicalisme de classe et de masse, et nous regrettons profondément qu'il n'ait pas été possible de le poursuivre. Nous avons participé activement à l'organisation du forum du sud-ouest, nous continuons à participer à diverses activités régionales.
D'où vient alors cette réserve, un sentiment quelque peu déçu face à cet appel ? Bien sûr nous participerons à cette rencontre, bien sûr nous appelons tous nos lecteurs à y participer. Bien sûr il est positif de tenter de regrouper largement les camarades qui s'opposent à la dérive réformiste de nos syndicats, et en particulier à la CFDTisation de notre confédération.
Notre déception vient du contenu de l'appel. Pas un mot sur l'orientation des directions syndicales, sur la collaboration de classe. Pas un mot sur le contenu des initiatives qu'elles proposent. Des formules au mieux malheureuses, beaucoup plus certainement opportunistes, comme si la CGT s'était fait réellement "piéger" (qui peut le croire ?) par l'accord sur la représentativité, alors que c'est un deal explicite avec le gouvernement pour un partenariat responsable et privilégié. Et que penser de cette formule finale qui met la priorité sur la campagne prud'hommes, comme s'il fallait caresser dans le sens du poil la direction de la CGT, et surtout ne pas se la mettre à dos ? Pas un mot sur les mobilisations depuis la rentrée, de Goodyear à l'automobile... Quant aux prétendus "retour aux fondements de la CGT", nous nous permettons fraternellement de demander ce que chacun met derrière cette formule passe-partout... on va avoir des surprises, et pas forcément très bonnes !
Nous le disons franchement et directement : le contenu de cet appel est franchement médiocre, voire nul, très très en retrait des positions du Forum pour un Syndicalisme de classe et de masse auquel nous avons participé. Le contenu de cet appel ne permet pas de constituer une opposition syndicale sérieuse, et ne semble viser qu'à ratisser large sans heurter une partie de l'appareil des bureaucrates de la Conf'.
Les militants de ce blog ont refusé de signer cet appel pour cette raison, sans pour autant rejeter une nouvelle tentative de regroupement des militants de classe. Ils participeront donc à ce meeting national.
Mais comme pour la Lettre ouverte de masse aux directions syndicales, ils sont plus que réservés sur le contenu de l'initiative, et la possibilité de construire sérieusement sur cette base.
"Tous ensemble" bien sur... Mais avec qui, pour quoi, et contre qui ?
On y reviendra .
Face au désarroi des militants de la CGT qui ne se retrouvent plus dans les objectifs revendicatifs de la Confédération et sa stratégie de lutte, son fonctionnement et devant le mécontentement généré,
Des centaines de milliards de dollars ou d’euros de cadeaux aux banquiers et affairistes du monde entier. Plus de 40 000 salariés jetés au chômage avant même la pleine explosion de la crise. Des milliers de suppressions d’emplois programmés dans l’automobile, l’aéronautique, le bâtiment, etc. Une fois de plus les salariés et les classes populaires vont faire les frais d’une crise qui continuera d’enrichir les plus riches.
Que cela soit sur les salaires, la retraite, la protection sociale, l’emploi, la santé, la couverture maladie, la reconnaissance de la pénibilité et les conditions de travail... NOUS N’ESSUYONS QUE DES ECHECS alors que le mécontentement est fort face à l’offensive du patronat et du gouvernement !
Ces échecs sont d’autant plus durement ressentis que nous sommes confrontés à une accélération de la perte de notre pouvoir d’achat liée à la hausse fulgurante des prix (carburants, produits de consommation courante, énergie…).
Il nous faut REVOIR notre contenu revendicatif. Qu’il soit plus offensif, et surtout qu’il réponde aux besoins et attentes des travailleurs.
C’est l’identité même de la CGT qui est en jeu et qu’il nous faut retrouver. Il faut CHANGER DE STRATEGIE DE LUTTES et NE PLUS SE CANTONNER A DES APPELS PERIODIQUES (une fois tous les un, 2 ou 3 mois) mais ENGAGER UNE DYNAMIQUE D’ACTIONS PUISSANTES, CONVERGENTES ET RECONDUCTIBLES capables de bloquer l’outil de production et de créer un véritable rapport de force pour imposer les revendications et les droits des salariés.
La CGT doit sortir du piège du « dialogue social » et des « diagnostics partagés » qui désarment les militants, les travailleurs et leurs luttes.
Il faut aussi revoir L’ACCORD SUR LA REPRESENTATIVITE où la CGT s’est fait piéger par le gouvernement avec la remise en cause des 35 heures, et de surcroît un « marché de dupes » dans lequel on cède un acquis historique de MAI 68, pour obtenir une éventuelle représentativité sans que les organisations syndicales d’entreprises aient été consultées.
La meilleure reconnaissance c’est celle que nous gagnons dans les luttes aves les salariés. C’est aussi celle que nous gagnerons en mettant toutes nos forces dans la campagne prud’homale avec les valeurs de classe de la CGT.
C’est pour cette raison que ce meeting doit être l’occasion de venir nombreux pour s’exprimer démocratiquement avec force afin d’ouvrir de véritables perspectives de luttes et retrouver les fondements de la CGT.