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5 octobre 2008 7 05 /10 /octobre /2008 11:09
Dimanche 5 octobre 2008
Tous au Mondial de l'automobile le Vendredi 10 octobre, 11h, Porte de Versailles !

Samedi 4 octobre, plus de 600 salariés de Ford Blanquefort (Bordeaux) ont envahi le salon de l’automobile à l’appel des syndicats pour  protester contre la menace de fermeture prévue pour 2010. Une belle initiative qui illustre à la fois la nouvelle tactique patronale d’annoncer plusieurs années à l’avance les plans de restructurations, GPEC et PSE à l’appui, et aussi la résistance ouvrière qui ne s’en laisse pas compter !

Curieusement, cette manifestation a lieu une semaine avant une autre, qui devrait être d’une autre ampleur, puisqu’il s’agit d’une manifestation, toujours au Salon de l’Automobile, de tous les travailleurs de la filière automobile, actuellement en phase de restructurations accélérée.

Travailleurs de la métallurgie bien sûr, avec les 1000 licenciements annoncés à Renault Sandouville  et les grèves qui y ont eu lieu récemment
(les ouvriers ont d'ailleurs royalement accueilli Sarkozy lundi, voir la photo ci-dessous), la fermeture d’une chaîne sur deux à PSA Aulnay avec renvoi des intérimaires et départs « volontaires », la fermeture annoncée donc de Ford Bordeaux, les inquiétudes sur Renault Trucks à Limoges, sans compter toutes les entreprises de sous-traitance, comme la Fonderie de l’Authion dont on vient de parler de manière spectaculaire, mais aussi beaucoup d’autres, Wagon Automotive, Valeo…
Travailleurs de la chimie avec tous les composants plastiques ou composites qui rentrent désormais dans la fabrication d’une automobile. Bien sur les pneumatiques, comme Kléber, Michelin, Goodyear dont on parle désormais tous les jours… Mais aussi Plastic Omnium et de multiples entreprises sous-traitantes.
Travailleurs du verre, avec toutes les entreprises qui travaillent pour les pare-brises et fenêtres latérales comme les usines de Saint-Gobain (par ailleurs en grève sur tout le groupe Mercredi 8 octobre contre un plan de restructuration), Asahi Glass (ex-Glaverbel), ou d’autres.
Mais aussi d’autres secteurs comme le textile (Faurecia), l’électronique etc.
Ce sont donc l’ensemble des travailleurs d’un secteur durement touchés par la crise du capitalisme, par la guerre économique mondiale qui se mobilise à l’appel des trois principales fédérations CGT concernées, celles de la Métallurgie, de la Chimie et du Verre.

Cette journée d’action est d’importance, il va y avoir du monde, car les annonces des plans de licenciements se multiplient. Les camarades de Goodyear annoncent déjà deux cars en provenance d’Amiens, gageons, et surtout espérons que leur détermination et leur exemple seront suivis par tous les travailleurs du secteur. Et comme pour la mobilisation des Goodyear le 16 septembre, il faut être présent, voilà une mobilisation ouvrière, une mobilisation de lutte qui vaut mille journées de l’indécence
Cette journée d’action a un caractère de classe, et permet le regroupement, la coordination de tous les secteurs qui se battent un peu chacun de leur côté et elle est donc bien venue. La lutte pour l’emploi est une question clé, tant elle touche au fond de la vie sociale avec tout son impact sur la famille, la santé, la misère etc.

Cela dit, le contenu de l’appel des fédérations de la CGT est très contradictoire.
  • D’un côté il est bien rappelé comment la bourgeoisie brade la santé, les droits et le pouvoir d’achat des salariés pour le plus grand bonheur de la productivité et des profits. Comment la flexibilité, la précarité, les accidents du travail, les maladies professionnelles se développent. Comment les vagues de licenciements produisent non seulement du chômage pour les uns, mais une vie de plus en plus dure pour ceux qui restent. Cela donne à ce tract une tonalité véritablement ouvrière, « de cette société là, on n’en veut  pas », comme nous le reproduisions dans un tract diffusé lors de la manifestation des Goodyear.
  • Mais d’un autre côté, l’appel est comme d’habitude chez nos directions syndicales (voir ICI la position de la CGT Ford, très explicite) à la recherche désespérée d’une solution d’un capitalisme à visage humain, qui reste raisonnable, qui investisse au lieu de faire des profits financiers, au nom du prétendu « rêve » de l’automobile, des « immenses besoins » dans ce secteur en s’adaptant à la baisse du pouvoir d’achat (voitures « low cost ») ce qui d’ailleurs est quelque peu surprenant comme argument !
Nos dirigeants syndicaux réformistes, mais aussi beaucoup de syndicalistes honnêtes et combatifs, n’imaginent l’avenir des ouvriers que comme exploités dans une société capitaliste à visage un peu plus raisonnable. Ils n’imaginent plus un autre monde, ils ne rêvent plus à une autre société, ils ont perdu l’espoir, les illusions aussi sans doute, pour ramener leurs ambitions à grappiller quelques miettes de leurs exploiteurs. Mais camarades, pourquoi la vie de l’ouvrier serait-elle de produire du profit, accaparé par nos exploiteurs, patrons et bourgeois ? Pourquoi devrions-nous nous soumettre toujours à cette guerre économique qui n’est pas la nôtre et dans laquelle nous sommes la chair à canon ? Pourquoi accepter la logique de ces choix, de ces priorités que sont la compétitivité, le profit ?
Nous voulons bien plus que cela. Nous voulons un autre monde, où les producteurs, (NOUS !) seront les maîtres et en même temps les décideurs collectifs de notre avenir. Qui prendront les choix en termes de nécessités à produire, en termes de conditions de travail (abolition du travail à la chaîne, à la  pièce, du travail posté), de remise en cause de ce découpage permanent de la vie entre travail manuel et intellectuel.

Réclamer des investissements, comme le font les camarades de Goodyear qui sont particulièrement respectables dans leur combat, cela ne peut se faire que si l’on met les intérêts ouvriers, et rien d’autre au premier plan. Que si on est particulièrement clair sur ce qu’est le capitalisme, si l’on refuse la logique de la productivité, celle des contre-plans, l’illusion d’un autre capitalisme dont d’ailleurs Sarkozy se fait aujourd’hui le chantre (« entrepreneurial » dit-il, opposé au « financiers »). Un gentil capitalisme respectueux des ouvriers qu’il exploite, opposé au méchant capitalisme qui ne pense qu’aux profits ?

Nous serons vendredi au Salon avec les camarades de l’automobile. Pour défendre l’emploi, la vie de l’ouvrier dans tous ses aspects, le refus de toute compromission avec la logique du capital et de nos exploiteurs.
Et nous commencerons à parler de la nouvelle Conférence Internationale des Travailleurs de l’Automobile qui se tiendra en octobre 2009 en Allemagne, à la suite de la précédente (mai 2007) où nous avions déjà participé : le capitalisme est mondialisé, la guerre économique est mondiale, le camp ouvrier doit également être mondialisé dans la solidarité internationale et l’internationalisme : « Les Prolétaires n’ont pas de patrie ! »

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