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10 septembre 2008 3 10 /09 /septembre /2008 15:12
Mercredi 10 septembre 2008
Tous à Amiens  le 16 Septembre avec les Goodyear !

Plus que jamais, deux voies dans le syndicalisme : la voie de la cogestion et de la collaboration de classe la plus honteuse (la journée mondiale de l'indécence), et la voie de la lutte des classes avec la véritable rentrée sociale pour notre classe, la manifestation interprofessionnelle qui se tiendra en soutien aux camarades de Goodyear à Amiens le 16 Septembre.
Voilà presque six mois que nous popularisons cette lutte, avec le rejet de l'accord sur les 4x8, les interrogations sur la voie à suivre dans la lutte, l'appel dès le 1er Août à une campagne de soutien, et aussitôt connu, l'appel à la manifestation du 16 septembre. De jour en jour, le soutien s'élargit, et cette initiative s'annonce comme la véritable rentrée sociale de lutte de classes. Partout des camarades se mobilisent, même de fort loin, partout les syndicalistes de classes s'organisent pour venir renforcer les rangs du combat.

Nous publions ci-dessous un article excellent trouvé sur le forum des travailleurs de Goodyear. On ne saurait mieux illustrer l'affrontement entre les dérives réformistes et la lutte des classes !

Tous à Amiens le 16 Septembre !

CE MERCREDI 10 SEPTEMBRE 2008
A 18H30 C’EST « L’HEURE DE L’METTRE » Sur RADIO CAMPUS Lille 106,6

En direct et en archives sur : www.campuslille.com

La « démocratie dans l’entreprise ». Voilà du slogan à faire baver l’éditorialiste ordinaire, le syndicaliste raisonnable, le centriste pansu. Concilier les contraires, c’est un art, c’est leur vocation, un travail complexe, ingrat, qui consiste à trouver sans cesse, sous la lanterne, un petit air de vessie, et à célébrer l’union toujours souhaitable, de la carpe et du lapin. Ah ! « La démocratie dans l’entreprise »… L’audace poétique du MEDEF n’a pas fini, il faut le craindre, de nous émouvoir.

Rappelez-vous qu’il fut, jadis, un temps où le patronat n’était pas éthique… Il exploitait, licenciait, réprimait, et s’engraissait sans scrupules, dépourvu de toute moralité. Ce n’était pas bien. Il fallait y remédier. Ce qui fut fait. Et désormais, c’est vrai, on se fait exploiter moralement, on se fait licencier proprement, réprimer discrètement, et on engraisse la bête en levant le petit doigt. C’est que l’éthique a pénétré dans l’entreprise. Par la porte de derrière sans doute.

L’ajusteur ou le mecano d’hier y ont gagné un titre honorifique : ils sont désormais des « collaborateurs » de l’entreprise. Il n’y a plus de patrons. Fini. Ils ont laissé la place aux « entrepreneurs ». Savez-vous qu’il existe des « entreprises citoyennes » ? Que d’autres « encouragent la diversité » ? Que le marché du travail est en pleine « modernisation » ? On pourrait encore allonger la liste de toutes ces « révolutions » qui ont bouleversé l’entreprise, parfois avec le concours des « partenaires sociaux ». On pourrait. Mais ce serait pour s’apercevoir que même la langue française est à leur service. Ils l’ont rachetée ? Privatisée ?

Les « décideurs ». En voilà un beau métier. On y décide tout le temps. On décide d’abord d’être propriétaire des moyens de production. Puis on décide d’extorquer le travail. Et après, on n’arrête plus de décider. On allonge le temps de travail, on licencie, on délocalise, bref, on décide. Toujours avec éthique. Le décideur est éthique. Jusqu’à la moelle. Non, pas la sienne, bien sûr.

Ainsi, les « décideurs » de la multinationale Goodyear ont-ils décidé de baisser leurs coûts salariaux sur leurs usines d’Amiens. Mais comme le monde a changé, et qu’on ne peut pas envoyer la troupe pour déloger les gêneurs, on a, auparavant, demandé leur avis aux salariés. Etaient-ils prêts à travailler plus, pour le même salaire, contre la promesse de licenciements étalés dans le temps et celle d’une fermeture mais pas tout de suite ?

Leur réponse démontra qu’ils n’avaient pas encore compris toutes les subtilités de la culture d’entreprise. Et pourtant, ça c’était de la démocratie non ? Et dans l’entreprise ! Depuis, forcément, la direction s’est raidie : le chantage se poursuit, on menace de licenciements immédiats, on intimide, on fait revoter, on entame des procédures.

Finie la rigolade, c’est le bras de fer, la lutte des classes, sans fards, brutale, âpre, déterminée. D’un côté, les profiteurs, une poignée, résolus à augmenter leurs profits coûte que coûte. De l’autre, les travailleurs, des milliers, déterminés à garder l’emploi qui les fait vivre, eux, leurs familles, leurs mômes. Si t’es spectateur, bon match. Mais si tu penses faire partie de l’un de ces deux camps, ce combat, c’est le tien.

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