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21 mars 2006 2 21 /03 /mars /2006 23:46

Mardi 21 mars 2006

Contre le CPE : vous ne croyez pas qu’on pourrait accélérer un tout petit peu ???

 


« Retenez-nous ou on fait un malheur », semblent nous dire nos dirigeants syndicaux.

A peine les gigantesques manifestations du samedi 18 mars terminées, on s’attendait à une nouvelle pression aussitôt après. On a eu le droit à un « ultimatum » grotesque qui a débouché… sur une nouvelle « journée d’action », même pas un appel général à la grève, alors que les étudiants appelaient à les rejoindre le jeudi 23 ! Et pour le 28 mars, dix jours après la manifestation précédente ! On refait le 7 mars sans le dire, alors qu’il aurait fallu évidemment hausser le ton. Comment imaginer qu’on va pouvoir maintenir la pression chez les travailleurs les plus motivés, avec une action tous les 10 jours ? Et les étudiants, on les laisse tous seuls en attendant que le temps passe ? Peut-on vraiment croire qu'une mobilisation certes importante (les gaziers) ou des élections professionnelles à la SNCF soient plus urgentes qu'une grève générale interprofessionnelle ?
Le malaise gagne les structures CGT elles-mêmes, puisque certaines appellent à la grève pour le jeudi 23 mars (comme les Territoriaux), bien explicitement contre le CPE… Heureusement que le 28 s'annonce chaud, transports en tête !

Les hésitations syndicales favorisent les manœuvres gouvernementales. De Villepin multiplie les appels du pied aux « partenaires sociaux » (les grandes confédérations) pour « renégocier » en douce : on parle de réduire le CPE à un an, de devoir justifier le licenciement, de formation obligatoire, de prime de licenciement… Bref, le gouvernement est en train de commencer à céder. C’est le signe que la pression de la rue paye, et que l’angoisse des élections de 2007 joue son rôle !
Seule la mobilisation massive et la pression de la base peut empêcher les négociations en coulisse avec des syndicats prêts à la trahison, les manœuvres de couloir, et les obscures tractations derrière notre dos. C’est particulièrement vrai face à la CFDT, mais pas seulement. Nous avons une confiance carrément moyenne en notre propre direction confédérale de la CGT, le souvenir est encore vif de la liquidation de la mobilisation sur les retraites en 2003, ou des négociations en coulisse autour de la SNCM très récemment.
D’où l’importance, malgré notre amertume et notre impatience, de ne pas laisser tomber pour le 28 mars. C’est la force de la mobilisation de la base qui seule pourra empêcher la trahison autrement inévitable. Nous le répétons : nous n’avons absolument aucune illusion sur les syndicats, y compris notre direction confédérale qui n’a toujours pas osé parler de grève générale interprofessionnelle, ne serait-ce que pour une journée…

La mobilisation contre le CPE est d’autant plus essentielle qu’elle se double aujourd’hui de la révolte contre le massacre (il n’y a pas d’autre mot) de Cyril Ferez, militant syndical de SUD-PTT, participant à la manifestation de samedi à Paris, toujours aujourd'hui dans un coma grave.
Tous les témoignages sont formels : il était assis sur le terre plein central et a été balayé par une charge particulièrement rapide et brutale, piétiné et massacré à coup de rangers par des CRS en furie, vidéo à l’appui. (voir les articles sur site « Stop CPE », ou sur le site de SUD-PTT)
« Les journalistes policiers, marchands de calomnies, ont répandu sur nos charniers des flots d’ignominies », dit une chanson de la Commune. C’est ce qu’ils nous rejouent aujourd’hui contre Cyril, selon eux un poivrot bourré et imbécile qui si ça se trouve a été frappé par les casseurs eux-mêmes. C’est honteux, c’est scandaleux. Cyril est un manifestant comme des centaines de milliers d’autres, qui a eu le tort d’être là où il ne fallait pas, face à la flicaille déchaînée de Sarkozy.
Le monde dans lequel nous vivons est d’une violence inouïe. De la violence du CPE à l’exclusion des jeunes des banlieues, de la misère des anciens au harcèlement des patrons, des expulsions à la frontière aux taudis de l’habitat insalubre, des morts de l’amiante à la précarité généralisée, ce monde de merde est de plus en plus brutal, s’impose par la force à défaut du consensus. Cyril en a été la victime.
Et pour cela, il faut des bandes armées légales, qu’elles s’appellent CRS ou BAC ou autrement. La crise sociale s’accentue, les banlieues menacent d’exploser à nouveau, seule la force prétend maintenir l’ordre.

Mais il ne faut pas s’y tromper. Sous ces apparences, le gouvernement est plus fragile que jamais. La force du ras le bol et des mobilisations croissantes le fait douter, le fait flipper pour 2007.

Ne reculons pas, ne relâchons pas la pression.
Nous n’avons pas peur, car nous sommes dans le sens de l’Histoire, celle de l’affrontement de classe, celle de la libération des travailleurs et de la fin de l’exploitation capitaliste !

 

La victoire contre le CPE est proche, sachons la saisir !
Tous en grève jeudi 23 et mardi 28 mars !
Un seul combat, Travailleurs et Jeunes contre la précarité !
Ils ne pourront pas nous faire taire en nous massacrant, nous vaincrons ! Cyril, prompt rétablissement, et fais nous confiance, on les aura !

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commentaires

V
Et le CNE, et la loi sur l'egalite des chance...?!<br /> Qu'attend la CGT pour decreter la greve generale !<br /> Ils vont retirer le CPE et tout le reste va passer ?!!<br /> Et dans quelques mois/annees on aura le contrat unique de travail,le contrat senior, le cumul salaire/retraite pour les retraites car c'est ce qui nous attend avec le rapport Camdessus qui a initie le CNE et le CPE !<br /> BOUGEONS !!!!!!<br /> Valérie<br /> Citoyenne concernee ET active
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N
J'ai été content d'apprendre sur ce site que ma Fédération - les territoriaux  - s'était engagée pour le 23, devançant la centrale... oparce que mon syndicat n'a pas voulu appeler à une AG dans le hall de la mairie avant la manif du 28. Je vais reposer la question à la CE pour le 4 avril, mais je m'attends au même genre de commentaires - rapportés apr un copain membre de la CE - sur le thème :  "le CPE, ça nous concerne pas vraiment" et "de toute façon, les gens vont pas bouger".Nico
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C
La politique de ce gouvernement n’est rien d’autre qu’une entreprise de destruction sociale.<br /> Nous devons dénoncer cette société corrompue par l’argent, qui ne vit plus, que pour en gagner, encore plus, créant davantage d’inégalités et prônant une domination totale et sans partage. Nous devons transformer nos oppositions (parfois irréductibles) en complémentarités fécondes, jeter des passerelles entres les un(e)s et les autres par l'émancipation du système dominant pour retrouver notre dignité et permettre à nos enfants de continuer à s'épanouir, de vivre dans un monde plus solidaire et non pas dans un monde de merde. L'abrogation de la loi villepin en est un premier pas.<br /> Jusqu'ici l'unité a été de rigueur bien, que je pense, que si certains voulaient faire foirer le mouvement il ne s'y prendrait pas autrement!<br /> Bref je suis en très grande parti en accord avec le contenu du blog. Mais là ce soir nous assistons à une manoeuvre de ces intégristes du gouvernement pour diviser le monde du travail et les jeunes. Les 5 centrales syndicales ont "acceptés" de les rencontrer (ça craint).<br /> Bien qu'il se foutent de nos avis je mets en garde la conf' de ne pas ceder à la tentation de collaborer. Ils n'ont vraiment pas intêret à trahir les jeunes, à trahir tous les véritables militants de lutte des classes, de ne pas flinguer le vrai syndicalisme.....<br /> Fais confiance (et encore on a de plus en plus de mal!) mais surveille.
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G
des milliers de lyceens (beaucoup du 93 et 94) surtout à la manif place d'Italie et des facs en lutte.<br /> C comme chômage<br /> P comme précaire<br /> E comme expoité<br />  <br /> retrait, retrait du CPE<br /> Avoir moins de 26 ans nuit gravzmznt à la santé<br /> Tout est à nous rien est à eux<br /> Ile veulent tous nous précariser<br /> Retrait du CPE<br />  <br /> A la fin , FO réclame la fin du CPE et appelle à la grève générale, la CGT dit que le CPE n'est ni amendable ni négociable, demande son retrait. Mais comment va t'on obtenir ce retrait?<br /> La jeunesse des banlieues crie 'résistance' les étudiants demande la grève générale. Pourquoi ne pas les entendre?
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L
Entièrement d'accord avec votre article mais je regrette que vous ne mettiez que le CPE en avant et vous ne parliez pas de la loi sur "l'égalité des chances"  (dont le CPE n'est qu'une mesure) et du CNE.  Les étudiants demandent le retrait de la loi et du CNE, ils poussent pour que les syndicats reprennent ces revendications. Si le gouvernement lache sur le CPE, les syndicats seront satisfaits et on aura toujours le CNE, l'apprentissage à 14 ans, le travail de nuit des mineurs, et bien sûr les stages, les CDD, les multiples contrats aidés...Alors, comme vous le dîtes, c'est contre la précarité dans son ensemble que nous devons lutter! Nous devons exiger le retrait de cette loi et du CNE!
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T
Bonjour<br /> Je suis étudiant et je manifeste contre le cpe/cne qui sont des contrats aberrants. Non seulement ils trompent les français avec du baratin de patronat mais en plus ils favorisent la précarité. Une chose qui m'énerve, ce sont les médias qui insistent lourdement sur la division entre étudiants pour le blocage des facs et ceux qui sont contre au lieu de parler du mouvement anti-cpe. Si on est dans la rue à manifester, ce n'est pas pour glander ni parce qu'on est des nantis, loin de là ! C'est plutot pour avoir un travail stable et lutter contre une loi indigne du droit du travail. En un mot, je vous soutiens !
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F
Bonjour,<br />  <br /> Moi aussi je suis en colère contre la CGT qui tardent à déclencher une grève générale interproffesionnelle contre le CPE et le CNE !<br /> Je ne suis plus en ligne avec le document du 48ème congrès qui ne prône plus la revendication prolétaire. Je ne veux pas militer avec les autres syndicats qui ont sur le fond des positions totalement différentes.<br /> L'entrée dans la CES ? que va devenir la CGT ?
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A
Le 16 mars mon syndicat n'a pas voulu débrayer ni même envoyer de délégation militante. Le 23 mars, mon syndicat n'appelle pas à la montée à Paris. Par contre nous avons manifesté les 7 février, 7 mars et 18 mars. Tout ça pourquoi ? Parce qu'on attend les consignes d'en haut. ( UD ). Si on a des consignes on fait. Si on a pas de consigne, on fait pas !!! ce n'est pas faute d'informations : je transmets régulièrement aux camarades de mon syndicat toutes les infos que j'ai ( comptes-rendus des coordinations, du comité de lutte lyonnais et leurs décisions ). Pour moi, le syndicalisme de classe c'est pas seulement à l'intérieur de la cgt, c'est aussi et surtout , quand les étudiants, les lycéens et quelques salariés , syndiqués ou non, s'organisent en assemblées générales, coordinations et comités de lutte, respecter leurs décisions et tout faire pour les mettre en oeuvre. Pour une lutte unie de tous contre la précarité, pour déjouer les trahisons syndicales, soutenons et renforçons les comités de lutte ! <br />  
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A
Comme de nombreux militants syndicaux, je suis trés interrogatif sur le refus des états majors syndicaux qui refusent d'appeler à la grève générale.<br /> Ils rédéditent leur stratégie sur les retraites. C'est à dire appeler à des journées d'actions espacées en misant sur le pourissement et l'épuisement du mouvement de jeunes.<br /> Ces états majors préservent ainsi le gouvernement qui se sent repousser des ailes et durcit sa position. <br /> Il est à craindre l'isolement progressif de la lutte des jeunes que d'aucuns tentent de diviser (non-grévistes, examens, vacances, syndicats de salariés qui ne font pas clairement le lien entre la lutte des jeunês et leurs intérêts immédiats.<br /> Il faut que les militants syndicaux fassent pression sur les directions syndicales. Il faut que le mot d'ordre de grève générale soit portée haut et fort. Ne faut-il pas lancer pour le 28 mars l'idée de faire manifester les syndicalistes de llutte de classe derrière une banderole unitaire. <br /> Il faudait se faire connaître, montrer l'existence de se front syndical révolutionnaire, son unité et sa détermination.<br /> Alain du CGT-E<br />     <br />  <br />  
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