Sous la pression des grévistes sans-papiers dans les divers conflits, sous la pression des occupants de la Bourse du Travail de Paris, sous la pression des militants syndicalistes de classe partout où ils sont actifs, la CGT n'a pu jusqu'à présent trahir ouvertement le mouvement lancé le 15 avril dernier et qui dure toujours.
Mais elle cherche tous les moyens pour en finir, trouver une sortie "honorable" dans la négociation qu'elle recherche à tout prix avec le gouvernement.
Après l'abandon de la "régularisation de tous les sans-papiers", résolution du 48ème Congrès, pour la seule "régularisation des travailleurs sans-papiers", voilà maintenant "la régularisation des salariés ayant une promesse d'embauche et quand le métier exercé est en déficit de main d'oeuvre". A chaque étape un recul, à chaque étape un alignement sur les positions du gouvernement et de la circulaire Sarkozy/Hortefeux, à chaque étape un alignement sur les nécessités du capitalisme, l'acceptation de ses règles et de son fonctionnement. Depuis le début du conflit (et on nous l'avait alors reproché), nous avions souligné la manière dont la Confédération engageait le conflit, sur la base des nécessités de l'économie nationale... Encore récemment, nous avions souligné les dangers d'une telle position.
C'est dans le tract diffusé hier lors de la manifestation anniversaire de Saint-Bernard que la Confédération crache le morceau (voir l'intégralité du tract à la fin) :
C'est, ni plus, ni moins la position de Hortefeux et de l'impérialisme français !
Que dire aux travailleurs sans-papiers dont l'employeur refuse la promesse d'embauche, comme Griallet à Montreuil, pétition de soutien à signer en ligne (une affiche également disponible ICI) ? Que dire aux travailleurs sans-papiers isolés ? Comment définir, sur quels "critères", un métier en déficit de main d'oeuvre ? On ne saurait être plus raisonnables, respectueux de la bonne marche de l'économie, des règles fixées par le capital, que ce soit au Medef ou au gouvernement ! Et si on continue à lire le texte, c'est de la même eau : "une démarche qui risque de déstabiliser des entreprises et des branches entières" !!! On croirait entendre Parisot !
Décidemment l'alignement de la direction confédérale sur les positions du capital est chaque fois plus nette, quelle que soit son discours et ses grands discours de lutte ! Aux syndicalistes de classe, partout, sur le terrain, de lever de drapeau de la lutte des classes !