De Saint-Bernard 1996 aux luttes d'aujourd'hui, la régularisation de tous les sans-papiers reste un mot d'ordre inaltérable.
Le 23 août 1996 est une date mémorable dans l'histoire de la lutte des sans-papiers. Ce jour-là, plus de 300 sans-papiers sont évacués manu militari, par la police, de l'église Saint-Bernard qu'ils occupaient depuis quarante-cinq jours. Dès les premières heures de la matinée, le quartier de la Goutte d'or avait été quadrillé par 1100 CRS et Gardes mobiles. La police a donné l'assaut à 7 heures 30, en enfonçant les portes de l'édifice religieux à coups de haches. Des hommes, des femmes et des enfants, qui ne demandaient qu'une régularisation de leur situation administrative, sont maltraités avant d'être conduits vers des centres de rétention.
Cet évènement douloureux qui marque la naissance du mouvement des sans-papiers est célébré chaque année par les Collectifs de sans-papiers et leurs soutiens. Cette année, l'anniversaire de Saint-Bernard intervient dans un contexte particulier et plus que tendu. En effet, depuis le début de l'année et la circulaire ministérielle du 7 janvier, on assiste à une nouvelle forme de revendication : la régularisation par le biais du travail.
Sous la houlette de la CGT et de Droits Devant !, des sans-papiers salariés sont sortis de l'ombre pour occuper leur lieu de travail et exiger leur régularisation. Mais, malgré tout, les sans-papiers salariés se trouvent confrontés à de nombreux blocages : notamment l'obligation de l'engagement patronal, qui a poussé la coordination 75 à occuper la Bourse du travail depuis presque quatre mois. Saint-Bernard 2008 intervient également dans une période de révoltes et d'incendies dans des centres de rétention.
Le contexte actuel aidant, les sans-papiers ont pris conscience de l'intérêt de l'unification de leurs actions afin d'obtenir des résultats plus probants, et donc de faire plier le gouvernement. C'est pourquoi, pour ce douzième anniversaire, les collectifs de sans-papiers de Paris et de la région parisienne appellent à manifester unitairement et massivement pour faire triompher la plate-forme revendicative du mouvement.
De la Bourse du travail à 13 heures, pour rejoindre la place de la République à 14 heures, et ensuite l'église Saint-Bernard, tous les sans-papiers feront bloc, samedi 23 août, pour exiger :
L'ABROGATION DE LA LOI HORTEFEUX 2007 ET DE L'ENGAGEMENT PATRONAL,
LA SUPPRESSION DE LA TAXE ANAEM,
LA FERMETURE DES CENTRES DE RÉTENTION…
À la suite de cette manifestation unitaire, l'ensemble des collectifs de sans-papiers envisagent des actions plus efficaces à la rentrée. Toute la presse écrite, audiovisuelle, Internet, est conviée à cet évènement sans précédent dans l'histoire du mouvement des sans-papiers.
Contacts presse : Sissoko 06 26 77 04 02 ; Gassama 06 22 47 64 15 ; Michel 09 52 73 81 53