Du monde, pas mal de monde aujourd'hui. Peut-être pas les 30 000 revendiqués par la Conf', mais pas mal de monde.
Du monde des quatre coins de la France, de toutes les usines. Un cortège ouvrier, populaire. Une multitude de banderoles d'entreprises, touchées le plus souvent par un plan de restructuration. Mais pas vraiment de gros cortège significatif. Les cortèges sortaient du cadre habituel des délégués, mais quelques dizaines de personnes au plus par entreprise. Les Freescale étaient une trentaine, un peu comme les Ford, les diverses

Mais une impression bizarre dans cette manif, surtout si on la compare à celle du 17 septembre. Ce jour-là, c'était clair et net, une manifestation de lutte de classe, dure, offensive, optimiste.
Aujourd'hui, bien différent. D'un côté, le volet traditionnel des journées bidon de la CGT. Le cortège qui avance par régions, bien calibré par les voitures sonos éparpillées au fil de la manif pour scander les mots d'ordre confédéraux (défense de l'industrie etc...) mots d'ordre que personne ne reprend. Et qui va permettre à la direction confédérale de plastronner dans les médias.

Et puis dans tous les cortèges, entre les voitures sono confédérales, les cortèges d'entreprise avec banderoles "interdiction des licenciements", "non aux licenciements" et toutes les variantes qui expriment au fond la haine croissante de la classe ouvrière contre la règle du jeu du capital, alors que les milliards coulent à flot pour les banques et les patrons.
On sentait de manière palpable le décalage croissant entre la base militante et la direction confédérale, mais aussi que ce décalage ne produisait pas encore de rupture nette.
Par exemple, le projet de banderole unique pour regrouper tous les secteurs en lutte et combatifs autour du mot d'ordre "Interdiction des licenciements", proposé initialement par les camarades de la CGT GM Strasbourg n'a pas pu se faire.
Pourquoi ? A notre avis, parce qu'il aurait fallu assumer ouvertement "d'aller au baston" contre la direction confédérale. Si une telle banderole reste "tolérable" pour une entreprise isolée, le fait d'apparaître regroupés, en opposition ouverte avec la direction confédérale est encore impossible pour nombre de camarades.
Alors, bien sûr tout au long de la manif, on a vu la répétition du mot d'ordre. Mais éparpillés, isolés, les uns à côté des autres.
Et l'heure est au regroupement, à marcher au combat en rangs serrés et organisés contre la direction réformiste qui nous fait tant de mal. Il ne s'agit pas de faire pression, il s'agit de s'affronter : "des ennemis qui se cachent, pas des amis qui se trompent", c'est notre formule. Il ne s'agit pas seulement de siffler Thibault (ce qui ne fait pas de mal par ailleurs !!!), mais de se regrouper pour proposer une orientation syndicale de classe face à la direction confédérale.
C'est ce que font les camarades de Continental.
C'est ce qu'on fait les camarades de la SEVA sur l'emploi industriel.
C'est ce qu'on fait les camarades de Saint-Gobain pour les sans-papiers.
C'est dans ce sens qu'il faut aller, et c'est de cela qu'il faut discuter à la réunion syndicale de ce Samedi 24 Octobre, à 14h, au CICP, 21ter rue Voltaire 75011 PARIS.