Mercredi 7 mars 2012
22 mars : meeting régional monstre de la CGT à PSA Aulnay !
On sort l'artillerie lourde.
Annoncé lors du meeting des Fralib, la région Ile de France CGT est en train d'organiser un meeting "monstre", sur le parking de l'usine PSA Aulnay, le Jeudi 22 mars à 14h.
Artillerie lourde, c'est à dire discours de Bernard Thibault, navettes gratuites depuis le RER, mobilisation générale avec les
moyens qui vont bien. Affiches et parcours de collage, bandeaux, listes de mobilisation, comme on sait si bien y faire quand on le veut à la CGT (le Flash de l'UD 93 est édifiant !). Et sans doute y verra-t-on encore une brochette de candidats, Mélenchon, Artaud,
Poutou, peut-être même Eva Joly et Hollande (il est bien venu rencontrer les Fralib
!). 5000 personnes attendues...
Tant mieux pour les camarades d'Aulnay. Comme ils le disent dans leur dernier tract, c'est le moment, c'est la bonne période, il faut y aller, d'autant que Varin ne rate pas une occasion de parler des surproductions en Europe et d'une reconversion du site d'Aulnay... (voir l'article de Challenges "Pourquoi l'usine d'Aulnay de Peugeot Citroën est condamnée").
Donc plus la mobilisation sera forte, plus le soutien sera large, plus cela donnera du courage aux camarades de l'usine, eux qui au final vont devoir mener le combat en première ligne.
Cela dit, la tonalité annoncée du meeting fait quelque peu frémir.
On est loin de la défense de l'emploi, de l'intérêt ouvrier, comme on l'était lors de la manifestation du 18 février, ou comme le tract des camarades de PSA.
On est par contre à fond dans la défense de l'emploi industriel, du produire en France, dans la perspective d'une autre économie capitaliste plus raisonnable et moins prédateur.
La crise n'existe plus, seulement la mauvaise volonté des actionnaires. Du coup, la perspective est locale, centrée sur l'usine d'Aulnay, alors que les exigences apparaissent de plus en plus nationales (avec SevelNord à Valenciennes), européennes (avec Madrid en Espagne, ou Opel en Allemagne) et même au delà dans le cadre du rapprochement avec General Motors.
Non, on est là en plein dans la défense de l'emploi industriel, tarte à la crème de la CGT depuis des années, qui mets les ouvriers et les travailleurs à la remorque d'un supposé bon fonctionnement du capitalisme, comme si on pouvait y rêver.
Tous les articles de ce blog autour de cette question de l'emploi industriel, ICI
Bien sur, la crise a dévasté le secteur industriel. Bien sur des milliers d'usines ont fermé (et ça continue !), des dizaines, des centaines de milliers d'ouvriers se retrouvent au chômage. Bien sûr il faut se battre pour l'emploi, pour la défense des postes de travail, becs et ongles, ne rien lâcher, et particulier ne pas se faire piéger par le mirage des primes et des plans sociaux.
C'est notre peau qu'on défend, celle de nos familles, ici, à SevelNord, Madrid ou ailleurs. Et pas seulement la nôtre, celle des emplois chez les sous-traitants, parmi les intérimaires même si on se bat pour leur embauche.
Mais il y a dans le discours confédéral repris dans le meeting, un glissement qui part de ce sentiment, cette colère, cette révolte, pour nous entraîner sur le terrain du capitalisme, des marchés mondiaux, de la concurrence et de la guerre économique ("Produire en France", donc pas ailleurs !), de la crise mondialisée. Ils nous disent "c'est possible" ! mais surtout ils ne disent pas comment. Et nous, nous le savons bien. C'est possible si nous acceptons de plier sous les décisions de nos exploiteurs.
Il faut la rage et la détermination féroces de camarades comme à Goodyear ou à Fralib pour montrer la voie de la défense de l'emploi (même si on peut discuter de telle ou telle orientation).
Il faut refuser de se laisser enchaîner dans le discours économique, du marché, de la concurrence. Nous avons tout à y perdre, et en particulier notre indépendance, la défense de nos intérêts propres.
Jeudi 22, nous devons venir en force, pour affirmer notre soutien aux camarades de PSA Aulnay. Pas pour rentrer dans le discours syndicalo ou politico réformiste raisonnable.
Nous viendrons dire que le capitalisme fait faillite, et que nous voulons une autre vie dans une autre société !