Jeudi 3 Juillet 2008
Sans-papiers : enterrement de première classe pendant l'été ?
Dans un article précédent
il y a presque deux semaines, nous informions de l'imminence supposée d'une troisième vague de grève, marquant un élargissement
important du conflit. Plusieurs indices et rumeurs nous le laissaient penser, et nous invitions nos lecteurs à y participer massivement.
Depuis, RIEN. Non seulement cette troisième vague n'a pas eu lieu, mais c'est l'étouffement complet de l'information, plus rien
ne circule, les diverses luttes prennent un tour très local, pour autant qu'elles se poursuivent.
La Confédération a explicitement rejeté lors d'une réunion le 20 juin (dont le compte rendu nous est parvenu ultérieurement) la
troisième vague en préparation, et le document officiel de cette réunion est sans appel : il s'agit
"d'attendre" de voir ce que va faire le gouvernement... Mais le bilan n'est-il déjà pas clair ?
Depuis, les indices sont sombres : un lecteur nous informe que B.Thibault aurait annoncé sur Europe 1 (nous
n'avons pas le moment exact, à confirmer - nous capturerions l'extrait pour le mettre en ligne) la réduction ahurissante des exigences de la CGT : "quelques milliers" de régularisations
suffiraient... Histoire de ne pas perdre la face sans doute, et tant pis pour la plupart des grévistes, tant pis pour tous les sans-papiers, tant pis pour l'avenir ? Comme le dit notre
lecteur, un recul historique - et même une trahison -, si tel était le cas !
Pourtant, la pression des sans-papiers existe toujours. 150 manifestants à Vitry le 29, dont la moitié de sans-papiers. Manifestation à Toulouse. Poursuite des mobilisations ici ou là.
Une nouvelle fois, nous en appelons à nos lecteurs pour faire le point, regrouper nos infos et tenter un aperçu que la
Confédération refuse absolument de donner de peur de provoquer l'élargissement dont elle ne veut pas.
Ce qui semble en ce moment se dessiner, c'est un lent étouffement en profitant des vacances, dont on peut facilement imaginer qu'il va se doubler d'une "résolution" par la Confédération de
l'occupation de la Bourse du Travail de Paris (puisque c'est la Conf' qui a pris le dossier en mains, voir le document ci-dessus).
Malheureusement, on ne peut que constater que le mouvement de lutte et de soutien est toujours à la remorque des décisions de la direction de la
CGT. Combien de temps, combien de trahisons faudra-t-il encore pour que les syndicalistes honnêtes, que les militants de classe prennent eux-mêmes leurs affaires en mains, contre
la collaboration de classe ?
Ne laissons-pas faire ! Ne laissons pas le voile du silence retomber !
Libre circulation de tous les travailleurs !
Avec ou sans-papiers, nous sommes tous des travailleurs exploités !
Régularisation sans conditions de tous les sans-papiers !