Les précédents compte-rendus de Congrès de la CGT n'ont pas été roses.... (celui de la CGT 93, celui de la CGT 62, celui du Commerce), mais il y a heureusement des bonnes surprises.
Ainsi celui de l'Union Départementale de la Seine Maritime (76) qui vient de se tenir à Dieppe. Plusieurs lecteurs du blog y participaient, et voici le compte rendu de l'un d'entre eux.
Dès le départ, la direction sortante de l’UD acquise à la ligne confédérale de Thibault et à sa politique concrète de collaboration de classe, tente de cadrer au mieux de ses intérêts l’ordre du jour de ce congrès.
Cela commence par le rapport introductif du secrétaire général sortant ; un rapport très peu en phase avec les nécessités de l’heure. De plus, ce rapport élude les problèmes liés à la « position commune » ou plutôt démontre une attitude plutôt conciliatrice.
Et le débat commence. Tout d’abord sur la question de la répétition des pseudos journées d’action de plus en plus espacées qui démobilisent plutôt qu’elles incitent à la mobilisation. Le besoin du « tous ensemble » se fait sacrément sentir.
Et ça continue sur la « position commune » signée sans débat à la base. Un texte compris très majoritairement par les délégués présents comme régressif. La présidence du congrès tentera bien de renvoyer la discussion à un autre moment, aidée en cela par Agnès Naton de la confédération (cette dernière sera souvent rappelée à l’ordre par la salle sur le temps de parole imparti à chaque intervenant).
Les réformistes se décideront enfin à distribuer les documents nécessaires aux congressistes « pour comprendre » la « position commune (le texte, l’introduction de Donnedu et deux textes de Thibault). Un délégué de la chimie assurera la diffusion de deux autres documents (le texte critique de la FNIC et un texte de Ch. Hoareau). Les bonzes syndicaux accepteront mal d’être by-passés dans leur choix de textes.
Quoiqu’il en soit, les critiques venant de la salle fuseront de tous bords, LCR, P.O.I. ex-PT mais aussi et surtout de syndicalistes tout simplement, sans autre volonté que de défendre cet outil des travailleurs que représente le syndicat.
Une motion sera votée : « Considérant que le MEDEF et le gouvernement instrumentalisent la signature de la CGT, le congrès départemental de la CGT demande au bureau confédéral de retirer tout de suite la signature CGT de la position commune avec le MEDEF.»
Une autre motion en défense de la « position commune » sera renvoyée à la poubelle.
La motion votée est loin d’être parfaite notamment dans l’utilisation du verbe « instrumentaliser » qui tente de préserver l’honnêteté des signataires CGT (pauvres naïfs qui se seraient fait avoir) sans critique véritable du texte mais lorsque l’on sait que la motion a été rédigée par un camarade membre du P.O.I. (et du groupe « La CGT n’est-elle pas en danger ? ») - et que l’on connaît leur détermination à refuser de nommer les responsables de cette politique de collaboration de classe pour ce qu’ils sont : des traîtres à la classe ouvrière, aux travailleurs, on comprend mieux.
Il n’empêche que cette motion est vécue par les camarades – et c’est aussi ce qui importe - comme une victoire importante dans le cours actuel. De mémoire de délégué, c’est certainement l’une des rares fois (si ce n’est pas la seule) qu’une motion est votée contre l’avis de la présidence du congrès.
Une autre motion mandatera le représentant de l’UD 76 au CCN pour intervenir dans le sens d’un « TOUS ENSEMBLE » à chaque occasion le nécessitant.
Pour en terminer, ce congrès n’a pas été un long fleuve tranquille et montre qu’une opposition au cours confédéral existe. Elle est diverse, pas forcément organisée mais que de nombreux camarades syndicalistes sont réceptifs à une critique syndicale cohérente.