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18 juin 2008 3 18 /06 /juin /2008 05:07
Mercredi 18 juin 2008
CER SNCF de Lyon : la CGT exclut un conseiller prud'hommal et licencie une DP !

Nous avons déjà abordé les problèmes au sein des CE SNCF.
L'affaire prend une tournure grave : c'est le ménage qui est fait ! [Mise à jour 24 juin : voir également l'article sur le même sujet sur le blog "Mille Euros"]

D'abord, Serge Vallot, conseiller prud'homal CGT, vient d'être exclu de la CGT au terme d'une procédure expéditive et non statutaire. Voici ce qu'en dit un camarade :

"Serge a été viré de la CGT car il est passé dans l'émission sur M6 "Capital". Il dénoncait ce qui se passait au CER SNCF de Lyon. A cause de malversations, le CER SNCF de Lyon à environ 2 millions d'euros de dettes, et pour récupérer cette dette, le secrétaire du CER SNCF de Lyon, Claude Miachon licencie du personnel du CE. Une restructuration, ni plus, ni  moins.
Serge Vallot, CGT nous a aidé et défendu. Il nous a défendu alors qu'on est à SUD. Alors il faut être fier de lui et de ce qu'il fait. Je ne suis syndiqué que depuis 4 ans et j'ai honte des dirigeants syndicalistes du CER SNCF de Lyon, (une alliance entre la CGT et la CFTC), ils nous donnent envie de vomir. On reste quand même motivé car avec SUD on a trouvé comme une famille pour se réfugier et dans cette famille, j'espère un jour acceuillir Serge Vallot.
Merci de m'avoir lu jusqu'au bout mais vous ne savez pas ce qu'endure le personnel dans certains CE et au CCE de la SNCF. Tout ce qui n'est pas la "CGT obéissante" est victime de représaille, à Lyon, à Paris, Nancy, Nantes, Limoges..."

Exclusion pour "avoir porté un préjudice matériel ou moral à la Fédération ou à une de ses organisations" (voir sa lettre). On comprend mieux : ce camarade a dénoncé publiquement la corruption, a défendu des licenciés par la CGT. Il a donc porté atteinte aux intérêts du patronat. Qui n'est autre que la CGT. Sa lettre de réponse, montre d'une part le caractèren anti-statutaire de son exclusion (non convocation) mais souligne aussi l'ironie de la situation...

Ensuite, le CE vient de licencier une déléguée du personnel avec l'autorisation de l'inspecteur du travail. Laissons cette fois-ci parler la camarade :

"La direction CGT du C.E.R a demandé l'autorisation de me licencier le 24 avril 2008, étant donné que je suis déléguée du personnel, et la réponse de l'inspectrice du travail est tombée le 6 juin 2008 : l'autorisation de procéder au licenciement de Madame SANZ  est accordée.
Le motif de licenciement : demande de licenciement économique suite à refus de reclassement suite à transfert d'activité.
La procédure : ils ont transféré l'activité gym et musculation a des associations, ils m'ont mis devant le fait accompli, sans nous en avoir informé au préalable et sans nous consulter.
|Donc sous-traitance de fait, dans le cadre d'une restructuration NdlR] J'ai saisi les prud'hommes (en cours) je passe le 17 novembre 2008 en appel.
Suite à la suppression de mon activité, une formation m'a été proposé, que j'ai acceptée, sinon, ils m'ont proposé de faire le ménage.
[On croit rêver...]
L'autorisation d'absence pour ma formation a été acceptée par la direction (le 23 avril 2008), et le lendemain ils demandent l'autorisation de me licencier à l'inspection du travail.
Nous avons fait circuler une pétition contre mon licenciement, nous avons récolté 60 signatures (uniquement les employés du C.E.R) sur environ 100 employés, à savoir qu'une quinzaine sont absents (maladies etc...).
Mon syndicat SUD RAIL, organise un rassemblement lors d'une réunion en plénière devant la direction régionale de la SNCF, le 24 juin à 8h30, au 10 cours de Verdun à Perrache."


Le blog "Où va la CGT ?" appelle l'ensemble des syndicalistes de classe de la CGT à soutenir les camarades soumis à la répression des réformistes gestionnaires de leur Confédération, qui ne sont que la bourgeoisie dans le mouvement ouvrier.
Nous appelons tous les syndicalistes honnêtes de la région lyonnaise à participer au rassemblement du 24 juin, en solidarité avec les deux camarades.


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commentaires

L
soutien total aux camarades de lyon victimes de la répression syndicale non pas patronale mais de la CGT (je suis moi-même conseiller prud'hommal et donc à risque). les temps changent, les hommes aussi, et le mouvement de classe et de masse que nous sommes majoritaires à défendre dans la CGT doit réagir vite pour que cessent de telles pratiques. Mais que font encore à la CGT des gens qui sont capables de tels actes. Ce n'est pas nous qui nous trompons ce sont eux qui trompent les syndiqués et les militans de notre orga.<br /> J Leclercq. UL de DOUAI (59)
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A
a la lecture du texte sur le ce cheminots et des commentaires je suis effaré que des syndiqués cgt perdent du temps alors que les salariés ont tant besoin d'une cgt qui lutte comme elle l' a fait le 17 juin<br /> en médecine ce type de pathologie a un nom
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O
Merci pour vos explications M BRUN. Apparemment tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Dommage que vous réserviez d'éventuelles preuves de vos affirmation aux seuls syndiqués CGT, ça nous aurait peut-être permis de comprendre pourquoi SUD avait largement remporté les élections syndicales de cette entreprise (avec 8 délégués sur 10) et pourquoi ces 2 salariés sanctionnés "logiquement" sont malgré tout aussi soutenus...
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L
Alors d'abord, je suis un peu étonné que vous fassiez référence à l'émission CAPITAL de M6 comme une espèce d'outil pour redresseurs de tord ?!?<br /> Je regrette que des camarades semblent se positionner sans avoir la moindre idée de ce qui se cache derrière cette affaire qui a commencé il y a plus de 2 ans (ah mais si j'oubliais, "les syndicats pourris, les directions collabo, les militants staliniens..." bref toute la soupe du patronat servie quotidiennement sur TF1 et consort).<br /> Vu que votre sentence est déjà prononcée, je ne rentre pas dans le détail.<br /> Quelques rectifs quand même : <br /> 1) Le CER SNCF de LYON n'a JAMAIS eu 2 millions de dette. Au plus fort de ses difficultés ça a été un peu plus de 900 000€, en lien direct avec la politique de l'emploi menée à la SNCF depuis 2003 (suppression de 200 à 300 agents par an sur la Région ce qui s'est répercuté sur la subvention calculée sur la masse salariale).<br /> 2) Sur les alégations de "malversations" aucune mise en examen n'a été prononcée et je précise que TOUTES les organisations syndicales sont concernées parce que le Procureur vise le budget de fonctionnement utilisé par les élus (l'objectif étant d'interdire aux organisations syndicales d'avoir accès au budget de leur délégation... si c'est pas une transformation des élus en bureaucrates, ça, je ne sais pas ce que c'est...mais bon)<br /> 3) Pour ce qui est des syndiqués CGT du CER de LYON, leur organisation a effectivement été laborieuse. Mais depuis un an, 3 ou 4 militants ont décidé de refaire vivre une véritable section technique. Cela se traduit par des réunions qui rassemblent à chaque fois une vingtaine de salariés (sur 101 au total au CER, c'est pas mal pour un syndicat pourri patronal). Ils font bien sur l'objet de toutes les pressions imaginables par leurs "camarades" de SUD, mais ils tiennent bon grâce aux soutiens des autres salariés.<br /> ça ce sont des faits.<br /> Maintenant, mon point de vu :<br /> Pour ce qui concerne les licenciements, ils n'ont jamais été un objectif du CER. Une activité sociale a été transférée à des associations cheminotes. 1 salarié a bénéficié d'un reclassement après 7 mois de travail pour que son parcours soit réellement concerté. L'autre salariée a refusé toutes les propositions qui lui ont été faites pendant 1 an de discussion. C'est pour ça que le CER n'a pas eu d'autre choix que de la licencier, que les Prud'hommes n'ont pas eu d'autres choix que de la débouter et que l'inspection du Travail n'a pas eu d'autre choix que d'accepter le licenciement.<br /> Pour ce qui concerne Serge VALLOT, les courriers qui sont publiés ici sont intéressants mais il manque tout ceux dont il a gratifié la CGT et dans lesquels il menace, il tente de faire chanter (et effectivement, céder aurait prouvé une forme de culpabilité, ce qui n'a pas été le cas), il insulte ses (anciens) camarades, etc... C'est sur cette base là qu'il a progressivement perdu tous les soutiens qu'il pouvait avoir eu égard à son passé et que son syndicat l'a exclu.<br /> Je ne peux pas m'empêcher de répondre à cet article parce que je sais que la plupart des auteurs calculent parfaitement leurs calomnies, à ceux-là je n'ai rien à dire.<br /> Par contre, il y a aussi quelques camarades sincères qui lisent ces articles.<br /> A ceux là, je conseille effectivement d'avoir un regard critique sur la CGT, après tout la démocratie syndicale impose de se remettre en cause et de contrôler ceux à qui nous donnons des mandats, mais de ne pas tomber dans le "tous pourris" qui renforce le patronat.<br /> Pour ma part, j'en ai marre d'être trainé dans la boue alors que je me déchire tous les jours pour participer à la défense des salariés.<br /> Je tiens à disposition de tous les syndiqués CGT cheminots de Lyon (et eux seuls) toutes les pièces dont je dispose s'ils veulent comprendre toute cette affaire.
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U
soyons nombreux pour soutenir notre camarade le 24 juin .. un licenciement d'une DP : NON !! de la part de la CGT encore moins !!! insuportable,inadmissible,honteux...... je serais la et j'espere que nous serons nombreux . je suis encore a la CGT car j'y crois .. a mardi
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F
Je suis atterrée mais, hélas, pas surprise : au fil du temps et, notamment, depuis que j'ai démissionné de mon poste de conseillère confédérale à la CGT, je vois comment toutes les structures se ferment, comment les "camarades" me crachent dessus (on a même dit que j'étais à Montreuil sans mandat !! alors que j'avais mon nom sur la porte de mon bureau (et qu'il y est peut-être toujours) , que de nombreux documents émanant de la direction confédérale font état de ma fonction en me citant ... et que j'y ai passé des années entières ..<br /> <br /> je viens d"apprendre que j'étais indésirable dans mon UL de base (le 19ème) alors que je suis membre de la CE.<br /> Je pense que la CGT a gardé ses méthodes scandaleusement staliniennes, et que de nombreux militants (la plupart) ferment honteusement les yeux sur tous les agissements dictatoriaux de la direction confédérale, et de nombreuses structures de direction..<br /> oui, où va la CGT ?<br /> Françoise Riou
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F
inadmissible venant de soit disant syndicalistes!!<br /> laissont faire la justice, en tous cas je suis avec mes deux camarades .. ne lachez rien . franck de lyon ( encore syndiqué a la CGT !!!!)
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M
En fait c'est même pire que ça, car les employés du CER de lyon lorsqu'ils voulaient se syndiquer CGT ont été obligés de se syndiquer au syndicat cgt cheminot du site où ils travaillent et non dans leur UL ou dans des syndicats CGT de leurs branche (restauration, animation...)ce qui est surréaliste car on ne peut pas dire aux ouvriers de se syndiquer chez leurs patron ! Voilà pourquoi ils sont tous allés chez SUD !<br /> Il faut aussi savoir que c'est la banqueroute financière du CE qui pousse la CGT, comme tout "bon gestionnaire" patronal, à licencier, banqueroute qui est aussi due aux magouilles (pas seulement: la baisse de la masse salariale grève les recettes) et aux "mains qui trainent" que l'ex-camarade Vallot dénoncait...<br /> CQFD..... un cheminot CGT de Lyon
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T
LAMENTABLE !<br /> <br /> Je suis à la fois triste et révolté pour nos deux camarades. Ce n'est pas ça la CGT pour moi. A vomir !<br /> Jacques Tourtaux
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